Le martyrologe romain fait mémoire, le 4 avril, d'un saint franciscain sicilien, d'une extraordinaire docilité à l'Esprit Saint, saint Benoît le Maure, prêtre (1526-1589).

Ses parents descendaient  d'esclaves originaires de l'Afrique Noire, dont il est devenu le saint protecteur. Né en Sicile, à San Fratello, dans la province de Messine, Benoît a été appelé, dès sa jeunesse, alors qu'il était berger, et du fait de son physique hors du commun et de son amour de Dieu "il santo moro", le saint « maure ».

A vingt ans, il rejoignit une communauté d'ermites, fondée par Jérôme Lanza, et qui vivaient dans l’esprit de saint François d'Assise. Il les suivit lorsqu'ils se transférèrent au Monte Pellegrino, à la recherche d'une plus grande solitude, et, à la mort de Jérôme, ils l’élirent comme leur supérieur.

Le pape Jules II approuva leur style de vie, mais, en 1562, le pape Pie IV leur retira l'approbation pontificale et il leur demanda de rejoindre un ordre de leur choix. Benoît choisit les frères mineurs et il fut accueilli au couvent franciscain de Santa Maria di Gesù, à Palerme. 

Il exerça sa charge de cuisinier avec un tel esprit de sacrifice et de charité qu'il gagna l'estime de ses frères. On lui attribuait des miracles. Et, en 1578, bien que frère convers, il fut choisi comme supérieur, « Gardien », puis comme maître des novices.

Il revint ensuite à son humble état de cuisinier. Mais sa réputation d'homme de Dieu attirait à lui de nombreux fidèles, des prêtres, des théologiens, et le vice-roi de Sicile lui-même.

A 63 ans, en 1589, il tomba gravement malade, et le jour de sa mort lui fut révélé intérieurement. Le 4 avril, il expira en murmurant les paroles de son divin Maître: "Seigneur, en tes mains, je remets mon esprit".

Il a été béatifié en 1743 par le pape Benoît XIV et canonisé en 1807 par Pie VII.