ROME, Mercredi 12 décembre 2007 (ZENIT.org) - Benoît XVI voit dans la lectio divina le secret en quelque sorte de la perfection chrétienne du saint évêque Paulin de Nole.

Benoît XVI a consacré sa catéchèse du mercredi, en la salle Paul VI du Vatican, à ce saint d'origine bordelaise, gouverneur de la région de Naples, marié à une Catalane, et devenu évêque dans le Sud de l'Italie : il est considéré comme un des grands poètes chrétiens.

« Un Père de l'Église retient ce matin toute notre attention, saint Paulin de Nole, annonçait le pape. Originaire de Bordeaux, il faisait partie d'une des plus riches familles. Après de brillantes études, il devint Gouverneur en Campanie ». Il s'appelait, en latin : Pontius Meropius Anicius Paolinus.

C'est en voyant la foule « se presser sur la tombe du martyr saint Félix », à Cimitile, près de Nole, qu'il se convertit, expliquait le pape. Le prix de cette conversion fut qu'il « tomba en disgrâce auprès des responsables politiques », mais sa foi lui fit dire que « l'homme sans le Christ n'est que poussière et ombre ».

Dès lors, Paulin étudia, à Milan et à Bordeaux. « Il se mit à l'école de saint Ambroise, puis compléta sa formation théologique à Bordeaux auprès de l'Évêque saint Delphin, de qui il reçut le Baptême », soulignait le pape.

Paulin ne songe pas tout de suite au sacerdoce, il faudra un « choc » : « Il épousa une noble de Barcelone, Teresia, avec laquelle il eut un fils, qui mourut quelques jours après sa naissance. C'est alors qu'il se sentit appelé à suivre totalement le Christ dans une vie ascétique rigoureuse ».

Et c'est avec son épouse qu'il se retira en Italie, à Nole, « où ils vécurent en frère et sœur ». Puis Paulin « fut ordonné prêtre à Barcelone ». La communauté ascétique qu'il fonda s'inspirait du monastère de Marmoutier fondé par Martin de Tours.

Puis Paulin inaugura une vie nouvelle, celle de pasteur : « Vers 409, à la mort de l'évêque de Nole, il fut choisi pour lui succéder. Il déploya son action pastorale notamment envers les pauvres. Il laisse l'image d'un authentique pasteur de la charité, donnant tous ses biens ».

Et lorsque l'on parle des biens de Paulin, il s'agit de propriétés en Espagne, en Gaule et en Italie : il ne conserva que celle dont il avait besoin pour sa fondation, à Nole. En effet, il fit bâtir une basilique dédiée à saint Félix. Une construction jouxtant l'édifice sacré fut consacré à l'accueil des pèlerins tandis que l'étage servait de couvent à Paulin et à ses disciples.

Rappelons aussi qu'en 410, les Goths d'Alaric mirent Rome à sac puis dévastèrent la Campanie, réduisant la population à la misère.

Pour ce qui concerne son œuvre, le pape a souligné que « de ses relations avec son précepteur Ausone, il garda le goût pour la poésie et les lettres ».

Le poète de langue latine, Ausone - Decimus Magnus Ausonius -, était né lui-même dans la région de Bordeaux, à Bazas vers l'an 309. Il s'éteignit avant Paulin, vers 394, dans une villa où il s'était retiré près de Bordeaux. On estime souvent que c'est avec lui qu'a commencé la longue tradition des lettres latines en Gaule.

Mais, ajoutait Benoît XVI, « c'est de l'Écriture » que Paulin « tira son inspiration et la lumière pour son existence : la lectio divina le conduisait sur la voie de la perfection ».

Pour ce qui est de l'enseignement de Paulin de Nole, le pape a souligné l'importance de sa réflexion sur l'Eglise, un enseignement actuel, qui nous fait comprendre celui du concile Vatican II : « Ses écrits, a poursuivi le pape, sont des chants de foi et d'amour, et il en ressort aussi le sens de l'Église comme mystère d'unité, poussant les fidèles à l'amitié et à la communion spirituelle, sous la conduite de l'Esprit Saint. Le témoignage de Paulin de Nole nous aide aussi à comprendre ce que présente le Concile parlant de l'Église comme communion intime avec Dieu et de l'unité du genre humain ».

Il a laissé une correspondance avec ses amis : saint Martin, saint Ambroise, saint Augustin, Sulpice Sévère, l'empereur Théodose et le pape Anastase.

Anita S. Bourdin