ROME, dimanche 21 octobre 2012 (ZENIT.org) – Le ministre français de l’Intérieur promet un « débat » en France sur le projet gouvernemental de légalisation du mariage entre personnes de même sexe, non pas sur le « principe », étant donné qu’il s’agit d’une promesse électorale du président Hollande, mais sur sa « mise en œuvre ».
Le ministre français de l’Intérieur – et en tant que tel chargé des « cultes » – M. Manuel Valls, est en effet venu au Vatican à l’occasion de la canonisation, ce dimanche 21 octobre, par Benoît XVI, du jésuite français missionnaire à Madagascar et martyr, Jacques Berthieu (1838-1896).
Le ministre français a été reçu, le 20 octobre par Mgr Dominique Mamberti, secrétaire du Saint-Siège pour les relations avec les Etats, un Français, originaire de Corse.
A l’ordre du jour de cet entretien de quelque 45 minutes: la Syrie, la place du religieux dans la société, la crise morale en Corse, la relation entre l’Eglise de France et le gouvernement, entre le Saint-Siège et la France, le « mariage pour tous », la fin de vie, la place de l’islam en France, le dialogue interreligieux, la monté de l’antisémitisme, la dégradation de cimetières ou de lieux de cultes catholiques.
Lors d’une rencontre avec la presse (<em>Agence France Presse, La Croix, I. Media), à Rome, le ministre français a souligné qu’une loi sur le mariage entre personnes de même sexe était « un engagement du président de la République ».
Le débat parlementaire sur le mariage « pour tous » et « l’homoparentalité » est repoussé à la mi-janvier, et la présentation de ce projet de loi au Conseil des Ministres au 7 novembre.
« Un débat de principe » n’aura pas lieu – promesse électorale oblige – , mais un « débat sur sa mise en œuvre et ses conséquences concrètes, administratives et d’ordre civil qui interrogent la conscience », annonce le ministre français.
En effet, l’Eglise catholique a demandé un vrai débat de société sur ce sujet comme préalable à toute décision du législatif ou de l’exécutif.
Le ministre reconnaît qu’il est « logique et légitime que l’Eglise expose pleinement son point de vue comme tous les autres acteurs de la société civile, qu’ils soient favorables ou opposés à ce mariage ».
« Dès lors que ce point de vue est émis de manière responsable, respectueuse, cette opinion favorise le débat », a-t-il ajouté.
Et d’expliquer : « Quant on touche à des questions aussi fondamentales que le mariage entre personnes de même sexe, c’est-à-dire à la modification de ce qu’est le mariage civil, ou la fin de vie, il faut prendre son temps et permettre l’expression de chacun ».
Le ministre français s’est déclaré contraire à un référendum, assimilant la question aux « grands choix » qui sont du ressort du Parlement. Il cite les exemples de la peine de mort et de l’avortement. Quant à l’euthanasie, autre promesse électorale, il souhaite « là aussi, un débat digne, noble ».
Il a en outre assuré que sa visite manifestait le « très grand respect » du président de la République française François Hollande et du Premier ministre, Jean-Marc Ayrault, pour « le Saint-Siège et le pape ».
Des sondages indiquent que la majorité des français sont réticents. Une pétition circule en ligne, des manifestations sont organisées par Alliance Vita, notamment, dans 80 villes de France, mardi 23 octobre. Une manifestation nationale est prévue ultérieurement à Paris.