Anne Kurian

ROME, mercredi 17 octobre 2012 (ZENIT.org) – Mgr Schmitthaeusler a décrit l’Eglise du Cambodge comme une Eglise revivant les Actes des apôtres et de ce fait comme un véritable « laboratoire d’évangélisation », lors de la 11e congrégation générale du synode, le 15 octobre 2012 au matin.

Le benjamin du synode, Mgr Olivier Schmitthaeusler, évêque catholique français, membre des Missions étrangères de Paris (MEP), 42 ans, est vicaire apostolique de Phnom-Penh au Cambodge.

Il a pris la parole, « ému et heureux d’être la voix d’une Eglise qui a été réduite au silence pendant 15 ans ». Le génocide opéré par les khmers rouges (1975-1979) a « tué évêques, prêtres, religieuses et la majorité des chrétiens », a rappelé l’évêque, ordonné depuis seulement deux ans après plus de 10 ans dans un village cambodgien.

Depuis 20 ans, l’Eglise du Cambodge vit donc « à nouveau le temps des Actes des Apôtres avec une première annonce de la Bonne Nouvelle assurée par le petit reste de survivants », a poursuivi Mgr Schmitthaeusler.

Un laboratoire d’évangélisation

Ce petit reste est soutenu par « l’arrivée de missionnaires », a-t-il ajouté, évoquant « plus de 200 missionnaires et 50 congrégations au service d’une Eglise locale en construction avec 5 prêtres cambodgiens et quelques milliers de chrétiens », ce qui est une « belle expérience de l’universalité de l’Eglise dans toute sa richesse », a-t-il fait remarquer.

L’Eglise cambodgienne, véritable « laboratoire d’évangélisation », célèbre quelque 200 baptêmes d’adultes chaque année, a rapporté aussi l’évêque, soulignant la complexité du contexte de ce « monde bouddhiste, entré de plein pied dans un processus de sécularisation véhiculé par la mondialisation à l’instar des dragons asiatiques ».

La charité est inventive à l’infini

S’appuyant sur son expérience, dans un village où il n’y a avait au départ qu’un seul baptisé – qui assume aujourd’hui « l’heureuse paternité de 5 communautés, riches de 200 baptisés et d’une centaine de catéchumènes » – Mgr Schmitthaeusler a partagé quelques points significatifs pour l’annonce du Christ.

L’Eglise doit être « signe de la Charité de Dieu », une charité « inventive à l’infini », a-t-il rappelé en citant saint Vincent de Paul. D’ailleurs, « la vraie rencontre de Jésus Christ ouvre le cœur à la charité ».

Elle doit aussi « toucher le cœur », avec une parole qui « s’engouffre dans les blessures et les fissures de l’homme d’aujourd’hui pour lui révéler sa beauté intérieure », a-t-il ajouté.

L’Eglise est invitée à être « simple », pour que « chacun s’y sente bien », y compris « cette foule immense qui n’a pas ou plus la capacité de comprendre des discours élaborés et si bien construits ».

Elle est invitée également à être « hospitalière », à « accueillir avec un regard aimant ».

Pour l’évêque, il est nécessaire en outre que l’Eglise « prie », car « c’est finalement ce que les hommes attendent de l’Eglise : de voir les évêques, les prêtres, les chrétiens qui prient, qui invitent à la prière et à une méditation contemplative par la sainteté de leurs vies ».

Enfin, il faut que l’Eglise soit « joyeuse », qu’elle « respire la joie » car elle annonce « une bonne nouvelle », a fait observer Mgr Schmitthaeusler.