Le secret du bonheur de Karol Wojtyla, par Pipo Corigliano

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Témoin de la vérité

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Pour Pippo Corigliano, plus qu’un « communicateur », Jean Paul II a été un « témoin de la vérité ». Il explique le secret du « bonheur » selon Jean-Paul II.

Porte-parole de l’Opus Dei pendant 40 ans, Pippo Corigliano considère la sainteté de Jean Paul II comme très proche de celle de saint San Josemaría Escrivà, fondateur de la Prélature.

Auteur de livres comme « Je préfère le paradis » et « Quand Dieu est content. Le secret du bonheur » (« Preferisco il Paradiso » et « Quando Dio è contento. Il segreto della felicità »)  Pippo Corigliano a raconté à ZENIT sa rencontre le pape polonais, mettant l’accent sur certains traits humains surprenants du futur saint qui, comme son prédécesseur Jean XXIII – avec qui il partagera dimanche prochain la canonisation – a incarné une Eglise extraordinairement proche des hommes, sans distinctions et sous toutes les facettes de leur existence.

Zenit – Dimanche prochain deux papes seront béatifiés, dont l’un est Jean XXIII: quelle a été votre expérience personnelle avec ce pape et quel message vous a-t-il laissé ?

Pippo Corigliano – Le souvenir d’une époque pleine d’espérance : le pape Jean, Kennedy et Khrouchtchev (qui venait d’enterrer le mythe de Staline) étaient les trois icônes d’une paix retrouvée. Le Concile offrait une renaissance prometteuse et le style du pape Jean représentait une Eglise qui parle au cœur. L’Eglise catholique se présentait comme une famille ouverte à tous.

Concernant le pape Jean Paul II, avez-vous vécu des anecdotes ou des épisodes curieux que vous auriez plaisir à raconter?

Nous venions d’une période où l’Eglise semblait détruite et abandonnée, assiégée par une monde agressif. Tout à coup arriva le grand champion qui disait aux assiégeants, et non aux assiégés: «  N’ayez pas peur, ouvrez grand les portes… ». C’était un renversement : on aurait dit que s’ouvrait une nouvelle étape historique et c’était le cas. A l’époque, je m’occupais d’apostolat des jeunes en Italie et le pape fut accueillant : il nous reçut, resta avec nous, s’amusa avec nous. Les rencontres dans la cour Saint-Damase, dans l’après-midi du dimanche de Pâques, furent mémorables. Le pape parlait avec nous, chantait avec nous. Je le vis rire aux larmes  devant la scène d’étudiants habillés en clown, comme un grand-père avec ses petits enfants en famille. Grâce à son amitié avec le Prélat de l’Opus Dei, le prochain bienheureux Alvaro del Portillo, et au contact avec les étudiants proches de l’œuvre, il comprit parfaitement l’esprit de sanctification des réalités quotidiennes que saint Josemaría Escrivá nous avait transmis.

Jean Paul II fut le pape qui béatifia et canonisa Josemaría Escrivá, votre fondateur : jusqu’à quel point le pape Wojtyla était-il en phase avec le charisme de l’Opus Dei ?

Je crois que son expérience d’ouvrier au sein d’une usine et sa vocation relativement adulte (il entra au séminaire clandestin à 22 ans) l’avait préparé à être totalement en phase avec le charisme de saint Josemaría: on peut être des âmes de Dieu, des contemplatifs, même au milieu de fourneaux ou en usine. On peut être fidèle au magistère de l’Eglise et de vrais amis de notre prochain, sans raideurs ni effondrement. Il y avait une vraie affinité élective.

Le pape Wojtyla fut un témoin d’espérance, mais il nous a aussi appris comment le chrétien doit-il vivre la souffrance : de quelle manière. A votre avis ?

Quelle merveille qu’un pape si proche qui t’apprend à vivre et à mourir avec une poitrine de cristal laissant transparaitre un cœur d’ami et de père ! Comment vit-on la souffrance ? Comme Jésus, comme Wojtyla, comme les saints …

Dans vos livres, vous vous êtes arrêté sur le concept du bonheur chrétien : pensez-vous que Jean Paul II – qui était un homme connu pour sa gaieté – puisse avoir été en quelque sorte un inspirateur de ces pensées ?

Saint Josemaría fut l’inspirateur : les rencontres avec lui finissaient avec les larmes aux yeux mais tu ne savais pas si c’était pour avoir beaucoup ri ou par l’émotion de voir tant de foi. Le surnaturel était à la portée de la main et il était amusant, ce qui pour moi, napolitain, était et reste enthousiasmant. Avec Karol, qui fut élu trois ans après la mort du fondateur, nous retrouvions tout à coup le même style : nous avions de nouveau un père joyeux qui nous guidait. C’était la confirmation que la vertu n’est ni triste ni antipathique mais aimablement joyeuse.

Vous travaillez dans la communication depuis plus de 40 ans et le pape Wojtyla ne fut pas seulement un saint, il fut aussi un grande communicateur : que vous a-t-il appris ?

Je crois que la vraie communication n’est pas seulement une technique ou une science. Communiquer dérive de l’être. Je ne crois pas que le pape Jean Paul II se considérait un communicateur mais un témoin. Le théâtre, tel qu’on le concevait en Pologne à l’époque, n’était pas une expression de subjectivité mais un témoignage, par la parole, de la vérité et de l’identité polonaise en particulier. Il n’avait pas été acteur pour s’exhiber mais pour apporter un témoignage fort. Il n’aimait pas les interviews formelles : la seule vraie interview télévisée avec la Rai partit en fumée et devint un livre, un grand livre, plein de contenus, le premier livre d’un pape : Franchir le seuil de l’espérance, réalisé avec Vittorio Messori.

Traduction d’Océane Le Gall

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Luca Marcolivio

Roma, Italia Laurea in Scienze Politiche. Diploma di Specializzazione in Giornalismo. La Provincia Pavese. Radiocor - Il Sole 24 Ore. Il Giornale di Ostia. Ostia Oggi. Ostia Città (direttore). Eur Oggi. Messa e Meditazione. Sacerdos. Destra Italiana. Corrispondenza Romana. Radici Cristiane. Agenzia Sanitaria Italiana. L'Ottimista (direttore). Santini da Collezione (Hachette). I Santini della Madonna di Lourdes (McKay). Contro Garibaldi. Quello che a scuola non vi hanno raccontato (Vallecchi).

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