En termes précis, il s’agissait de la session « 123 », de « clôture de l’enquête diocésaine sur la vie, les vertus et la renommée de sainteté » du serviteur de Dieu Jean-Paul II.

La basilique était comble. Dans l’assistance, de nombreux cardinaux dont les cardinaux polonais Dziwisz et Macharski, le cardinal français Etchegaray, mais aussi le président polonai sLech Kaczynski, et des personnalités politiques italiennes.

Surtout, était présente également sr Marie-Simon-Pierre, infirmière de la congrégation des Petites sœurs des Maternités catholiques, de la maison d’Aix-en-Provence, guérie de la maladie de Parkinson, dans la nuit du 2 au 3 juin 2005, après avoir, avec ses soeurs, invoqué l’intercession de Jean-Paul II.

Son témoignage sur l’événement et les quelque 500 pages de l’enquête menée par les experts à Aix et par le tribunal ecclésiastique sous l’autorité du juge délégué, le P. Luc-Marie Lalanne, nommé par l’archevêque d’Aix et Arles, Mgr Claude Feidt, ont été déposés par Mgr Eidt et le P. Lalanne ce matin, entre les mains du cardinal José Saraiva Martins, préfet de la congrégation romaine pour les Causes des saints, également présent ensuite à la cérémonie du Latran.

Mgr Eidt a également confié à Zenit qu’il s’était rendu, avec le P. Lalanne sur la tombe de Jean-Paul II dans les grottes vaticanes, dimanche.

Après la signature des actes par les membres du tribunal et par le postulateur de la cause, Mgr Slawomir Oder, le notaire a scellé avec de la cire rouge les rubans également rouges entourant les quatre grandes caisses de métal contenant les écrits manuscrits et publiés du défunt Karol Wojtyla, mais aussi les témoignages recueillis au cours de 21 mois de travail du tribunal. Les documents polonais, recueillis dans le diocèse de Cracovie ont rejoint les documents parvenus à Rome.

Dans une allocution au Latran, le cardinal Ruini a souligné comment la personnalité spirituelle de Karol Wojtyla était ancrée dans la prière, abondante, quotidienne, dans une « très grande liberté intérieure », dans une charité attentive à tous, dans une pauvreté effective vécue depuis toujours comme « évidente », dans une foi comme un roc et en même temps d’une grande simplicité, qui lui a permis de « confirmer toute l’Eglise dans la foi » pendant ses 26 ans de pontificat et d’ébranler le totalitarisme communiste.

Le cardinal Ruini rappelait en outre combien Jean-Paul II a été le défenseur des droits et de la dignité de la personne, et pour cela de la vie humaine, et combien sa vie, dès l’enfance, a été marquée par la douleur et l’union jusqu’au bout avec le Christ rédempteur.

Surtout, le cardinal Ruini a souligné combien Jean-Paul II a été le pape de la Miséricorde divine, qui a contribué à faire connaître au monde le message reçu par sainte Faustine Kowalska à Cracovie : une religieuse polonaise qu’il a lui même, rappelait le cardinal vicaire, béatifiée et canonisée. Elle fut même la première sainte de l’an 2000. Une miséricorde annoncée au monde entier, soulignait le cardinal Ruini, comme « la » limite définitive et « insurmontable » mise par Dieu au développement du mal dans le monde.