Publication du Compendium de la doctrine sociale de l'Eglise

Construire un nouvel humanisme, inspiré par l’enseignement social de l’Eglise

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CITE DU VATICAN, Lundi 25 octobre 2004 (ZENIT.org) – Construire un nouvel humanisme, inspiré par l’enseignement social des papes et du magistère, par une action des laïcs sur les mécanismes de la coexistence civile : c’est, souhaite le cardinal Martino, ce que pourrait permettre le « Compendium » de l’enseignement social de l’Eglise.

Après cinq ans de travail, le Vatican publie la somme de l’enseignement social de l’Eglise, en un volume. Annoncée dans le cadre de la préparation au Grand Jubilé de l’an 2000, cette publication était très attendue. Elle s’adresse non seulement aux décideurs politiques mais à tous ceux sur qui repose la mise en œuvre de l’enseignement social de l’Eglise, les patrons comme les syndicats. Il a commencé il y a cinq sous la présidence du défunt cardinal François-Xavier Nguyen Van Thuan.

Le cardinal Renato Raffaele Martino, Mgr Giampaolo Crepaldi et de Mgr Frank Dewane, respectivement président, secrétaire et sous-secrétaire du dicastère ont présenté ce volume, publié en italien et en anglais par la Librairie éditrice du Vatican et réalisé après cinq ans de travail par le Conseil pontifical Justice et Paix (il devrait être disponible en français pour Noël). Une sorte de « boussole », destinée avant tout aux agents pastoraux et à tout chrétien, qui permet de déchiffrer le complexe panorama politique, économique et social de notre époque, et d’agir en cohérence avec l’Evangile et la Tradition de l’Eglise.

Le cardinal a précisé que le livre est dédié à Jean-Paul II, qui, dans son exhortation apostolique post-synodale sur l’Eglise dans le continent américain, « Ecclesia in America « , de 1999, avait indiqué : il « serait utile d’avoir un compendium ou une synthèse approuvée de la doctrine sociale catholique, comprenant un catéchisme qui mettrait en évidence son lien avec la nouvelle évangélisation ».

Le volume rassemble en plus de 500 pages, dont 200 d’index et 319 de texte, plus de cent ans d’enseignement des papes et de l’Eglise, exposés en particulier dans les encycliques sociales de Léon XIII à Jean-Paul II.

Il s’ouvre sur une lettre du cardinal Angelo Sodano, secrétaire d’Etat, au président de Justice et Paix, intitulée « Un humanisme intégral et solidaire ».

Le corps du volume se compose de trois parties et d’une conclusion intitulée : « Pour une civilisation de la vie ».

« La première partie, composée de quatre chapitres, traite des points fondamentaux de la doctrine sociale. La deuxième partie, composée de sept chapitres, traite de la famille, du travail, de la vie économique, de la communauté politique, de la communauté internationale, de l’environnement et de la paix. La troisième partie, plus brève avec un seul chapitre, contient une série de recommandations sur la mise en œuvre de la doctrine sociale dans les activités pastorales de l’Eglise et dans la vie de tous les chrétiens, surtout des fidèles laïques ».

Le livre présente ainsi une « structure simple et franche », soulignait le cardinal Martino : un document jamais réalisé auparavant.

La principale nouveauté du document consiste donc dans la réponse qu’il apporte à trois défis de notre époque.

Le « défi culturel » parce qu’en renforçant son caractère interdisciplinaire l’enseignement social de l’Eglise amplifie dans le temps « la vérité éternelle de l’Evangile » en relation avec les savoirs élaborés par l’homme ».

Le défi que représente « l’indifférence éthique et religieuse » pour aller au-delà de la séparation entre éthique et politique », et de l’intensification du dialogue avec les autres religions sur des thèmes comme la paix, et les droits de l’homme. « La collaboration interreligieuse sera, disait le cardinal Martino, un des parcours de valeur stratégique pour le bien de l’humanité, décisif pour l’avenir de la doctrine sociale ».

Et le défi strictement pastoral pour que l’enseignement social de l’Eglise soit mieux connu, enraciné, répandu et qu’il suscite le témoignage chrétien.

« L’enseignement social pourra d’autant plus servir l’homme dans le réseau de la société et de l’économie, avertissait le cardinal Martino, qu’on ne le réduira pas à un discours sociologique ou idéologique à une exhortation moralisante, ou une « science du bien vivre », ou une « éthique pour des situations difficiles », mais s’il est connu, enseigné, vécu et incarné dans toute sa plénitude et son lien vital avec l’Evangile du Seigneur ».

Le cardinal Martino souligne que cet enseignement a « la vocation d’être intégré au premier chef dans tous les aspects de la vie et des actions de l’Eglise ».

Le cardinal Martino a également précisé que le Compendium est « accessible à tous – catholiques et chrétiens d’autres confessions -, et personnes de bonne volonté ».

Il y voit « un instrument utile pour le discernement moral et pastoral des événements complexes qui caractérisent notre temps », un « guide », une « aide » à la disposition des fidèles, « un instrument pour renforcer le dialogue œcuménique et inter-religieux des catholiques avec tous ceux qui recherchent sincèrement le bien de l’humanité ».

« Je souhaite vivement, concluait le cardinal Martino, que le « Compendium de l’Enseignement social de l’Eglise » fasse mûrir des personnalités de croyants authentiques et les inspire pour qu’ils soient des témoins crédibles, capables de modifier les mécanismes de la société actuelle, par la pensée et l’action. On a besoin de témoins, de martyrs et de saints, dans le domaine social aussi ».

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ZENIT Staff

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