France : Débat à l’Assemblée nationale sur les cendres funéraires

« La crémation accomplie, qu’en est-il des cendres ? »

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ROME, Vendredi 21 décembre 2007 (ZENIT.org) – L’Eglise ne refuse pas la crémation, mais demande qu’elle soit précédée par la célébration des funérailles, avec le cercueil, à l’église, et que l’on se préoccupe de l’accompagnement au crématorium et du sort des cendres, rappelle le site du Service national de Pastorale liturgique et sacramentelle de la conférence des évêques de France (SNPLS).

Le site Internet « liturgiecatholique.fr » publie en effet un article au lendemain de l’audition du SNPLS à l’Assemblée nationale dans la perspective du débat sur la prochaine loi sur les cendres cinéraires. Le débat aura lieu en janvier 2008.

Le SNPLS rappelle les principes des funérailles chrétiennes.

Le « Rituel des funérailles chrétiennes » de l’Église catholique prescrit trois liturgies, une pour la maison, une pour l’église et une pour le cimetière. La célébration à l’église est habituellement une messe. On peut aussi se référer au Catéchisme de l’Eglise catholique (§§1684-1690

Mais la crémation semble prendre de plus en plus d’importance dans les funérailles en France. Interdite par l’Eglise depuis 1886, cette dernière, en 1963, en a admis la possibilité et « accorde des funérailles chrétiennes à ceux qui ont choisi l’incinération de leur corps, sauf s’il est évident qu’ils ont fait ce choix pour des motifs contraires à la foi chrétienne » (Rituel de Funérailles N° 288).

Le site rappelle en effet que la logique des funérailles chrétiennes repose sur trois principes concernant le corps humain, la foi dans le Christ mort et ressuscité, et la nécessité du « deuil ».

Pour ce qui est du corps humains, l’article rappelle qu’une « saine phénoménologie » souligne que nous « n’avons » pas un corps : nous « sommes » notre corps.

Si ce n’était qu’un « avoir », on pourrait s’en débarrasser « comme d’un vêtement ». « Notre corps fait partie de notre être lui-même : don de Dieu, Temple de l’Esprit, marqué des signes du Christ que sont le baptême, et l’eucharistie. Nous ne pouvons pas en faire ce que bon nous semble. C’est pour cela que l’Eglise l’honore, notamment par l’encensement durant la célébration des obsèques », rappelle le SNPLS.

Ensuite, le « mystère pascal » du Christ est l’exemple de celui des baptisés : son « imitation » va donc être une des caractéristiques du comportement chrétien.

« Il est mort, a été enseveli, est ressuscité : comme lui nous mourons, comme lui nous choisissons d’être ensevelis et nous attendons de ressusciter comme lui. Imitation purement formelle ? Ce n’était pas l’avis des premiers chrétiens qui, dès les origines, dans un monde où la crémation était courante, ont opté pour l’inhumation », rappelle la même source.

« De plus, ajoute-t-on, toute la symbolique du baptême et de l’initiation chrétienne chez St Paul s’appuie sur la mise au tombeau du corps de Jésus : « Si par le baptême dans sa mort, nous avons été mis au tombeau avec le Christ, c’est pour que nous menions une vie nouvelle, nous aussi, de même que le Christ, par la toute-puissance du Père, est ressuscité d’entre les morts (Romains 6/4) ».

« Le troisième principe, plus psychologique, concerne le deuil », explique le SNPLS : « faire son deuil » prend du temps !

Il fait observer : « La brutalité de la crémation met en cause le processus d’acceptation progressive, nécessaire au deuil, et rendu plus difficile en l’absence de traces concrètes ».

Et de rappeler : « C’est pour cela que l’Eglise, si elle ne refuse pas la crémation, demande qu’elle soit précédée par la célébration des funérailles, avec le cercueil, à l’église.

Plus encore, « la célébration à l’église terminée, l’Eglise n’est pas pour autant absente du crématorium » : là, un « accompagnement » est aussi prévu par le Rituel (N° 288 à 294).

Et de poser la question en débat à l’Assemblée : « Mais une fois la crémation accomplie, qu’en est-il des cendres ? »

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ZENIT Staff

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