Intercession des Eglises orientales catholiques présidée par le card. Sfeir

ROME, Jeudi 14 avril 2005 (ZENIT.org) – Le patriarche d’Antioche des Maronites, le cardinal libanais Pierre Nasrallah Sfeir, a présidé ce jeudi à 17 heures, en la basilique Saint-Pierre, à l’autel de la « Confession », la messe de requiem pour le pape Jean-Paul II, du 7e jour des novendials, qui rassemble plus spécifiquement les Eglises catholiques orientales.

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Jean-Paul II, « dans la maison du Père », a provoqué ce tour de force liturgique d’avoir réuni dans une même célébration, autour du patriarche libanais, à sa droite, le cardinal Ignace Moussa Ier Daoud, syro-antiochien, couronné d’une tiare, – nommé par Jean-Paul II préfet de la Congrégation romaine pour les Eglises orientales – , à sa gauche, le cardinal Lubomyr Husar, archevêque majeur de Lvov des Ukrainiens et deux cardinaux indiens de rite syro-malabar, Varkey Vithayathil, C.SS.R, archevêque majeur d’Ernakulam-Angamaly -, et l’archevêque majeur de Trivandrum, Cyril Baselios Malancharuvil, O.I.C., de rite
syro-malankar, soit cinq rites catholiques différents. Des intentions de prière ont été prononcées en Malayalam, la langue de l’Etat de la pointe sud de l’Inde, le Kerala, où les catholiques sont très nombreux.

Participaient aussi à la célébration les évêques et les prélats des Eglises orientales catholiques présents à Rome.

La célébration était soutenue par le chœur des religieux et religieuses maronites, ainsi que des chœurs des collèges pontificaux ukrainien et roumain. Les voûtes de Saint-Pierre ont fait écho aux mélopées orientales, à langue arabe, au chant des mandolines, des violons, au rythme de l’humble triangle.

Le cardinal Sfeir a conclu son homélie en invitant à prier pour que la « sainteté » dont « notre inoubliable Saint-Père Jean-Paul II », disait-il, « jouit déjà au ciel » puisse aussi être « reconnue sur la terre ».

Le patriarche maronite n’a pas manqué de rendre hommage à Jean-Paul II parce qu’il a voulu le cardinal syrien Daoud comme préfet pour les Eglises orientales.

Il a également salué la « sollicitude du pape pour toute l’Eglise d’Occident et d’Orient », et de « toute la terre », et en particulier pour « fortifier » les Eglises orientales catholiques, pour l’unité des chrétiens, et pour le dialogue avec les religions, en particulier avec le monde « arabe » et « musulman ». « Il n’a pas épargné ses forces pour cela, disait-il, pendant plus d’un quart de siècle ». Plus encore, Jean-Paul II a voulu, insistait le patriarche que « tout homme soit accueilli comme un frère ».

Le pape a eu non seulement, disait-il, le souci de « confirmer dans la foi les Eglises orientales », mais aussi de « consolider des relations d’authentique fraternité » entre les Chrétiens. Il mentionnait les « directives » données chaque année par le pape à l’occasion de la semaine de prière pour l’Unité des chrétiens, et le travail du conseil pontifical pour la Promotion de l’Unité qui a trouvé dans le pape « disponibilité », « encouragement », et « soutien ».

Le cardinal citait encore les voyages de Jean-Paul II, sa « grande simplicité » et son « ouverture » à tous, et son action pour fortifier ses frères, à la suite de Paul VI et de sa rencontre avec le patriarche œcuménique de Constantinople Athénagoras à Jérusalem, où son souci de recevoir au Vatican les représentants des Eglises orthodoxes.

Il citait tout particulièrement l’encyclique du 25 mai 1995: « Que tous soient un » (« Ut Unum Sint ») qui traduisait le « zèle œcuménique » de Jean-Paul II, qui, soulignait la patriarche maronite, « n’a jamais cessé de promouvoir le dialogue », dans le « respect » de chacun, orthodoxes ou protestants.

Il souhaitait que « l’Eglise catholique accueille avec cette espérance », cet « impératif ». Il rappelait aussi la contribution du futur Jean-Paul II, au Concile Vatican II pour la rédaction de la constitution sur l’unité » (« Unitatis redintegratio »).

Pour les Eglises orientales catholiques, le patriarche Sfeir citait en particulier le Code de droit canon des Eglises orientales publié dans le sillage de la révision du Code de droit canon de l’Eglise latine (1983), et la nomination à Rome du cardinal Daoud.

Pour ce qui est des voyages du pape, il citait aux côtés du Liban (1997) et de la Syrie (2001), les Balkans, les pays de l’Est européen, la Palestine et Israël, l’Inde: autant de visites apostoliques qui trahissent, disait-il, son « désir de voir les Eglises orientales persévérer dans la foi et conserver leurs traditions en tant qu’Eglises « mères ». »

Il mentionnait en particulier le synode de l’Eglise du Liban, convoqué au Vatican et l’exhortation apostolique post-synodale, que le pape a signée au Liban: « Une espérance nouvelle pour le Liban ».

Le pape Jean-Paul II a ainsi marqué l’Eglise désormais « ouverte à la collaboration et au dialogue » avec les musulmans et les pays arabes. Le patriarche soulignait le message de paix de Jean-Paul II pour le golfe arabique et l’Irak. Il voit en lui « le pape de la paix », tout en soulignant l’amertume de Jean-Paul II de ne pas avoir pu accomplir son pèlerinage sur les pas d’Abraham, en Mésopotamie, lors du jubilé: on se souvient qu’une célébration liturgique « virtuelle » avait commémoré la figure du Père des croyants, en la salle Paul VI du Vatican (ZF000223).

Mais Jean-Paul II a aussi été le défenseur des droits de l’homme, soulignait encore le cardinal libanais, en particulier, et très « courageusement », de la liberté religieuse des fidèles.

Enfin, le patriarche mentionnait l’hommage universel lors des funérailles du pape, celui des chefs d’Etats, des Catholiques et des autres chrétiens, celui des fidèles d’autres religions, avant de souhaiter qu’il jouisse pour toujours de la « paix des justes », et de la « récompense éternelle dans la maison du Père ».

Coïncidence, hier, dans tout le Liban, on a rappelé le 30e anniversaire de la guerre civile, qui a duré 16 ans, faisant quelque 120 000 morts, comme l’a mentionné Radio Vatican qui ajoutait : « aujourd’hui encore, le pays vit un climat chargé de tension : il y a à peine deux mois, l’ancien Premier ministre Hariri était assassiné ».

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ZENIT Staff

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