Family Day : L'amour est plus fort que la douleur

Témoignage

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ROME, Lundi 14 mai 2007 (ZENIT.org) – Parmi les milliers de familles présentes au Family day samedi à Rome, la famille Venanzi, composée de Gianluca, son épouse Sabrina, et de leurs filles Livia et Agnese Benedetta, porte le témoignage douloureux, comme tant d’autres familles, d’une expérience difficile : la malformation congénitale de leur enfant atteint de hernie diaphragmatique, dont le diagnostic prénatal risquait de conduire à un avortement.

Interrogé par ZENIT, Gianluca Venanzi a raconté qu’ « au quatrième mois de grossesse de sa femme, on avait diagnostiqué à sa fille, Agnese Benedetta, une très grave malformation congénitale : l’intestin, la rate et une partie du foie occupaient la place du poumon gauche, tandis que le cœur s’était déplacé à droite, poussé par une remontée d’organes ».

« Jusqu’alors je ne savais pas ce qu’était la Croix », a dit Gianluca. « Quand mon ami Don Maurizio a vu combien j’avais peur, il m’a rappelé que Jésus lui aussi avait eu peur de la Croix. Je n’avais donc pas à avoir honte de ma peur, mais je devais trouver la force et le courage pour l’étreindre. Depuis, notre vie a changé ».

Agnese est née le 21 novembre 2005 et elle a tenu, contre toute attente, jusqu’à l’intervention chirurgicale. Aujourd’hui, elle a 17 mois et ses yeux sont pleins de vie. Beaucoup parlent de miracle.

« Nous voulons que notre expérience ne soit pas vaine – a expliqué le père d’Agnese Benedetta – c’est pourquoi nous avons ouvert un site web (www.erniadiaframmatica.it) qui accueille toutes ces familles dans l’attente de la naissance de leur enfant atteint de hernie diaphragmatique ».

« Ce site accueille les histoires de nombreuses autres familles qui ont traversé cette épreuve. Il aurait déjà permis d’éviter plusieurs avortements thérapeutiques (homicides légalisés) et nous recevons chaque semaine des dizaines de lettres réclamant de l’aide ou des conseils », a-t-il ajouté.

A une certaine période de sa vie, Gianluca, météorologue de profession, avait perdu la foi, pensant que celle-ci ne pouvait coexister avec la raison.

Par la suite, il a suivi des cours de bioéthique et a changé d’avis, promettant à Dieu et à lui-même qu’il n’accepterait plus jamais la suppression d’un enfant à naître.

La grossesse difficile et les difficultés rencontrées à la naissance d’Agnese Benedetta ont été une rude épreuve. De nombreuses personnes de son entourage lui conseillaient d’avorter, ne voyant que des souffrances dans la vie de l’enfant.

La décision de Sabrina, la mère, fut décisive. Elle portera à terme sa grossesse, surmontant chaque difficulté sans jamais céder au désespoir.

Dans un carnet personnel Gianluca a retranscrit tout ce qui s’est passé durant les mois de grossesse et les premiers mois qui ont suivi la naissance : dès qu’il avait appris le diagnostic et compris ce qui les attendait, il était allé demander conseil à son ami Don Maurizio, curé de la paroisse de Bassano Romano.

Pour le rassurer le curé avait dit « le Seigneur ne nous fait jamais porter un poids plus grand que celui que nous pouvons porter. Il me conseilla de prier tout en me disant : ‘ne t’en fais pas, la peur passera et se transformera, jour après jour, en amour. Et plus grande est ta peur aujourd’hui, plus grand sera ton amour pour cette enfant’ ».

« Voir une petite fille souffrir est quelque chose d’insupportable », a raconté Gianluca Venanzi. « Ce fut une douleur profonde, alors que j’avais toujours évité la souffrance. C’était pour moi ce qu’il y avait de pire au monde ».

Immédiatement près l’opération, tout portait à croire qu’Agnese Benedetta ne s’en serait pas sortie. Son père fut autorisé à s’approcher d’elle.

« Combien de fois ai-je pris la fuite devant la souffrance – a raconté Gianluca –. Là je ne pouvais plus m’échapper. Mon amour pour Agnese m’avait lié à elle pour toujours. Nous étions seuls, seuls elle et moi ».

« J’ai pris sa petite main dans la mienne et nous avons récité ensemble une petite prière. Une longue prière, méditée et profonde. A la fin, je me suis surpris à dire: ‘que ta volonté soit faite’. Au bout de quelques minutes, j’ai embrassé sa petite main et je suis sorti. Je me rendais compte en sortant qu’une grande sérénité m’habitait, jamais je n’avais senti cela », a-t-il ajouté.

Agnese Benedetta a survécu à toutes les difficultés et aujourd’hui elle vit heureuse. Gianluca parle de son expérience comme d’une grande aventure, l’aventure de sa famille, comme d’un grand privilège, celui de voir le monde avec un regard nouveau.

(Les 26 et 27 mai à Rome se déroulera le grand rassemblement national des familles ayant un enfant atteint de hernie diaphragmatique. Au programme : un congrès le samedi après-midi et une messe dans la Basilique Saint-Pierre le dimanche matin, suivie de la prière du Regina caeli avec le pape).

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ZENIT Staff

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