CITE DU VATICAN, Lundi 7 mai 2002 (ZENIT.org) – Pas contact officiel entre le Saint-Siège et le gouvernement italien sur un éventuel exil en Italie de 13 Palestiniens confinés dans la Basilique de la Nativité à Bethléem, déclare ce matin le porte-parole du Vatican, M. Joaquin Navarro Valls. Un accord a été conclu mais restent en effet des incertitudes sur la destination de 13 Palestiniens accusés de terrorisme et dont l´accord prévoit l´exil.
L´accord permettra de lever le siège de 35 jours de la basilique de la Nativité de Bethléem, par l´armée israélienne, à la suite de son occupation par quelque 120 Palestiniens, dont certains armés et recherchés. Une trentaine de religieux -Franciscains – et de religieuses ont partagé le sort des assiégés.
A l´éventualité d´une intervention du Saint-Siège auprès des autorités italiennes pour que des Palestiniens de la basilique de la Nativité à Bethléem soient accueillis en Italie, le directeur de la salle de presse du Saint-Siège répond: »Je suis en mesure d´affirmer qu´il n´y a pas eu de contacts officiels à ce propos´´.
Certains media ont en effet suggéré que c´était à la mission du cardinal Roger Etchegaray, envoyé spécial de Jean-Paul II à Jérusalem, que l´on devait attribuer l´évocation de l´Italie comme destination possible de 13 Palestiniens des brigades de al-Aqsa et du mouvement extrémiste palestinien Hamas dont l´accord conclu entre Palestiniens et Israéliens prévoit l´exil.
L´accord a été négocié dans la nuit de lundi à mardi par des diplomates américains et européens. Il prévoit l´expulsion de 13 Palestiniens recherchés par les services de sécurité israéliens.
Cet accord devrait permettre la levée du siège du Lieu saint, dont Jean-Paul II a réclamé qu´il soit restitué « à Dieu et aux pèlerins ». L´occupation par des hommes armés et le siège sont en effet des violations des accords bilatéraux entre le Saint-Siège et les parties en présence en Terre Sainte et de la protection garantie aux Lieux saints par le droit international.
Israël a en effet donné son accord au plan qui met fin au siège de la basilique de la Nativité, selon le ministre de la Défense Ben-Eliezer dans une déclaration au quotidien israélien Ha’Aretz.
Le gouverneur de Bethléem, Mohammad al-Madani, avait auparavant lui-même annoncé la conclusion de cet accord. Un accord accepté par les Palestiniens retranchés dans la basilique, indique une source palestinienne.
Mais l´idée d´offrir asile aux Palestiniens qui se trouvent dans la basilique et qui sont recherchés par Israël pour terrorisme n´est pas apparue à l´improviste sur la table des négociations israélo-palestiniennes, indique aujourd´hui l´agence missionnaire italienne Misna.
Une source désirant garder l´anonymat reconstitue, pour Misna, le parcours de l´initiative qui a fait de l´Italie le premier candidat à l´asile. « Ce n´est pas du tout une initiative directe du Vatican » explique cette source, « comme certains journaux l´ont écrit. L´idée est née au sein de cercles influents qui s´interrogeaient sur le mode d´agir face aux tragiques événements de la Nativité. Certaines personnes se sont interrogées, ont discuté et fait mûrir l´idée de formuler la proposition d´accueillir en Italie le groupe de Palestiniens. Certes, cela n´a pas été une information systématique ni officielle ».
La semaine dernière, lors de l´émission télévisée « Porta a Porta » (RAI Uno) , le sous-secrétaire aux Affaires étrangères, Alfredo Mantica, a parlé d´une disponibilité italienne d´apporter une contribution directe à la paix au Proche Orient. « Ceci a heurté la sensibilité de certains membres du gouvernement, d´aucuns y ont vu une déclaration de ´disponibilité´ qui n´avait pas encore été discutée ».
D´où l´obstacle institutionnel de ces dernières heures, passé des déclarations du vice-premier ministre Gianfranco Fini à la déclaration du ministère des Affaires Etrangères, qui définit « non probable » l´accueil en Italie de certains Palestiniens accusés de terrorisme, continue Misna. « Il est clair désormais que les Palestiniens sortiront de la Basilique » ajoute la source, « ils seront transférés en Egypte et de là, on verra. Mais ces prises de position italiennes sont une question interne. Il n´y a pas de desseins politiques du Vatican ni de certains ex-démocrates chrétiens comme l´ont écrit des organes de presse. Toutes ces polémiques internes sont des détails en marge de la question ».
Ernesto Olivero, fondateur du Sermig (Service missionnaire des jeunes) de Turin et président de l´Arsenal de la Paix, qui s´était proposé, avec sa communauté, d´offrir asile aux 13 Palestiniens de la Nativité, a lui aussi confirmé que les autorités italiennes avaient été immédiatement avisées, toujours selon la même source.