Anita Bourdin           

ROME, mardi 9 octobre 2012 (ZENIT.org) – « Avec courage et optimisme » : le cardinal Sodano donne en ces termes le ton du synode des évêques pour la nouvelle évangélisation, sans pour autant se cacher les grands défis auxquels l’Eglise doit faire face. Mais en recommandant « l’apostolat de la prière à côté de l’apostolat de l’action ».

Le cardinal Angelo Sodano, doyen du Collège des cardinaux est le premier à être intervenu, lundi après-midi, lors de la deuxième congrégation générale du synode, en commentant l’intitulé : « La nouvelle évangélisation pour la transmission de la foi chrétienne».

Pour ce qui est de la nouvelle évangélisation, il a renvoyé à une synthèse de la réflexion de Benoît XVI sur le thème du synode dans la dernière partie d’un volume du Conseil pontifical pour la promotion de la nouvelle évangélisation : “Enchiridion de la nouvelle évangélisation” (Librairie éditrice vaticane 2012).

Il a cité aussi le discours du pape au premier groupe d’évêques français en visite “ad limina”: “Les défis d’une société largement sécularisée invitent désormais à rechercher une réponse avec courage et optimisme, en proposant avec audace et inventivité la nouveauté permanente de l’Évangile” (Zenit du vendredi 21 septembre 2012).

Pour le cardinal Sodano, il s’agit d’une évangélisation nouvelle « afin d’affronter les défis auxquels doit faire face aujourd’hui l’Église, en maîtrisant toute forme de scepticisme et en ayant confiance dans l’aide du Seigneur ».

Mais ce n’est pas le fruit du volontarisme : c’est une « entreprise grandiose, qui engage le ciel et la terre, une oeuvre mystérieuse du fait de l’intervention préventive et concomitante de la grâce de Dieu ».

Mais le cardinal Sodano a aussi « critiqué » la formulation de la seconde partie du thème du synode - « pour la transmission de la foi chrétienne » -, en disant : « La formulation (…) ne semble pas tout à fait adéquate, parce que, comme nous le savons, la foi ne se transmet pas de notre part, étant donné que cette dernière provient de la grâce de Dieu, outre que de la décision de l’homme qui accueille un tel don ».

Il insiste donc sur « l’apostolat de la prière à côté de l’apostolat de l’action ».

Il confie : « J’ai tenté de me préparer à notre assemblée en relisant attentivement, au cours des derniers mois, les “Actes des Apôtres”. L’on y voit déjà clairement comment l’oeuvre évangélisatrice de l’Église était le fruit de différents facteurs, des paroles et des initiatives pratiques des Apôtres, tout comme de l’intervention continue de la grâce de Dieu qui ouvrait les coeurs à l’acceptation de la Bonne Nouvelle ».

Puis il a relu l’Apocalypse : « J’ai ainsi réfléchi sur la réalité du mal dans le monde, comme aussi sur le mystère de la liberté de l’homme qui, tout en voyant la lumière préfère parfois rester dans les ténèbres. J’ai voulu aussi méditer sur les pages de l’Apocalypse qui nous décrivent la présence dévastatrice du Mauvais dans l’histoire humaine. Lire dans l’Apocalypse qu’en fin de comptes la puissance victorieuse du Christ resplendit sur toutes les misères humaines est toujours une consolation ».

Il a conclu par un appel pour que chacun poursuive son « travail d’évangélisation avec une grande humilité, tout en sachant que nous ne sommes pas les premiers à travailler dans la vigne du Seigneur et que nous ne serons pas les derniers ».