Première guérison miraculeuse d´un malade du Sida reconnue par l´Eglise

Print Friendly, PDF & Email

Pour les médecins d´Afrique du Sud, Peter Changu Shitima était condamné

Share this Entry
Print Friendly, PDF & Email

CITE DU VATICAN, Lundi 11 juin 2001 (ZENIT.org) – C´est avec une émotion bien compréhensible que le jeune Peter Changu Shitima, originaire de Zambie, miraculeusement guéri du sida, a assisté hier, place Saint Pierre, à la canonisation du père Luigi Scrosoppi. C´est en effet grâce à l´intercession du nouveau saint que Peter Changu Shitima a été guéri.

Tout a commencé au printemps 1996. Alors qu´il fréquentait l´Oratoire de Saint Philippe Neri de Oudtshoorn, près de la ville du Cap de Bonne Espérance (Afrique du Sud), Peter Changu Shitima, découvre qu´il est atteint du sida. Il a toujours froid, il entend mal, voit mal. Il souffre d´une fatigue anormale.

Le père John Newton Johnson, supérieur de l´Oratoire raconte: « Il a commencé à se sentir faible et se plaignait d´être toujours fatigué. Je croyais qu´il s´agissait d´un simple épuisement. Nous avons ensuite pensé que c´était peut-être un bon refroidissement ou une grippe. Puis les choses se sont accélérées. Le docteur Pete du Toit nous a dit de l´emmener à l´hôpital ». (Extrait des actes du procès de canonisation du père Scrosoppi, actuellement entre les mains de la Congrégation vaticane pour les Causes des Saints [P.N. 497]. Traduit de l´italien par Zenit).

« Le docteur Johannes Le Roux, mon collaborateur, et moi-même, nous sommes occupés de Peter Changu Shitima, chaque jour, pendant son séjour à l´hôpital, du 8 juin au 14 août 1996. Les notes de l´hôpital le confirment (annexes de la déclaration). Nous considérions qu´il se trouvait en phase terminale et puisque nous estimions qu´il n´y avait rien à faire sur le plan médical pour sa guérison, je consultai le docteur Foster qui l´examina. Sa conclusion fut qu´il s´agissait d´un malade en phase terminale et que l´on ne pouvait rien faire sur le plan médical », a déclaré le docteur Du Toit, médecin sud-africain, toujours selon les actes du procès de canonisation du père Scrosoppi. Notons que les docteurs Du Toit et Le Roux ne sont pas catholiques.

« Nous nous sommes alors tous mis d´accord pour le ramener en Zambie afin qu´il puisse passer ses derniers jours avec sa famille », raconte le docteur Du Toit. « Lorsque j´ai signé son autorisation de sortie de l´hôpital, je lui ai expliqué dans quelles conditions il se trouvait. Je lui ai dit au revoir car je ne pensais plus le revoir. Il a compris qu´il était proche de la mort ».

Changu, qui pouvait à peine lever les jambes, raconte: « Avant d´entrer à l´hôpital je n´ai pas pris les choses trop au sérieux. J´étais convaincu que j´allais guérir. Ensuite, à l´hôpital, j´ai eu un choc. Lorsque le médecin m´a dit ce que j´avais, ça m´a détruit. Je me disais que la seule chose que je pouvais faire, c´était prier et demander la force à Dieu. J´ai prié Luigi Scrosoppi et je lui ai dit que j´allais mourir, ou que je guérirais grâce à son intercession, selon la volonté du Seigneur. Ils voulaient me mettre un masque à oxygène pour prolonger mes jours mais je leur ai dit que non. J´ai prié et je me suis dit que si Dieu voulait que je meure, je mourrais en paix ».

Toute la communauté catholique de Oudtshoorn (laïcs et religieux) a décidé de demander l´intercession du bienheureux Luigi Scrosoppi, prêtre de l´Oratoire de saint Philippe Neri, le personnage préféré de son catéchiste, Peter.

Dans la nuit du 9 octobre 1996, Changu s´est endormi dans un état désespéré. Le lendemain matin, il s´est réveillé en pleine forme. La nuit, il avait rêvé au père Scrosoppi.

« Le lendemain du rêve j´étais de nouveau en pleine forme. Je me suis réveillé comme avant que je tombe malade. Je me suis levé et je suis allé immédiatement travailler à la paroisse. J´avais faim. Je suis allé à pied jusqu´à un village assez éloigné », raconte Peter Changu.

Désireux de se retourner à Oudtshoorn au plus tôt, Changu envoya une lettre au père Johnson pour lui annoncer qu´il était guéri, mais il n´en dit pas plus.

Les docteurs Le Roux et Du Toit, qui ont tous deux une grande expérience avec les malades du sida, n´ont pas hésiter à parler de « miracle », même s´ils n´étaient pas catholiques.

Le docteur Le Roux affirme, toujours selon les actes du procès de canonisation du père Scrosoppi: « C´était un malade en phase terminale et en deux mois il a retrouvé la santé. S´il avait eu autre chose qu´une névrite (neuritis), il aurait pu guérir. Mais il avait en plus perdu 22 kilos. Il avait de la fièvre et plusieurs dysfonctionnements. Les analyses ont montré qu´il est toujours séropositif mais à mon avis, il s´agit d´un miracle. Nous pensions qu´il allait mourir et sincèrement, maintenant, il va très bien ».

Voici ce qu´a déclaré le docteur Pete Du Toit: « Quelques mois plus tard, quelqu´un m´a appris que Changu allait mieux. Je me suis dit que c´était impossible. Je n´en revenais pas. Je pensais qu´il s´agissait d´une erreur. Lorsqu´il est arrivé je lui ai demandé de venir faire des examens. Je lui ai fait faire les analyses de sang en février et en mars. J´étais stupéfait. Changu avait été guéri de la névrite qui était sur le point de lui ôter la vie, à cause du sida. Je ne peux pas expliquer cela du point de vue scientifique. On ne dit pas à un patient qu´il va mourir s´il y a encore de l´espoir ».

« Changu est un authentique exemple de guérison miraculeuse », a conclu le docteur Du Toit.

Peter Changu Shitima est aujourd´hui séminariste de l´Oratoire de Saint Philippe Neri et est âgé de 27 ans.

Share this Entry

ZENIT Staff

FAIRE UN DON

Si cet article vous a plu, vous pouvez soutenir ZENIT grâce à un don ponctuel