Ce sera la troisième « station » de l’évêque de Rome après l’hommage rendu aux « trophées », c’est-à-dire aux tombeaux des deux apôtres patrons de l’Eglise de Rome, Pierre et Paul, le 24 et le 25 avril.

On sait que la basilique est la cathédrale du pape et que justement là se trouve sa « cathèdre », c’est pourquoi cette « prise de possession » est à proprement parler une « incathedratio », une « installation ».

La basilique est dédiée, comme toutes les cathédrales des patriarches, au Sauveur. C’est le cas par exemple de Sainte-Sophie à Constantinople, qui est dédiée à la Sagesse incarnée, le Christ Sauveur.

Mais elle a aussi été dédiée par la suite à la fois à saint Jean l’Apôtre et Evangéliste et à saint Jean Baptiste parce qu’ils ont indiqué le Sauveur aux hommes de leur temps.

Le pape Benoît XVI a voulu que cette célébration soit une fête à l’Esprit saint, c’est une nouveauté.

La formule d’installation sera nouvelle, elle souligne le lien du Successeur de Pierre avec l’Eglise de Rome.

En effet, en montant les marches du « sanctuaire », le pape s’arrêtera à un premier palier, et entendra le vicaire pour Rome, le cardinal Camillo Ruini lui dire : « Souviens-toi que… tu es en haut pour (re)garder » (sous-entendu « et non pas pour être au-dessus des autres »).

Dans une formule tissée de réminiscences des pères de l’Eglise et des grands papes – Cyprien, Augustin, Ignace d’Antioche, Léon le Grand, Grégoire le Grand mais aussi Vatican I (Aeterni Patris) -, le vicaire dira : « Tu est honoré (…) mais ton honneur c’est de ne pas faire de l’ombre à l’honneur de tes frères », rappelle-toi que tu es le « Servus servorum Dei », le « Serviteur des serviteurs de Dieu ».

Cette liturgie nouvelle a été approuvée au lendemain de son élection par le pape Benoît XVI.

C’est une célébration « forte, robuste, théologique », a commenté le conseiller liturgique du bureau des célébrations liturgiques pontificales, Mons. Crispino Valenziano.

Le pape accèdera ainsi à l’autel papal qui se trouve au centre du transept, sous le grand arc triomphal soutenu par deux colonnes de granite. Le « ciborium » qui abrite l’autel est dans le style gothique. C’est Urbain V qui le fit ériger en 1367 avec la contribution du roi de France Charles V le Sage.

Il est orné de douze fresques, trois de chaque côté, au-dessus desquelles sont conservées, dans deux reliquaires d’argent en forme de bustes des reliques de saint Pierre et saint Paul.