Cette information – rapporte l’agence du PIME AsiaNews – a été rendue publique par le colonel Godofredo Paderanga, en poste dans le sud de l’archipel, qui a fait part officiellement de la nouvelle de l’enlèvement du missionnaire, survenu à 9h35 (heure locale) dimanche matin dans le village côtier de Bulawan situé dans la province méridionale de Zamboanga, sur l’île de Mindanao.
De source militaire, on indique que le principal suspect serait un des leaders du MILF, le « commandant Kedie ». Aucune demande de rançon n’a encore été transmise. Le colonel Paderanga a ensuite ajouté que les opérations de recherche du père Bossi ont été confiées à la brigade 102 de l’armée philippine.
Selon une radio locale, ajoute l’agence, le prêtre a été enlevé par une dizaine de personnes non loin de l’église de Payao dont il a la charge et où il venait de célébrer une messe.
Le père Bossi est le troisième prêtre italien enlevé dans cette province depuis ces dix dernières années, après l’enlèvement du père Luciano Benedetti du PIME, le 8 septembre 2006, non loin de Sebuco, dans le nord de la province de Zamboanga. Ce dernier avait été relâché le 16 novembre au bout de 68 jours d’emprisonnement.
Cinq années auparavant, en octobre 2001, plusieurs membres du groupe Pentagon avaient enlevé le père Giuseppe Pierantoni, missionnaire du Sacré-Cœur de Jésus, tandis qu’il célébrait une messe à Dimantaling, dans le sud de Zamboanga.
Cette région des Philippines est depuis de longues années le théâtre de combats violents entre rebelles indépendantistes et soldats de l’armée nationale. Prêtres et civils en ont plusieurs fois payé un lourd tribut. Dimanche, un Oblat de Marie immaculée (Omi) a demandé aux chrétiens et aux musulmans de Mindanao de prier ensemble pour la fin des hostilités.
Intervenant lors d’une table ronde avec des représentants de l’armée et du Milf, le père Roberto C. Layson – coordinateur du groupe pour le dialogue interreligieux Omi – a souligné « l’urgence d’une prière commune pour mettre fin à cette guerre et au massacre de tant de civils innocents dans les camps de réfugiés et sur les lieux des combats ».
Depuis 2003, est en vigueur un processus de paix qui a entraîné une diminution des combats. L’archevêque de Zamboanga, Mgr Romulo G. Valles, a déclaré à l’agence « AsiaNews »: « Louons ceux qui ont travaillé durement, et continuent de le faire, pour que ce cessez-le-feu soit respecté ».
Entre temps, évêques catholiques et leaders chrétiens, religieux et experts musulmans, poursuivent leur travail de médiation entre les factions, essayant, par le biais d’activités communes, de les faire collaborer à des projets d’éducation, de développement et de prière, de manière pacifique.