ROME, Dimanche 1er avril 2007 (ZENIT.org) – Benoît XVI invite les jeunes au courage pour s’opposer à la violence, au mensonge, à la corruption, à ne pas se contenter du conformisme mais à « s’ouvrir à Dieu » qui « frappe à la porte » des coeurs.

Le pape s’est adressé aux quelque 50.000 jeunes du monde et de son diocèse venus célébrer à Rome la Journée mondiale de la Jeunesse, en ce dimanche des Rameaux. Après la célébration, le pape a créé la surprise en saluant à nouveau les jeunes depuis la fenêtre de son bureau.

Le thème choisi par le pape pour cette journée 2007 était : « Comme je vous ai aimés, aimez-vous les uns les autres ».

Benoît XVI a commenté les lectures de la litugie qui prévoit ce dimanche la lecture du récit de la Passion du Christ.

Le pape s’est notamment arrêté au verset du psaume qui invite à avoir « le cœur pur et les mains innocentes ».

« Des mains innocentes, commentait le pape, ce sont des mains qui ne sont pas utilisées pour des actes de violence. Ce sont des mains qui ne sont pas salies par la corruption, par des pots de vins. Un cœur pur. Quand le coeur est-il pur ? Un cœur est pur lorsqu’il ne fait pas semblant, ne se tache pas de mensonge ou d’hypocrisie. Qui demeure transparent avec l’eau vive, parce qu’il n’est pas double. Un cœur est pur lorsqu’il ne s’égare pas dans l’ivresse du plaisir ; un cœur dont l’amour est vrai et pas seulement la passion d’un moment. Des mains innocentes et un cœur pur : si nous marchons avec Jésus, nous montons et nous trouvons les purifications qui nous conduisent vraiment à cette hauteur à laquelle l’homme est destiné : l’amitié avec Dieu lui-même ».

Le recueillement était sensible au début de la célébration, sous le printemps romain, rendu présent par le jardin de Pâques déjà commencé sur le parvis de la basilique.

Benoît XVI a guidé la procession de l’obélisque jusqu’au parvis où il a béni les palmes et les rameaux d’olivier.

Cette proccession, a fait observer le pape, s’associe à la foule des disciples qui ont accompagné joyeusement le Christ lors de son entrée à Jérusalem, selon le récit évangélique. Come eux, invitait le pape, dans son homélie, « louons le Seigneur d’une voix forte pour tous les prodiges que nous avons vus ».

« Oui, insistait le pape, nous avons vu et nous voyons encore les prodiges du Christ : comment il conduit des hommes et des femmes à renoncer au confort de leur vie pour se mettre totalement au service de ceux qui souffrent, comment il donne le courage à des hommes et des femmes de s’opposer à la violence et au mensonge, pour donner un espace à la vérité dans le monde, susciter la réconciliation, là où il y avait la haine, créer la paix là où régnait l’inimitié ».

Par la procession des rameaux, rappelait en substance le pape, nous professons la royauté du Christ, c’est-à-dire que nous reconnaissons Jésus comme le « Roi de la paix et de la justice ».

« Le reconnaître comme roi signifie, précisait le pape, l’accepter comme celui qui nous indique le chemin, celui auquel nous nous fions et que nous suivons. Cela signifie accepter jour après jour sa Parole comme le critère valide pour notre vie. Cela signifie voir en lui l’autorité à laquelle nous nous soumettons. Nous nous soumettons à Lui parce que son autorité est l’autorité de la vérité ».

Mais que signifie concrètement « suivre le Christ » ?, interrogeait Benoît XVI. Il s’agit, répondait-il, d’un « changement intérieur de l’existence » qui demande que « je ne sois plus fermé sur mon moi, en considérant mon auto-réalisation comme la raison principale de ma vie ; que je me donne librement à un Autre – pour la vérité, pour l’amour, pour Dieu qui, en Jésus Christ, me précède et m’indique le chemin ».

« Il s’agit, précisait le pape, de la décision fondamentale de ne plus considérer l’utilité et le profit, la carrière et le succès comme le but ultime de ma vie, mais de reconnapître au contraire comme critères authentiques la vérité et l’amour. Il s’agit du choix entre le vivre seulement pour moi-même ou me donner pour la chose la plus grande. Et comprenons bien que la vérité et l’amour ne sont pas des valeurs abstraites. En Jésus Christ, elles sont devenues une personne. En le suivant, j’entre au service de la vérité et de l’amour. En me perdant, je me retrouve ».

« Chers jeunes, disait encore le pape en commentant le psaume des montées, combien c’est important aujourd’hui de ne pas se laisser simplement porter ici et là par la vie, de ne pas se contenter de ce que tous pensent, disent et font. Scruter autour de soi, à la recherche de Dieu. Ne pas laisser la question de Dieu se dissoudre dans nos âmes. Le désir de ce qui est le plus grand. Le désir de le connaître lui, son visage ».

Benoît XVI rappelait un ancien usage : « Dans l’ancienne liturgie du dimanche des Rameaux, le prêtre, arrivé devant l’église, frappait fortement avec la croix de procession au portail clos qui s’ouvrait alors… une belle image du mystère de Jésus Christ qui, du bois de sa croix, avec la force que son amour nous donne, a frappé, étant du côté du monde, à la porte de Dieu. Du côté du monde, qui ne réussissait pas à accéder à Dieu ».

« Par sa croix, insistait le pape, Jésus a ouvert tout grand la porte de Dieu, la porte entre Dieu et les hommes. Elle est maintenant ouverte. Mais de l’autre côté aussi le Seigneur frappe de sa croix : il frappe aux portes du monde, aux portes de nos cœurs, qui si souvent sont fermées à Dieu. Il nous parle plus ou moins ainsi : si les preuves que Dieu te donne de son existence dans la création ne réussissent pas à t’ouvrir à lui, si la Parole de Dieu et le message de l’Eglise te laissent indifférent, alors, regarde-moi, Dieu qui pour toi s’est fait souffrant, qui souffre personnellement avec toi : vois que je souffre par amour pour toi, et ouvre-toi à moi et au Père ».

« Que le Seigneur, concluait le pape, nous aide à ouvrir la porte de notre cœur afin que Lui, le Dieu vivant, puisse en son Fils arriver jusqu’à notre temps, rejoindre notre vie ».

Au terme de la célébration, le pape a salué les pèlerins présents en différentes langues, spécialement les jeunes, sous les applaudissements.

Il recommandait spécialement « d’apprendre » de Marie, en cette grande semaine sainte, le « silence intérieur, le regard du cœur, la foi amoureuse, pour suivre Jésus sur le chemin de la croix, qui conduit à la lumière joyeuse de la résurrection ».