CITE DU VATICAN, Dimanche 17 octobre 2004 (ZENIT.org) – L’Eucharistie est un "mystère de lumière" dans ce millénaire "bouleversé et humilié par la violence, par le terrorisme, et par la guerre", souligne Jean-Paul II en s’adressant aux fidèles mexicains de Guadalajara, depuis Rome à l’occasion de l’ouverture de l’Année de l’Eucharistie.

Le pape a adressé le discours suivant aux fidèles rassemblés au Mexique, à Guadalajara, en espagnol, depuis la basilique Saint-Pierre, à l’issue de la célébration eucharistique qu’il présidait pour l’ouverture de l’Année de l’Eucharistie, et de l’adoration du Saint-Sacrement qui a suivi cette messe célébrée par le cardinal Secrétaire d’Etat Angelo Sodano.

"Le point de rencontre a dit Jean-Paul II, est Jésus lui-même, réellement présent dans la Très Sainte Eucharistie, avec son mystère de mort et de résurrection, dans lequel s’unissent le ciel et la terre et se rencontrent des peuples et des cultures différentes" (Ep 2, 14).

A propos du thème du congrès eucharistique international mexicain, le pape ajoutait : ""L’Eucharistie lumière et vie du nouveau millénaire" : le thème du congrès nous invite à considérer le mystère eucharistique non seulement en lui-même mais aussi en relation avec les problèmes de notre temps".

"Mystère de lumière, s’exclamait le pape. C’est de lumière qu’a besoin le cœur de l’homme, appesanti par le péché, souvent désorienté et fatigué, éprouvé par des souffrances en tout genre. C’est de lumière qu’a besoin le monde, dans la difficile recherche d’une paix qui apparaît lointaine, au début d’un millénaire bouleversé et humilié par la violence, par le terrorisme, et par la guerre.

"L’Eucharistie est lumière !" répétait le pape. "Dans la Parole de Dieu, constamment proclamée dans le pain et dans le vin devenus le Corps et le Sang du Christ, c’est Lui, le Seigneur ressuscité, qui ouvre l’esprit et le cœur, et se fait reconnaître, comme par les disciples d’Emmaüs, à la "fraction du pain" (cf. Lc 24,25). Dans ce geste convivial, nous revivons le sacrifice de la Croix, nous faisons l’expérience de l’amour infini de Dieu, nous nous sentons appelés à répandre la lumière du Christ entre les hommes et les femmes de notre temps".

Jean-Paul II expliquait en ces termes le second aspect du thème du congrès du Mexique : "Mystère de vie ! Quelle aspiration plus grande que celle de la vie ? Et pourtant, sur cette aspiration humaine universelle s’allongent des ombres menaçantes : l’ombre d’une culture qui nie le respect de la vie à chacune de ses étapes ; l’ombre d’une indifférence qui livre des personnes innombrables à un destin de faim et de sous-développement ; l’ombre d’une recherche scientifique mise parfois au service de l’égoïsme du plus fort".

"Chers frères et sœurs, nous devons nous sentir interpellés par les besoins de tant de nos frères. Nous ne pouvons pas fermer notre cœur à leurs appels à l’aide. Nous ne pouvons pas non plus oublier que "l’homme ne vit pas seulement de pain" (cf. Mt 4,4). Nous avons besoin du "pain vivant descendu du ciel" (Jn 6, 51). Jésus est ce pain. Nous nourrir de lui signifie accueillir la vie même de Dieu (cf. Jn 10,10), nous mettre à l’école de la logique de l’amour et du partage".

"J’ai voulu, expliquait le pape, que cette année soit particulièrement dédiée à l’Eucharistie. En réalité, tous les jours, et spécialement le Dimanche, jour de la résurrection du Christ, l’Eglise vit de ce mystère. Mais la communauté chrétienne est invitée en cette Année de l’Eucharistie, à prendre une plus vive conscience par une célébration plus sentie, par une adoration prolongée et fervente, avec un plus grand engagement à la fraternité et au service des laissés pour compte. L’Eucharistie est source et épiphanie de communion. Elle est principe et projet de mission (cf. Mane nobiscum Domine, ch. III e IV)".

"Sur les pas de Marie, "femme eucharistique" (Ecclesia de Eucharistia, ch. VI), que la communauté chrétienne vive donc de ce mystère ! Fort du "pain de la vie éternelle", qu’elle devienne présence de lumière et de vie, ferment d’évangélisation et de solidarité !".

"Mane nobiscum, Domine! Comme les deux disciples de l’Evangile, nous t’implorons, Seigneur Jésus : reste avec nous !", concluait le pape qui achevait son message par une prière.