ROME, Mardi 15 mai 2007 (ZENIT.org) – Lors de la messe qu’il a présidée au sanctuaire d’Aparecida, Benoît XVI a proclamé que la foi dans le Dieu d’amour constitue le « patrimoine le plus précieux de l’Amérique latine ».

Benoît XVI a présidé dimanche matin, à Aparecida, la messe d’inauguration de la Ve conférence générale de l’épiscopat latino-américain et des Caraïbes (CELAM). C’était le dernier jour de son voyage au Brésil : le pape a repris l’avion dimanche soir pour arriver à Rome lundi vers 12 h 45, heure locale. Il s’est directement rendu à Castelgandolfo et il y restera jusqu’à vendredi 18 mai.

Benoît XVI a célébré la messe sur l’esplanade du sanctuaire d’Aparecida, « cœur marial du Brésil », selon l’expression du pape, devant quelque 200.000 personnes, de tout le Brésil et du reste du continent, débordants d’enthousiasme et scandant son nom en portugais : « Bento, Bento! ».

Le pape a été accueilli par la salutation de l’évêque d’Aparecida, Mgr Raymundo Damasceno Assis, qui a mis l’accent sur le rôle de la femme dans l’évangélisation de l’Amérique latine, en ce 13 mai, fête de Notre-Dame de Fatima.

C’est la foi dans le Dieu d’amour qui constitue « le patrimoine le plus précieux de l’Amérique latine ».

Devant la foule manifestant son allégresse, le pape confiait : « Il n’y a pas de mots pour exprimer ma joie de me trouver » ici avec vous.

Dans la ligne de son exhortation apostolique post-synodale Sacramentum caritatis, le pape a rappelé que l’Eucharistie, « charité du Christ » peut faire de la conférence de l’épiscopat latino-américain et des Caraïbes « un moment de grâce pour ce continent et pour le monde entier ».

Mais le pape a également mis l’accent sur l’importance du « discernement communautaire » pour affronter les grands problèmes de l’Eglise sur le sous-continent latino-américain.

Et, évoquant la prochaine fête de la Pentecôte, il a invité les fidèles à se laisser guider par l’Esprti Saint, qui « aide la communauté chrétienne à marcher dans la charité vers la vérité tout entière ».

« L’Esprit Saint et nous », c’est cela, disait le pape, l’Eglise : « Nous, la communauté croyante, le Peuple de Dieu, avec ses pasteurs appelés à en guider le chemin ; ensemble avec l’Esprit saint ».

Car c’est précisément l’Esprit Consolateur, poursuivait le pape, qui « nous fait vivre en présence de Dieu » « libérés du trouble et de la peur », la paix de Jésus dans le cœur : une paix « que le monde ne peut donner ».

A propos de la mission du Christ, « accomplie dans l’amour », le pape réaffirmait que c’est justement l’Esprit Saint « l’amour qui donne la vie ». « L’Eglise, exhortait le pape, est invitée à répandre dans le monde la charité du Christ, afin que les hommes et les peuples ‘aient la vie et qu’ils l’aient en abondance’ ».

« L’Eglise, affirmait le pape, se sent disciple et missionnaire de cet amour ». Missionnaire, en tant que « disciple » c’est-à-dire « capable de se laisser attirer, avec un étonnement toujours nouveau, par Dieu qui nous a aimés et qui nous a aimés le premier ».

Mais, ajoutait le pape, « l’Eglise ne fait pas de prosélytisme » mais se développe plutôt par « attraction » : come le Christ « attire à lui par la force de son amour, qui a culminé dans le sacrifice de la Croix ».

En même temps, « l’Eglise accomplit sa mission dans la mesure où, associée au Christ, elle accomplit son œuvre en conformité spirituelle et concrète avec la charité de son Seigneur ».

« Voilà, soulignait le pape, le trésor inestimable dont le continent latino-américain est riche », « voici son patrimoine le plus précieux : la foi dans le Dieu d’amour, qui a révélé son visage en Jésus Christ ».

C’est Jésus, ajoutait le pape « votre » force, une « force qui a vaincu le monde », et une « joie que personne ne peut vous enlever ».

Et c’est cette foi, continuait Benoît XVI, et non pas « une idéologie politique » ni « un mouvement social » ni un « système économique », qui a fait du continent sud-américain « le continent de l’Espérance », comme il l’avait rappelé lui-même à la veille de son départ, le dimanche 6 mai, en demandant la prière des fidèles pour son voyage apostolique.

C’est « la foi dans le Dieu d’amour, mort et ressuscité en Jésus Christ, l’authentique fondement de cette espérance qui a porté tant de frutis magnifiques, depuis l’époque de la première évangélisation jusqu’à aujourd’hui ».

Benoît XVI a ainsi rappelé que Jean-Paul II a appelé les fidèles latino-américains à une « nouvelle évangélisation », pour confirmer ensuite cette mission en disant : « Soyez des disciples fidèles pour être des misisonnaires courageux et efficaces ».

Commentant la vision de la Jérusalem céleste que la liturgie proposait dans la seconde lecture, celle de l’apocalypse de saint Jean, le pape soulignait – en prenant le titre du document conciliaire Gaudium et Spes que la vision de cette « icône de l’Eglise sainte et glorieuse » ne devait pas « constituer un motif d’évasion de la réalité historique dans laquelle l’Eglise vit les joies et les espérances, les douleurs et les angoisses de l’humanité contemporaine, spécialement les plus pauvres et les souffrants ».

Une Eglise, soulignait encore le pape, « animée et mobilisée par la charité du Christ » libère ainsi « une force missionnaire irrésistible qui est la force de la sainteté ».