Anne Kurian

ROME, mardi 16 octobre 2012 (ZENIT.org) – Le cardinal Alencherry appelle l’Eglise universelle à soutenir les Eglises catholiques orientales dans leurs initiatives d’évangélisation, car « la foi se transmet toujours par les Eglises particulières ».

Ce ne sont pas moins de trois intervenants de l’Inde qui sont intervenus au cours de la 9e congrégation générale du synode des évêques au Vatican, le 13 octobre au matin : le cardinal George Alencherry, archevêque majeur d'Ernakulam-Angamaly des Syro-malabares, Chef du Synode de l'Église Syro-Malabare en Inde, le P. Jose Panthaplamthottiyil, C.M.I., Prieur général des Carmes de la bienheureuse Vierge Marie Immaculée et le P. Baselios Cleemis Thottunkal, archevêque majeur de Trivandrum des Syro-malankares, Chef du Synode de l'Église syro-malankare.

La foi est transmise par les Eglises particulières

« La transmission de la foi se fait toujours par le biais des traditions des Églises particulières et des Églises sui iuris », a déclaré le cardinal.

Pour lui, ces traditions incluent « la célébration des sacrements, la catéchèse, la coutume de la prière familiale quotidienne, les petites communautés chrétiennes, l’observation de l’abstinence et de la pénitence, la célébration des fêtes, les pèlerinages, la pratique de la charité à tous les niveaux, le soin pastoral orienté à l’amitié et à la famille, ainsi que la participation des laïcs dans l’administration de l’Eglise ».

C’est pourquoi le cardinal a appelé les départements de l’Église universelle à « l’encouragement » et au « soutien » de « toute tradition ayant démontré un succès dans la transmission de la foi dans les Églises particulières et catholique orientales (sui iuris) ».

En ce sens, la nouvelle évangélisation doit « initier de nouvelles mesures pour la liberté dans l’évangélisation et le soin pastoral pour toutes les Églises sui iuris, sous la direction du Siège apostolique », a-t-il poursuivi.

L’ecclésiologie de communion

Le cardinal a vu pourtant des « signes d’amélioration » dans ce domaine, l’ecclésiologie de communion étant « largement valorisée par Benoît XVI ». Il a estimé qu’elle doit « devenir la vision ecclésiologique de chacun d’entre nous, évêques de l’Église catholique ».

Dans le cas contraire, a-t-il constaté, « le manque d’une vision et d’une compréhension claires de l’ecclésiologie de communion » rend l’évangélisation de certaines églises individuelles « inefficace » pour certaines communautés de leurs émigrants, particulièrement celles des Église orientales.

Le cardinal a souligné par ailleurs que la nouvelle évangélisation nécessite une « auto-évaluation » au sein de l’Église, car « beaucoup dans l’Église ne savent pas qui est le Christ, et quel prix ils doivent payer pour être ses disciples », et car « la formation des prêtres et du personnel religieux tend à les rendre fonctionnaires pour différents offices dans l’Église, plutôt que missionnaires enflammés par l’amour du Christ ».

Prendre des mesures pour les Eglises orientales

Le P. Jose Panthaplamthottiyil, C.M.I., Prieur général des Carmes la bienheureuse Vierge Marie Immaculée en Inde, est également allé dans le même sens que le cardinal : il a appelé à « prendre des mesures créatives pour permettre aux Églises orientales sui juris, comme la vibrante Église syro-malabare, d’annoncer l’Évangile au-delà des frontières géographiques actuelles ».

Pour le carme en effet, « si l’Église élargit sa vision et fraie des chemins à l’Église syro-malabare et aux autres Églises orientales, les fruits de l’œuvre évangélisatrice seront certainement abondants ».

Le P. Panthaplamthottiyil a rappelé que « l’évangélisation n’est pas une activité parmi tant d’autres, mais la mission la plus importante de l’Église », à tel point qu’« aucune activité de l’évangélisation qui ne vise à l’annonce et à la transmission de la foi ne devra être envisagée ».

Il a invité en outre à déployer des « efforts très sérieux » pour « utiliser les moyens de communication de masse pour l’évangélisation ».

Le P. Baselios Cleemis Thottunkal, de son côté, a rendu hommage à l’exemple de la bienheureuse Mère Teresa de Calcutta, qui « témoignait Jésus où qu’elle soit » et qui est restée un « symbole du christianisme », dans un pays où les chrétiens représentent « moins de 3% de la population » et où les autres religions « semblent ne pas apprécier ou accepter des expressions comme proclamation, évangélisation ».

A son exemple, « toute tentative de l’Église pour promouvoir la dignité humaine, pour apporter la justice aux moins privilégiés est une marque authentique d’obéissance à la volonté de Jésus », a-t-il conclu.