Antonio Gaspari
ROME, jeudi 29 mars 2012 (ZENIT.org) – La charité est le « cœur de l’expérience chrétienne » et l’humilité « la vertu de ceux qui marchent dans les pas du Christ ».
Ce sont les paroles que le cardinal Angelo Bagnasco, l’archevêque de Gênes, en Italie, a prononcées lundi 26 mars à Rome, au cours de son intervention au Conseil permanent de la conférence épiscopale italienne (CEI).
« Dans les déserts de la vie, entre « aspérités et vacuités, pris dans un matérialisme qui a son propre contrepoint dans les essoufflements d’une crise indomptable, nous, avec nos communautés, a précisé le président delà CEI, nous avons cherché à transformer ce temps en un temps de grâce ».
« Le carême, a –t-il expliqué, est une icône de l’existence et une école pour apprendre à vivre comme Jésus a fait, sans échappatoires : ou le pouvoir et ses dérivés, ou la croix en vue de la Résurrection ».
Face à l’indifférence et au désintérêt, qui naissent d’un égoïsme caché derrière une apparence de respect pour la sphère privée, l’archevêque de Gênes a indiqué la Lettre aux Hébreux: « Soyons attentifs les uns aux autres pour nous stimuler à aimer et à bien agir »(10,24).
« Grâce à l’Eucharistie, a poursuivi le cardinal Bagnasco, nous nous pénétrons de Jésus Christ, mais nous compénétrons aussi entre nous : notre existence est liée à celle des autres: tant le péché que les actes d’amour ont aussi une dimension sociale ».
En citant le pape Benoît XVI, le président de la CEI a rappelé que « l’humilité est surtout vérité, vivre dans la vérité, apprendre la vérité, apprendre que ma petitesse est justement la grandeur ».
A ce propos le pape a ajouté : « je pense que les petites humiliations que jour après jour nous devons vivre,sont salutaires, parce qu’elles aident chacun à reconnaître sa vérité et à être ainsi libérés de cette vaine gloire qui est contre la vérité et ne peut pas me rendre heureux ».
Le cardinal Bagnasco a précisé que tandis que pour l’homme « l’autorité signifie possession, domination, succès », pour Dieu cela veut au contraire dire « service, humilité, amour », cela signifie entrer « dans la logique de Jésus qui s’abaisse à laver les pieds de ses disciples ».
Et « ce n’est que dans le témoignage concret de l’humilité que la foi peut accrocher et resplendir à nouveau », raison pour laquelle le pape s’est fait le promoteur d’une Année de la foi.
A propos de cette Année de la foi, le président de la CEI a expliqué qu’elle consistera avant tout à « s’interroger en profondeur sur qui est Jésus-Christ pour nous ». « Nous devons, a-t-il ajouté, faire revenir le Transcendant dans l’horizon de nos contemporains, en les invitant à développer leur capacité à percevoir Dieu ».
Parmi les nombreuses indications données pour cette Année de la Foi, l’archevêque de Gênes a souligné le 50ème anniversaire de l’ouverture du Concile Vatican II, qui « sera vécu principalement dans une perspective christologique : Jésus au centre de l’Église e au centre de notre vie ».
Evoquant ensuite la peur qui s’est emparée des personnes face à la situation de crise dans laquelle elles se trouvent aujourd’hui, la plus grave depuis les lendemains de la guerre, l’archevêque de Gênes a eu des paroles de réconfort expliquant que l’on peut en sortir « plus forts spirituellement et mieux armés humainement » si on modifie nos habitudes mais surtout « notre manière de penser ».
Et il a conclu : « Seule une conversion générale de mentalité qui comporte des conséquences contraignantes – par exemple, au plan fiscal, en terme de revenu minimum, d’aide sociale, de crédit accessible, de civisme responsable – peut créer à nouveau ce climat de confiance qui, aujourd’hui, paraît se raréfier ou s’éteindre. Un climat qui sollicite et motive la confiance réciproque ».