Jean-Paul II ne demande rien d’extraordinaire mais une "intériorité profonde"

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L’année de l’Eucharistie et les célébrations liturgiques pontificales

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CITE DU VATICAN, Vendredi 8 octobre 2004 (ZENIT.org) – Pour l’année de l’Eucharistie, Jean-Paul II ne demande pas que l’on fasse des « choses extraordinaires » mais que que « toutes les initiatives » de l’Eglise soient « marquées par une intériorité profonde », souligne Mgr Piero Marini, Maître des célébrations liturgiques pontificales, qui a présenté ce matin la lettre apostolique du pape « Mane nobiscum Domine » (MND 29).

Mgr Marini rappelle que le pape a promulgué son encyclique « Ecclesia de Eucharistia » le 27 avril 2003, dans le cadre de sa 25e année de pontificat, le Jeudi Saint de cette année-là, en disant : « je ne puis laisser passer ce Jeudi saint 2003 sans m’arrêter devant le « visage eucharistique » du Christ, montrant plus fortement encore à l’Église la place centrale de l’Eucharistie. C’est d’elle que vit l’Église » (EdE 7). Nous traduisons de l’italien une première partie de cette intervention.

Le pape ajoute : « Quand je pense à l’Eucharistie, tout en regardant ma vie de prêtre, d’évêque, de Successeur de Pierre, je me rappelle spontanément les nombreux moments et lieux où il m’a été donné de la célébrer » (EdE 8).

« Pour le Saint-Père comme pour tout évêque et tout prêtre, l’Eucharistie et le sacerdoce sont « don et mystère », et la célébration du saint sacrifice est une grâce insigne » (cf. EdE 7-8) », souligne Mgr Marini.

« Il n’échappe à personne, continue l’expert en liturgie, que l’année de l’eucharistie et l’année liturgique sont la même réalité de grâce considérée sous deux angles différents. Plus encore, la célébration des événements du salut dont l’eucharistie est le mémorial – l’incarnation du Verbe, et la naissance de Jésus Sauveur, la passion, la mort et la résurrection du Christ, avec l’Ascension et la Pentecôte, et l’attente de la Parousie – a peu à peu donné lieu, non sans l’intervention du Saint-Esprit, à la formation de l’Année liturgique sans sa fascinante variété et beauté ».

« Au plan pastoral, la célébration de cette « année spéciale », continue Mgr Marini, offre l’occasion d’une catéchèse prolongée sur les multiples aspects du mystère de l’eucharistie. Parmi eux il y a par exemple : la structure et les dynamiques propres de la messe ou célébration eucharistique ; l’Eucharistie, en tant que point central du culte chrétien ; sa préparation et son prolongement dans la liturgie des Heures ; le rapport entre l’Eucharistie et les autres sacrements ; la problématique de la messe dominicale aujourd’hui ».

« La spécificité de la liturgie célébrée par le Saint-Père »

« La liturgie célébrée par l’évêque de Rome, Successeur de Pierre, a eu dès l’antiquité, en raison du caractère particulier de son service, et a encore des caractéristiques spécifiques ».

Il précise : « Durant le ponntificat de saint Grégoire le Grand (590-604) et avec son engagement personnel, la liturgie eucharistique papale a eu une première organisation, de laquelle, au cours des siècles, est issu le Missale Romanum. Un tel Missel s’est rapidement diffusé dans différentes nations d’Europe, et ceci non en vertu de décrets particuliers, mais en raison de l’admiration qu’il suscitait : pour sa sobriété, et sa ligne de célébration limpide ; pour la garantie qu’il offrait parce qu’il était en un certain sens une expression du magistère du pontife romain, parce qu’en lui s’était réalisé de façon significative l’antique dicton : « lex orandi legem statuat credendi ». »

« Ce que le Saint-Père entend par Année de l’Eucharistie »

Mgr Marini souligne que des Eglises locales vont maintenant tourner leur regard vers Rome pour savoir comment le pape Jean-Paul II entend célébrer l’Année de l’Eucharistie. Et, dit-il, « répondre à cette question est la raison de ma présence à cette conférence de presse ».

Dans  » Mane nobiscum Domine », explique Mgr Marini, le pape manifeste clairement qu’est-ce qu’il entend à ce sujet : « Je ne demande pas […] que l’on fasse des choses extraordinaires, mais que toutes les initiatives soient marquées par une profonde intériorité » (MND 29) ».

A la lumière de la lettre « Mane nobiscum Domine » et de mon expérience au bureau des célébrations liturgiques du saint-Père, je chercherai à prévoir ses probables interventions dans ce domaine ».

« L’ouverture de l’Année de l’Eucharistie »

« En concommittance avec la célébration du XLVIII congrès eucharistique mondial de Guadalajara (Mexico) aura lieu l’ouverture de l’Année de l’Eucharistie. A cette occasion, Guadalajara devenue Statio Orbis, sera en profonde communion avec l’Ecclesia Urbis, à cause des liens de la Parole et de l’amour filial et obéissant envers le Pontife romain », souligne le Maître des célébrations liturgiques pontificales.<br>
Mgr Marini indique : « Le 17 octobre, le Saint-Père célébrera dans la basilique saint Pierre du Vatican l’eucharistie du XXIXe dimanche ordinaire au terme de laquelle aura lieu l’Exposition du Saint-Sacrement, l’adoration prolongée, l’envoi d’un message à l’Eglise et la bénédiction eucharistique. Un complexe rituel, accompli selon les normes établiées, manifeste le lien existant entre la célébration de l’Eucharistie et la présence permanente du Seigneur dans le pain consacré ».

La conclusion de l’Année de l’Eucharistie

« Selon ce que le Saint-Père indique, explique Mgr Marini, l’Année de l’eucharistie se terminera le 29 octobre 2005 en conclusion de l’Assemblée ordinaire du synode des évêques, sur le thème : « L’Eucharistie source et sommet de la vie et de la mission de l’Eglise ». Non seulement les célébrations d’ouverture et de clôture, mais aussi la célébration quotidienne de la Liturgie des Heures, et d’autres moments de prière durant le synode auront comme référence particulière l’Eucharistie ».

Le jour du Seigneur

Mgr Marini ajoutait : « J’indiquerai les probables interventions du Saint-Père dans l’Année de l’Eucharistie, à commencer par la célébration du Dimanche, vraie « fête primordiale » (SC 106), antérieure à la « solennisation » de tout autre jour et à l’organisation des temps liturgiques ».

Et de préciser : « Dans la lettre Mane nobiscum Domine, le Saint-Père écrit : « Je souhaite en particulier qu’en cette année on mettre un zèle particulier à redécouvrir et à vivre pleinement le Dimanche comme Jour du Seigneur et jour de l’Eglise » (MND 23). Ce vœu particulier jaillit spontanément du cœur de celui qui, comme Jean-Paul II, vit intensément le jour du Seigneur dans l’exercice de son minsitère pastoral. Je ne relève qu’un seul aspect significatif : le Saint-Père, évêque de Rome, a visité plus de trois cents paroisses de son diocèse le Jour du Seigneur et de l’Eglise : dimanche de l’Avent, du Temps de Noël, du Carême, du temps pascal, du Temps ordinaire ».

Il poursuit : « Le Saint-Père ajoute avec simplicité : « Je serais heureux si je reméditais ce que j’ai écrit dans la Lettre apostolique « Dies Domini » (MND 23). Selon les experts en liturgie, c’est là le plus beau document du magistère jamais écrit sur le sujet ».

L’Eucharistie de référence et de rencontre de tous les sacrements

« Au cours de l’année liturgique, on célèbre les sept sacrements, indique Mgr Marini, selon un schéma organique et en rapport avec les urgences pastorales. Selon le « sensus Ecclesiae », le sacrement de l’Eucharistie est le point de convergence et de référence de tous les autres. Il s’ensuit qu’au cours de l’Année de l’Eucharistie on devra apporter un soin particulier à la célébration des sacrements et les fidèles devront être enseignés sur le rapport entre chacun d’eux et l’Eucharistie ».

La veillée pascale

Au cours de la
veillée pascale, célébration unifiante et complète de l’histoire du salut, Mgr Marini rappelle que l’on célèbre les sacrements de l’initiation chrétienne : « le Baptême dans lequel les enfants de Dieu naissent de l’eau et de l’Esprit (cf. Jn 3, 5) ; la Confirmation, qui habilite les néophytes à rendre à Dieu, en Esprit et en Vérité (cf. Jn 4, 23) le culte qui lui plaît ; l’Eucharistie, mémorial permanent de l’Agneau immolé pour notre salut ».

Mgr Marini précise qu’au cours de son pontificat, chaque année, « le pape Jean-Paul II a présidé la célébration de la Veillée pascale, voulant que soit respectée la beauté et la vérité des signes, à commencer par celui de l’heure nocturne ».

« L’année de l’Eucharistie est sans aucun doute une excellente occasion pour que chez les fidèles soit ravivée et approfondie la conscience de l’importance primordiale de la Veille pascale ».

(à suivre)

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ZENIT Staff

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