La spiritualité léguée par le Père Moreau

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« Une insistance très forte sur l’esprit d’union et de fraternité », souligne Mgr Faivre.

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Voici le texte de l’homélie de l’évêque du Mans, en France, Mgr Jacques Faivre, lors de la béatification, samedi dernier, 15 septembre d’un Sarthois, le P. Basile-Antoine-Marie Moreau, au Mans, en présence de l’envoyé de Benoît XVI, le cardinal José Saraziva Martins, préfet de la congrégation romaine pour les causes des saints.

Frères et Soeurs,

Il y a quelques minutes, avant que son Eminence le Cardinal Saraiva martins proclame la lettre apostolique de sa Sainteté le Pape Benoît XVI déclarant Bienheureux Basile-Antoine-Marie Moreau, nous avons entendu une courte biographie du Serviteur de Dieu. Je ne reprendrai pas le déroulement de sa vie. Je n’en retiendrai que quelques, aspects qui peuvent inspirer notre propre comportement.

La spiritualité léguée par le Père Moreau comporte une insistance très forte sur l’esprit d’union et de fraternité. Il désire que pères, frères et soeurs soient unis dans la vie et le travail « comme une imitation visible de la Sainte Famille ». Dès sa première lettre circulaire il écrit: « Pour travailler avec succès à l’oeuvre importante qui nous est confiée, il faut que la charité nous unisse tellement ensemble que nous ne fassions tous qu’un coeur et qu’une âme ». Et n’est-ce pas également ce que nous percevons à travers la lettre du 15 juin 1854 : « Les membres de l’Association ne doivent former qu’une seule et même famille, unie par les doux liens de la charité fraternelle et des trois voeux de religion ».

Toutes ces paroles sont très belles. Les mettre en pratique d’une manière continue est tout autre chose; l’histoire l’a montré… Dès lors, on comprend que le Bienheureux Basile Moreau ait aussi insisté sur l’importance de la croix dans le progrès spirituel, en en faisant lui-même l’expérience, et qu’il ait donné comme devise à sa famille religieuse ce verset: « O crux, ave, spes unica ! Salut, ô croix, notre unique espérance! ».

Par ailleurs, il a beaucoup insisté sur la vertu de zèle, qu’il a définie comme une ardeur et une disponibilité à entreprendre tout pour le service du prochain et de l’Eglise. Lui- même a répondu à toutes sortes de besoins de l’Eglise de son temps avec une audace et une détermination qui reflètent son tempérament d’homme d’action, sa grande foi et son propre zèle pour le salut des âmes.

Les Constitutions des pères et des frères, approuvées par Rome le 13 mai 1857, ouvrent deux champs d’apostolat: « la prédication de la Parole de Dieu surtout dans les campagnes et les missions étrangères, l’éducation chrétienne dans les écoles ainsi que la formation agricole et technique au profit surtout des enfants pauvres et abandonnés ». Priorité donnée à l’évangélisation des pauvres: c’est encore une option préférentielle soulignée par le chapitre général des Soeurs de la Sainte Croix en 1984.

Aujourd’hui, vous êtes nombreux, hommes et femmes de la Famille Sainte Croix, à travailler dans divers champs d’apostolat à travers le monde, au Canada, aux Etats-Unis, en France, en Italie et dans une quinzaine de pays du Tiers-Monde, aidant les Eglise: locales d’Asie, d’Afrique, d’Amérique latine, à se développer, et cela sur les cinq continents !

Animés par l’Esprit, vous exercez votre ministère aussi bien dans l’éducation, la pastorale scolaire, paroissiale, diocésaine, que dans les centres sociaux, les aumôneries d’hôpitaux et autres besoins à satisfaire dans l’Eglise comme dans le Monde. Les deux ne sont-ils pas d’ailleurs étroitement liés ? Ici même, dans notre diocèse du Mans, nous bénéficions de votre dévouement au sein de plusieurs communautés. Et je profite de la circonstance pour adresser au supérieur et supérieures une parole célèbre du Cardinal Marty: « J’embauche! ».

Frères et Soeurs, dans la vie et la spiritualité du Bienheureux Basile Moreau, ainsi que dans l’action pastorale des membres de la Famille Sainte-Croix, nous pouvons toutes et tous trouver une inspiration pour notre propre manière de vivre en disciples du Christ. Cela, à travers l’abandon à la Providence dans toutes les entreprises pour le Seigneur, l’audace de s’engager dans des réalisations nouvelles pour le salut des âmes, et la bonne entente entre tous. Basile Moreau aime à redire que « l’union fait la force et la désunion mène à la ruine ».

Vous comprenez combien notre Eucharistie d’aujourd’hui, en la fête de Notre-Dame des Douleurs, fête patronale de la Congrégation de Sainte-Croix, est véritablement « action de grâce » que nous adressons au Seigneur pour tout ce qu’ont réalisé le Bienheureux Basile Moreau et à sa suite les membres de la Famille Sainte-Croix. Puisse-t-elle, cette Famille, comme le souhaitait le Père Moreau, « ressembler dans ses développements à un arbre dont la tige produit en s’élevant des branches nombreuses, d’où sortent des rameaux qui en produisent d’autres, nourris tous de la même sève et animés de la même vie! ». Amen !
© Mgr Faivre

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ZENIT Staff

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