"Paris-Toussaint 2004" : Une semaine d'évangélisation dans la ville

Print Friendly, PDF & Email

Entretien avec Mgr Nahmias, vicaire général du diocèse de Paris

Share this Entry
Print Friendly, PDF & Email

ROME, jeudi 14 octobre 2004 (ZENIT.org) – La ville de Paris s’apprête à accueillir du 23 octobre au 1 novembre, le « Congrès international pour la nouvelle évangélisation ». Dix jours de témoignage et de rencontres dans la ville; 150 églises ouvertes toute la journée avec accueil et prière; 500 propositions de célébrations, spectacles, rencontres à l’initiative des paroisses, communautés, mouvements.

Le premier congrès a eu lieu à Vienne du 23 mai au 1 juin 2003. En 2005, ce sera le tour de Lisbonne, puis Bruxelles en 2006 et Budapest en 2007.

Dans cet entretien accordé à Zenit, Mgr Jean-Yves Nahmias, vicaire général de Paris, explique en quoi consiste cette initiative, qui a pour thème « Qui nous fera voir le bonheur ? ».

Zenit : Nous sommes à moins de 15 jours du grand événement « Paris Toussaint 2004 ». Pouvez-vous nous expliquer en quelques mots de quoi il s’agit ?

Mgr Nahmias : Le diocèse de Paris accueille le prochain « Congrès international pour la nouvelle évangélisation », à la suite de celui qui s’est déroulé à Vienne en mai 2003. Temps d’échange et de réflexion, ce congrès est une semaine d’évangélisation dans la ville, qui s’achève par la fête de la Toussaint. C’est pourquoi cette semaine est intitulée « Paris Toussaint 2004 ».

Nous sommes tous appelés à annoncer l’Évangile. C’est la mission que chaque chrétien reçoit à son baptême. L’idée qu’il nous faut annoncer le Christ aujourd’hui est de plus en plus partagée. Ce congrès missionnaire cherche à répondre aux questions que pose l’évangélisation dans la nouvelle situation de nos pays d’Europe.

Quels sont les principaux temps forts de cette semaine ?

Mgr Nahmias : Dans toute la ville, ce sont près de 500 projets de célébrations, rencontres festives, conférences, expositions ou concerts qui seront proposés aux Parisiens en témoignage de notre foi. Un guide programme tiré à 300 000 exemplaires, présenté comme un magazine, recense toutes ces initiatives.

De grands rendez-vous rythmeront la semaine : après l’accueil des congressistes venant de l’étranger, le 23 octobre, le dimanche 24, sur le parvis de Notre-Dame, le cardinal Jean-Marie Lustiger dévoilera « l’Arbre de vie », une croix monumentale dressée devant la cathédrale, signe du Christ qui nous donne sa vie. On ne peut oublier ces multiples rendez-vous que chaque Parisien, chrétien ou non, sera appelé à vivre. Dans chaque église ou chapelle, un « Livre de vie » sera ouvert, permettant à ceux qui le souhaitent de confier des intentions de prière pour leurs proches, morts ou vivants. Le vendredi, quarante églises proposeront aux Parisiens la « journée du pardon », temps de prière, de rencontre, de réconciliation, démarche de paix et de pardon. Sommet de la mobilisation de l’ensemble des communautés de la ville, le dimanche 31 octobre, des cortèges viendront de toutes les églises de Paris confier à Notre-Dame leur « Livre de vie » et rendre grâce à Dieu pour le bonheur qu’il veut nous faire vivre.

L’État français semble vouloir résolument reléguer la religion dans le domaine du privé. L’organisation d’une mission pour toute la ville de Paris n’est-elle pas un peu une provocation ? Comment réagissent les autorités ?

Mgr Nahmias : Nous avons choisi d’accueillir ce congrès international à la Toussaint, un moment particulier en France où beaucoup pensent à leurs proches défunts. C’est une manière d’entrer dans l’espace urbain tout en respectant la symbolique du temps. N’est-il pas légitime que les catholiques fêtent la Toussaint ? Les autorités civiles ont bien compris la motivation qui nous habite et ils la respectent. De plus, la liturgie de cette fête propose la lecture des Béatitudes qui répondent à la question de tout homme posée par le psalmiste : « Qui nous fera voir le bonheur ? » (Ps 4, 7). C’est le thème qui unifie les multiples initiatives des paroisses.

La mission de Vienne a-t-elle permis de tirer des leçons dont vous allez profiter à Paris ?

Mgr Nahmias : Nos deux pays ont chacun leur histoire. La place de l’Église y est différente et il ne s’agit donc pas de reproduire à Paris ce qui s’est passé là-bas, tout comme Lisbonne en 2005 aura à trouver son visage propre. Cette inculturation est indispensable, même si nous percevons dans le même temps combien nous sommes confrontés aux mêmes défis. A Vienne, nous avons été témoins d’une Église vivante, audacieuse et inventive. Nous avons vu combien l’accueil de la cité était bienveillant, même s’il était exigeant, attendant que les chrétiens témoignent de l’espérance qui les habite.

Le pape parle sans cesse de la « nouvelle évangélisation », en précisant que celle-ci doit être nouvelle aussi bien dans les méthodes que le langage, etc. Pensez-vous que cette méthode d’évangélisation « dans la rue » soit amenée à s’étendre à toute l’Église ?

Mgr Nahmias : L’apostolat de la rue est légitime et a déjà montré sa fécondité, mais ce n’est qu’un des visages de l’évangélisation. La nouvelle évangélisation n’est pas d’abord affaire de méthode… Comment être signe du Christ dans les mégapoles européennes ? Comment trouver les mots de la foi qui répondent aux questions de l’homme d’aujourd’hui ? Comment l’amour du prochain est-il un témoignage rendu au Christ ?

Commencée à Vienne en mai 2003, la réflexion se poursuit à Paris : les travaux du congrès se proposent de commencer à traiter des fondamentaux de l’apostolat. Quelle est donc la nature même de l’acte évangélisateur ?

Share this Entry

ZENIT Staff

FAIRE UN DON

Si cet article vous a plu, vous pouvez soutenir ZENIT grâce à un don ponctuel