ROME, Lundi 18 juin 2007 (ZENIT.org) – Benoît XVI et Chrysostomos II de Chypre ont signé samedi dernier une déclaration commune, dans laquelle ils s’engagent à intensifier la recherche de la pleine unité entre tous les chrétiens. Ils demandent également une solution pour Chypre, le désarmement au Moyen Orient, le respect des droits de l’homme, et en premier lieu celui à la liberté religieuse, et le respect de la création et des créatures.

Le pape Benoît XVI et l’archevêque Chrysostomos II affirment dans cette déclaration leur « désir » que catholiques et orthodoxes vivent à Chypre de façon fraternelle et solidaire.

« Nous voulons en outre soutenir et développer le dialogue théologique qui, grâce à la Commission internationale s'apprête à traiter des points les plus complexes qui ont marqué la division historique », affirme la déclaration.

Ils disent également leur volonté de tomber d’accord dans le domaine des sacrements : « Nous devons parvenir à un accord substantiel en vue de la communion parfaite dans la foi, dans la vie sacramentelle et l'exercice du ministère pastoral ».

La déclaration mentionne la situation de l’île de Chypre des « divisions » et des « tensions » qui « frappent Chypre depuis trente ans et les tragiques problèmes qui se répercutent jusque sur les communautés et les familles ».

Elle mentionne également « la situation du Moyen Orient où la guerre et les conflits internes risquent de s'étendre avec de désastreuses conséquences ».

« Nous avons invoqué la paix qui vient d'en haut et réaffirmé que nos Eglises ont un rôle pacificateur à jouer, dans la justice et la solidarité, affirme la déclaration. Et afin que tout ceci advienne nous entendons développer les relations fraternelles entre tous les chrétiens et un dialogue constructif entre toutes les religions de cette région ».

La déclaration réclame également un « désarmement » général, et elle invite les combattants à « faire tout leur possible pour que les droits de l'homme soient partout respectés », et « en premier lieu le droit à la ‘liberté religieuse’ ».

« Ne pas la respecter, avertissent Benoît XVI et Chrysostome II, serait une grave offense à la dignité humaine ».

Ils précisent que « profaner, détruire ou saccager les lieux de culte de quelque religion que ce soit constituent des agressions contre l'humanité et contre la civilisation ».

Pour ce qui est de l’Europe, la déclaration fait observer: « En cette période de sécularisation et de relativisme croissant, catholiques et orthodoxes d'Europe sont appelés à témoigner ensemble en faveur des valeurs morales ».

Le pape et l'archevêque rappellent en effet que l’Union européenne « ne saurait se limiter à la seule coopération économique »: « elle a besoin de solides bases culturelles, de fondements éthiques fermes et de la dimension religieuse ».

La déclaration parle de « mission commune »: « Il convient donc de raviver les racines chrétiennes de l'Europe qui ont rendu sa civilisation séculaire forte, de reconnaître que la tradition chrétienne occidentale et orientale ont ici une mission commune importante à accomplir ».

L’héritage de la foi et des traditions chrétiennes du continent doivent ainsi conduire « les catholiques et les orthodoxes à relancer ensemble l'annonce de l’Evangile, afin que, fidèles à leur vocation, ils puissent répondre aux défis de ce monde ».

A propos de la bioéthique, la déclaration exprime la préoccupation du pape et de l’archevêque qui affirment : « L'exploitation de l'être humain, les expérimentations abusives en matière génétique, qui négligent l'éthique, constituent des offenses à la vie. Menaçant la vie et la dignité de tout homme, ces démarches ne peuvent être ni justifiées ni autorisées, à quelque stade ou moment que ce soit ».

Enfin, Chrysostomos II et Benoît XVI invitent les gouvernants à favoriser une « distribution des ressources équitable » et la « solidarité » des peuples envers les « pauvres » du monde.

Ils n’hésitent pas à évoquer le risque d’une destruction planétaire, en recommandant au contraire le « respect » et la « protection générale de la création et de toutes les créatures ».