Messe chrismale : Les saintes huiles confiées aux prêtres et aux évêques

Et le renouvellement des promesses sacerdotales

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ROME, Jeudi 5 avril 2007 (ZENIT.org) – Aucune messe n’était célébrée ce matin dans les paroisses romaines, pour permettre aux prêtres de se rassembler autour de leur évêque en la basilique Saint-Pierre, pour le renouvellement de leurs promesses sacerdotales et la messe « chrismale ».

La liturgie eucharistique a duré près de deux heures, de 9 h 30 à 11 h 20. Elle a été précédée de la prière des psaumes de l’office de tierce, avec une grande participation de la foule internationale présente.

C’est aussi pendant cette messe pendant que l’évêque de Rome a béni l’huile des catéchumènes, présentée par des diacres et des catéchumènes qui seront baptisés pendant la veillée pascale, l’huile des malades, présenté par des diacres et des malades qui se préparent à recevoir le sacrement de l’onction des malades, et le saint-chrême, présenté par des diacres, des confirmands et des candidats au sacerdoce. Toute la liturgie manifeste ce sens du sacerdoce pour la sanctification de tout le Peuple de Dieu.

Les exhortations prononcées par le pape avant l’invocation sur les huiles saintes et le saint-chrême invitent tout d’abord à l’action de grâce pour « l’huile, fruit de la terre, du soleil et du travail de l’homme » et à prier pour que les catéchumènes « oints de cette huile, soient forts dans la lutte contre toute forme de mort et fidèles à suivre le Christ » ; à « bénir le Père de Notre Seigneur Jésus qui a envoyé son Fils guérir ceux qui ont le cœur déchiré, et guérir nos maladies » et à prier pour que « ceux qui seront oints de » l’huile de malades, « soient libérés du péché et reçoivent la consolation et la vie » ; à prier pour que « le Seigneur bénisse cette huile mêlée de parfum et ceux qui en recevront l’onction soient intérieurement consacrés et rendus participants de la mission du Christ Rédempteur ».

L’ invocation sur le saint-chrême remonte au don de la création des arbres fruitiers et parmi eux de l’olivier « afin que de l’huile abondante nous soit donné le saint-chrême » ; puis elle évoque la prière de David qui a chanté l’huile « qui fait replendir de joie le visage », en prophétisant les sacrements à venir ; le rameau d’olivier, « symbole des biens messianiques », rapporté par la colombe à Noé, sur l’Arche, à la fin du déluge ; l’onction parfumée que Moïse répandit sur la tête de son frère Aaron pour le consacrer prêtre.

« A la plénitude des temps, disait encore le pape en latin, les figures anciennes se sont vérifiées, lorsque, les péchés une fois détruits dans l’eau du baptême, l’onction d’huile a fait réapparaître sur le visage de l’homme le lumière joyeuse » de Dieu.

Mais c’est Jésus Christ, conclut l’oraison, qui a « révélé pleinement la valeur de tous ces signes » lorsqu’il a demandé le baptême à S. Jean Baptiste, au Jourdain. Mentionnant le signe de la colombe, l’oraison s’achève ainsi : « Sur lui, de préférence à tous les autres hommes, tu as répandu l’huile de l’exultation prophétiquement chantée par David ».

A la fin de la célébraiton, le pape a confié ces précieuses huiles aux prêtres et aux évêques en recommandant : « Respectez, vénérez et conservez avec un soin particulier ces huiles, signes de la grâce de Dieu : que les personnes, les lieux et les choses qui en seront marqués puissent resplendir de la sainteté même de Dieu qui, par un admirable don de son amour, a voulu que dans les signes sacramentaux se renouvellent mystiquement les événements de l’histoire du salut ».

Auparavant, juste après la proclamation des lectures et l’homélie de Benoît XVI, les prêtres et les évêques présents avaient renouvelé ensemble les promesses sacerdotales, en répondant aux questions posées par le pape, et par trois fois, l’impressionnant et choral « Volo », « je le veux ».

« Fils très chers, la sainte Eglise célèbre la mémoire annuelle du jour où le Christ Seigneur a communiqué aux apôtres et à nous son sacerdoce. Voulez-vous renouveler les promesses qu’au moment de l’ordination vous avez faites devant votre évêque et devant le peuple saint de Dieu ? » demandait en latin une première fois le pape.

« Voulez-vous vous unir intimement au Seigneur Jésus, modèle de notre sacerdoce, en renonçant à vous-mêmes et en confirmant les saints engagements que, poussés par l’amour du Christ, vous avez assumés librement envers son Eglise ? », demandait ensuite Benoît XVI.

« Voulez-vous être de fidèles dispensateurs des mystères de Dieu par l’Eucharistie et par les autres actions liturgiques, et remplir fidèlement la sainte charge d’enseigner, en suivant le Christ, Tête et Pasteur, en n’étant pas avides de biens, mais en vous laissant guider par le seul zèle pour les âmes ?», demandait encore le pape.

Après le troisième « Volo », le pape invitait tous les fidèles présents à « prier » pour leur prêtres pour que « le Seigneur répande sur eux l’abondance de ses biens afin qu’ils soient de fidèles ministres du Christ, Grand prêtre », et qu’ils conduisent les fisèles « à Lui, qui est la source du salut ».

Puis Benoît XVI invitait l’assemblée à prier aussi pour lui-même, « pour que je sois fidèle, dit l’oraison prononcée par le pape, au service apostolique confié à mon humble personne, et que je devienne chaque jour davantage au milieu de vous l’image vivante et authentique du Christ Prêtre, Bon Pasteur, Maître et Serviteur de tous ».

La troisième oraison appelle à prier pour tous ensemble « pasteurs et brebis » pour qu’ils soient conduits « à la vie éternelle ».

La denière recommandation du pape, à la fin de la célébration concernait également prêtres et évêques à qui sont confiées les saintes huiles « pour que par votre ministère, la grâce divine afflue dans les âmes, apportant force et vie ».

Dans son homélie, le pape a expliqué la signification des vêtements liturgiques. En revêtant les ornements liturgiques le prêtre se revêt du Christ, il se prépare à parler et agir « in persona Christi ».

L’aube et l’étole « évoquent le vêtement de fête que le maître donne au fils prodigue revenu à la maison, sale et en haillons », a ajouté le pape.

C’est l’amour du Christ crucifié « qui rend propres nos vêtements sales ; qui rend vrai notre esprit obscurci et l’illumine », a expliqué Benoît XVI.

La chasuble représente quant à elle « le joug du Seigneur qui, en tant que prêtres, nous a été imposé. Et elle rappelle la parole de Jésus qui nous invite à porter son joug et à apprendre de Lui, qui est ‘doux et humble de cœur’ », a précisé le pape.

« Son joug est d’aimer avec Lui. Et plus nous L’aimons, plus nous devenons avec Lui des personnes qui aiment, plus son joug apparemment lourd devient léger pour nous », a conclu le pape.

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ZENIT Staff

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