Emilie de Villeneuve, fondatrice des « Sœurs bleues de Castres »

Une France meurtrie par les séquelles de la Révolution

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ROME, Lundi 17 décembre 2007 (ZENIT.org) – La reconnaissance d’un miracle dû à l’intercession de la fondatrice de la congrégation des sœurs de Notre-Dame de l’Immaculée Conception fait espérer sa prochaine béatification et met en lumière son charisme.

La congrégation des sœurs de Notre-Dame de l’Immaculée Conception ou « Sœurs bleues de Castres », a été fondée le 8 décembre 1836, par Emilie de Villeneuve, dans une France meurtrie par les séquelles de la Révolution.

Emue par la misère sociale qui l’entourait, la fondatrice décida d’y répondre, non par l’aumône, mais par le don d’elle-même. Aujourd’hui encore, les sœurs se veulent présentes dans toutes les situations où « la vie est menacée », en Europe, en Afrique, en Amérique latine, en Asie. Leur devise est « Dieu seul » (cf. http://www.cic-castres.org/intro_fr.htm) .

Émilie de Villeneuve était la 3e fille du Marquis Louis de Villeneuve et de Rosalie d’Avessens, indique le site des religieuses.

Elle grandit au château d’Hauterive (Tarn) où son père, grand propriétaire terrien, employait un grand nombre de personnes dans sa nouvelle industrie du traitement du cuir.

                       

Un héritage familial riche de valeurs

De ses parents, Émilie reçut des valeurs fortes. Mais la maladie et la mort de sa mère alors qu’elle n’a que 14 ans marqua sa vie prématurément et profondément. Trois ans plus tard, sa sœur cadette Octavie mourait à son tour.

Son père, ancien marin, manifestait un solide sens social. Il créa un cours d’apprentissage pour les jeunes gens, une société de secours mutuel…

Émilie devint la maîtresse de maison du château d’Hauterive. Son amie Coraly de Gaïx, sa confidente, la décrit comme une personne solitaire et généreuse envers les personnes dans le besoin.

La passion d’Émilie, c’était son amour de Dieu et des plus pauvres. Émilie voulut être avec les pauvres, les malades, les prisonniers, les prostituées et leur montrer que Dieu les aimait aussi. Pour elle, les aumônes ne suffisaient pas, la charité non plus. Elle voulait être en relation avec eux d’égal à égal, leur rendre leur dignité d’êtres humains à l’exemple de Jésus Sauveur.

Elle quitta donc son père en 1836 pour fonder une congrégation : « C’est pour Dieu que je vous quitte, je veux servir les pauvres ! ».

Marie, devenue sa « compagne »

Avec deux autres jeunes filles, elle fonda donc la Congrégation des sœurs de Notre Dame de l’Immaculée Conception : depuis la mort de sa mère, Emilie avait pris l’habitude de confier ses joies, ses peines, les choix à faire à Marie qui est devenue sa compagne de route.

La première communauté s’installa dans une petite maison sans confort à Castres. Attentives aux plus pauvres qui les entouraient, les sœurs accueillaient des jeunes filles fragilisées par la misère liée au début de l’ère industrielle et s’occupaient des prisonniers.

Rapidement, elles ouvrirent une deuxième communauté où les sœurs étaient chargées de l’éducation des enfants, du catéchisme et des soins aux malades. Toutes les communautés, dans les débuts, auront cette triple mission.

En 1853, Émilie fit le choix de ne plus être supérieure générale. Elle mourut du choléra un an plus tard, après avoir offert sa vie pour que l’épidémie qui sévissait à Castres s’arrête.

Du Sénégal aux Philippines

Dès 1848, elle avait envoyé des sœurs au Sénégal. Ce départ se fit après bien des péripéties et tractations avec le Père Libermann de la Congrégation du Saint Esprit.

Patiemment, les sœurs apprirent à connaître la population, la culture, la langue. L’année suivante, elles partaient en Gambie et au Gabon. Malgré la distance, Emilie, restée en France, gardait un lien étroit avec ses sœurs par une correspondance régulière.

L’expansion de la Congrégation va se poursuivre après sa mort. Avec les nouvelles lois de séparation de l’Eglise et de l’Etat, en 1904/1905 les sœurs furent dans l’obligation de quitter la France pour l’Amérique latine. Elles s’embarquèrent pour le Brésil, puis l’Argentine.

Pour les premiers pas sur le continent asiatique se firent en 1998, avec les premiers départs pour les Philippines.

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ZENIT Staff

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