H. Sergio Mora</em>

Rome, jeudi 15 mars 2012 (ZENIT.org) – A quelques jours de son voyage apostolique au Mexique et à Cuba (23 -28 mars), Benoît XVI se prépare « par la prière » et « en étudiant la situation ». Une rencontre avec Fidel Castro n’est pas « exclue ».

Le substitut pour les Affaires générales de la secrétairerie d’Etat, Mgr Giovanni Angelo Becciu, ancien nonce à Cuba de 2009 à 2011, a confié ces réflexions à l’issue de la cérémonie de congé du « crocodile du Pape » (cf. Zenit du 14 mars 2012), en présence de l’ambassadeur de Cuba en Italie, Mme Milagros Carina Soto Aguero, de l’ambassadeur de Cuba près le Saint-Siège, M. Eduardo Delgado.

Lors d’une rencontre avec la presse à laquelle Zenit a participé,  ce dernier a rappelé que la cérémonie « a été une belle expression d’amitié et de responsabilité, et une heureuse coïncidence alors que le peuple cubain attend la prochaine visite du pape ».

Il a souligné que, ces derniers jours, deux articles sont parus dans le journal Gramma, l’organe officiel du comité central du parti communiste : le premier expliquait certaines caractéristiques de l’Etat du Vatican et de la visite papale ; le second a souhaité la bienvenue à Benoît XVI, parce que ce voyage « est un événement important pour tout le peuple, pas seulement pour les catholiques ». 

Il a fait observer que la participation en nombre du public sera plus ou moins la même que lors de la visite de Jean-Paul II, même si des populations doivent venir d’autres provinces et d’autres communes comme Matanza et Santa Clara.

Il a précisé qu’ « une rencontre entre Benoît XVI et Fidel Castro n’est pas fixée », mais qu’elle n’est pas non plus « exclue ».

A propos des visas pour entrer à Cuba à l’occasion de la visite du pape, l’ambassadeur a indiqué  : « Il y aura au moins quatre vols en provenance de Miami. Alors que, pour le voyage de Jean-Paul II, les Etats-Unis n’avaient pas autorisé les vols ».

Quant à la question de la condamnation historique, par le Saint-Siège, du blocus économique à Cuba, l’ambassadeur cubain a affirmé que La Havane n’avait pas demandé d’intervention sur ce sujet, mais que le pape, s’il le voulait, pourrait le faire.

Pour sa part, Mgr Becciu a expliqué que « le Vatican suit l’Ecriture Sainte, qui nous enseigne combien il est important de toujours respecter la nature, et l’Eglise et le Saint-Siège s’engagent donc dans toute initiative visant à protéger la nature ».

Il a ajouté : « nous avons adhéré [à cette initiative] parce qu’elle a toute une force symbolique et aussi à cause du lien personnel que j’ai avec Cuba ».

Le substitut a aussi expliqué pourquoi le pape ne s’arrête ni à Mexico ni à Guadalupe pendant son voyage au Mexique : « Parce que Jean-Paul II était allé dans la capitale du Mexique ainsi qu’à Guadalupe. En revanche, Benoît XVI ira à Leon, où se trouve le monument au Christ-Roi, qui a une signification toute spéciale ».

A la question de savoir si l’altitude avait influencé ce choix,  l’archevêque a encore répondu : « Peut-être, mais il voulait aller là où aucun autre pape n’était encore allé ». Quant à la possibilité d’une rencontre entre Benoît XVI et Fidel Castro, Mgr Becciu s’est contenté de dire que « le pape est ouvert à tout ; ensuite, nous verrons ».

« C’est un voyage,  a-t-il poursuivi, qui pourra donner, au Mexique comme à Cuba, l’occasion d’accueillir le message du pape, qui sera un message de réconciliation, un message d’engagement pour le progrès de l’Eglise et de la société, qu’elle soit mexicaine ou cubaine, et un signe d’amour pour ces deux peuples ».

Ce voyage s’annoncerait-il particulièrement difficile ?  « Pas particulièrement, a estimé Mgr Becciu, c’est très tranquille. Le Saint-Père se prépare à ce voyage en étudiant la situation locale, en rédigeant ses discours, et par la prière ». L’archevêque, qui dit avoir vu le pape récemment, l’a trouvé « très serein ».

Traduction d’Hélène Ginabat