ROME, Jeudi 10 mai 2007 (ZENIT.org) – Le cardinal Paul Poupard, président du Conseil pontifical de la Culture, a présenté lundi dernier les premiers volumes du « Projet STOQ », au nouveau siège de ce dicastère, rue de la Conciliation (cf. Zenit du 3 mai 2007). Il souligne l’importance du rôle de la « raison » dans le monde actuel.

Il s’agit d’un programme de recherche de troisième cycle auquel adhèrent six universités pontificales romaines centré sur le rapport entre sceince -, philosophie et théologie, et appelé pour cela « projet Science, Théologie et recherche ontologique/STOQ », qui en est à sa troisième phase, sous la houlette du Conseil pontifical de la Culture.

Les premiers volumes publiés par les chercheurs du projet concernent les méthodes mathématiques employés en physique, une revue historico-critique des définitions du « vivant » et d’« organisme », actes du premier atelier organisé à l’université pontificale grégorienne sur les relations entre science et philosophie, et différentes contributions relatives au concept de vie et au problème des organismes.

A ce propos, le cardinal Paul Poupard a confié à Radio Vatican : « Le message qui vient de ces premiers volumes est qu’il est possible et que c’est un devoir de donner des instruments simples et concret de culture scientifique à des personnes qui n’ont pas eu auparavant de préparation strictement scientifique ».

Le cardinal a ajouté que « la science – loin d’être une ennemie de la foi – aide la foi à s’insérer dans le contexte culturel, lui permet de profiter de ses recherches et permet que la science elle-même reçoive de la foi une orientation profonde qui les empêche de réduire l’homme à un objet au lieu d’y voir une personne ».

A propos du rôle de la raison dans le monde actuel, le cardinal Poupard faisait observer : « Il y a comme le doute que la raison, qui, dans le rationalisme prétendait éliminer la foi, doute maintenant elle-même de sa propre capacité à raisonner. Alors, il est intéressant de voir comment les hommes de foi aident les hommes de la ‘raison’ - si on peut les définir ainsi – et les philosophes, à reprendre confiance dans leur propre raison. Telle est la grande leçon que notre Saint-Père Benoît XVI ne cesse de nous donner ».

Mais, faisait observer Radio Vatican, de « nombreux intellectuels d’inspiration laïque sont en train de raisonner de manière positive sur les interventions de Benoît XVI ».

« Certainement, répondait le cardinal Poupard. Parce que eux, justement, trouvent une aide à laquelle on ne pouvait pas penser auparavant, et donc, dans le respect total de l’épistémologie : c’est-à-dire que la raison elle-même découvre la dimension religieuse de la vie, et que cette dimension religieuse fournit un horizon et réconforte la recherche rationnelle ».

A propos du dialogue entre foi et culture laïque, le cardinal Poupard précisait : « Voilà l’intuition du Saint-Père : conjuguer le dialogue interculturel et le dialogue interreligieux ce qui consent ainsi aux hommes de cultures et de provenances différentes de se rencontrer pour discuter de façon raisonnable. Je viens de recevoir une invitaiton de l’université de la république de Tunisie, dont la population est musulmane, à participer à un congrès sur la relation entre foi et raison, à la lumière de trois grands maîtres : Maïmonide, Averroès, et Thomas d’Aquin. Je viens de recevoir un interlocuteur du Maroc qui me disait que les rencontres entre chrétiens et musulmans au Maroc portent sur deux thèmes, avant tout la rencontre entre hommes de cultures qui échangent des opinions sur le monde même de la culture, et d’autre part des échanges aussi sur l’expérience religieuse des croyants ».