Anne Kurian

ROME, vendredi 19 octobre 2012 (ZENIT.org) – Selon un proverbe oriental, « si tu as besoin de courir tu dois savoir deux choses: où tu dois courir et pourquoi tu dois courir ». De la même manière, l’évangélisateur doit se poser ces questions, estime Mgr Malchuk.

Parmi les interventions des évêques au synode, certains se sont en effet demandé qui était l’évangélisateur, et quel était son rôle. Retour sur ces interventions.

Mgr Petro Herkulan Malchuk, O.F.M., archevêque de Kiev-Zhytomyr en Ukraine, est intervenu à ce sujet lors de la 15e congrégation générale, le 17 octobre 2012 matin.

Prenant l’exemple de saint Jean-Baptiste, « qui a préparé le peuple à la rencontre avec le Messie », l’archevêque a expliqué que « la raison d’être d’un évangélisateur » était de « préparer et accompagner celui qui cherche Jésus à sa rencontre avec Lui ».

D’après la rencontre des disciples de Jean-Baptiste avec Jésus, « la rencontre avec Dieu vivant est une expérience tout à fait originale, transformatrice, qui remet chaque chose à sa place et qui bouleverse complètement la réalité », a-t-il poursuivi.

Mgr Malchuk a fait remarquer qu’il s’agit d’abord pour Jean-Baptiste de « se repentir » et de « se convertir » : « c’est donc dans une communauté qui se repent et qui essaye de se convertir que se révèle le Seigneur », a-t-il ajouté, proposant « le sacrement de la Confession », car « si l’on omet la confession la vie spirituelle meurt ».

Le cardinal John Njue, archevêque de Nairobi, président de la Conférence épiscopale du Kenya, qui est intervenu pour la 11e congrégation générale le 15 octobre 2012 au matin, est allé plus loin : pour lui, ceux qui enseignent le Christ, notamment les théologiens, « n’ont d’autre choix que de devenir des saints et de ne pas être seulement des professeurs de vérité ».

En effet, la foi commence par la « crédibilité » du croyant, car selon les paroles de saint Ignace d'Antioche, « Il n’est pas suffisant d’être appelés chrétiens; nous devons être chrétiens à travers notre témoignage ».

La foi est un « grand engagement », a insisté le cardinal, car « si quelqu’un aujourd’hui veut reconnaître les chrétiens, il doit pouvoir le faire non seulement sur la base des intentions, mais aussi sur la base de l’engagement dans la foi ».

Pour Mgr Luigi Negri, évêque de Saint Marin-Montefeltro en Italie, qui a pris la parole au cours de la 11e congrégation générale le 15 octobre au matin, le témoignage n’est jamais une « idéologie religieuse ».

Au contraire, il consiste en « la vie du peuple chrétien », qui « crie la beauté de la foi, l’intensité de l’espérance, la force de la charité ».

Ainsi, a-t-il conclu, ce n’est pas une question « d’espaces dans lesquels l’Église peut être une présence » mais il s’agit simplement de « commencer à faire du christianisme ».