CITE DU VATICAN, Mercredi 22 mai 2002 (ZENIT.org) - Aujourd´hui, 22 mai, c´était la première journée, très cordiale, du 96e voyage apostolique de Jean-Paul II en dehors de l´Italie. C´est aussi un nouveau voyage dans un pays de l´ancien bloc soviétique: l´Azerbaïdjan.

Une circonstance soulignée par le fait que demain, 23 mai, l´Azerbaïdjan fête le 10e anniversaire de sa reconnaissance par le Saint-Siège, comme l´a rappelé d´emblée le président de la République, M. Heydar Aliev, qui a accueilli Jean-Paul II à l´aéroport de Bakou à 13 heures (heure romaine, soit 16 heures à Bakou).

A l´aéroport de Bakou, port pétrolier sur la Mer Caspienne, le tarmac était battu par les vents, confirmant ainsi une étymologie du nom de la capitale: "ville des vents". Le ciel est gris, couvert, et il fait frais.

Comme pour monter dans l´A 321 de l´Alitalia, au départ de l´aéroport Léonard de Vinci à Rome, le pape a utilisé pour descendre d´avion un élévateur mécanique, destiné aux personnes à mobilité réduite: il souffre toujours d´une arthrose douloureuse au genou droit qui s´est déclarée au cours de sa retraite de carême au Vatican.

Jean-Paul II a ensuite accompagné le président de la République sur une plate-forme mobile jusqu´au chapiteau bleu dressé pour le premier échange de discours.

Le discours du président azerbaïdjanais était particulièrement chaleureux.

Le pape n´a lu que le début et la fin de son discours, en russe, relayé ensuite par un collaborateur. Comme il l´a fait pour les autres rencontres de la journée.

Le président et le pape ont ensuite échangé quelques mots à bâtons rompus, manifestant l´atmosphère particulièrement détendue de la rencontre. Le pape était souriant.

Jean-Paul II a ensuite gagné le monument dédié aux quelque 30.000 soldats victimes de la guerre du Karabakh avec l´Arménie. Le Nagorny-Karabakh est en effet un territoire azerbaïdjanais peuplé en majorité d´Arméniens. Le conflit a duré six ans (1989-1994) et s´est achevé sur un cessez-le-feu. Le mémorial est aussi à la mémoire des 170 manifestants morts pour l´indépendance en janvier 1990.

Le mémorial se dresse avec sa coupole sur une des collines dominant la baie de Bakou. Le pape y a signé le livre d´or du mémorial et il s´est recueilli pendant quelques minutes avant de poursuivre sa visite au palais présidentiel.

Le rendez-vous suivant était une visite de courtoisie au palais présidentiel. Le pape y a ensuite rencontré dans la salle de concert du palais présidentiel le monde de la culture, de l´art et de la politique.

Le pape y a été accueilli par une ovation debout. Après l´échange de discours, il a échangé quelques mots à bâtons rompus avec le président, avec l´aide du traducteur, du polonais au russe, provoquant à nouveau les applaudissements de la salle.

Les jeunes ont ensuite offert au pape un concert alternant la musique classique (Gloria, Ave Maria), et musique locale, grâce à de jeunes chanteurs exceptionnels -un soliste puis un groupe vocal- interprétant des mélopées en s´accompagnant du tambourin: un hymne à la paix.

Attention délicate, un morceau de bravoure dû à un compatriote du pape a été exécuté par une jeune élève du conservatoire de Bakou: le concerto pour violon du compositeur polonais Henryk Wieniawski (1835-80). D´une difficulté technique exceptionnelle le concerto a été interprété par la jeune fille avec une maturité étonnante, une facilité et une qualité de son de classe internationale.

Le pape a reçu en cadeau une sculpture en bois faite par un artiste du pays. Il a improvisé des remerciements qui ont déclenché de nouveaux applaudissements.

Jean-Paul II a ensuite rejoint sa résidence, à quelque 7 kilomètres du palais présidentiel.

Demain, jeudi 23 mai, 10e anniversaire de la reconnaissance de l´Azerbaïdjan par le Saint-Siège, le pape doit célébrer la messe pour la petite communauté catholique, et pour tous les habitants qui se sont pressés pour obtenir un billet au palais des sports de la capitale. Il devrait bénir la première pierre de l´église paroissiale.

Dans l´après-midi, il rencontrera les responsables d´autres confessions chrétiennes et d´autres religions à sa résidence pontificale avant de s´envoler vers Sofia à 17 heures, heure locale (14 heures à Rome).

Pour ces 24 heures sur le sol de l´Azerbaïdjan, le pape réside dans un hôtel devenu pour la circonstance résidence papale, avec statut d´ambassade, à tous les effets, y compris les mesures de sécurité.

Les catholiques sont en effet 120 selon les chiffres officiels de l´Eglise catholique. Ils sont rassemblés en une paroisse dont le soin pastoral est confié à trois Salésiens. Ils ont pu demeurer longtemps sans pasteur grâce au soutien des prêtres et de la communauté orthodoxe.

Le pape partira pour la Bulgarie, demain jeudi, en fin d´après-midi, et il restera dans le pays jusqu´à dimanche. La cérémonie de bienvenue à l´aéroport de Sofia est prévue à 18 h 30 (15 h 30 à Rome).