" Pour Connaître la Sainte Vierge, l'Evangile suffit ", déclare le P. d’Alzon

CITE DU VATICAN, Jeudi 29 juillet 2004 (ZENIT.org) – Concernant Marie, une brève remarque du P. d’Alzon livre toute sa pensée:  » Pour Connaître la Sainte Vierge, l’Evangile suffit « , souligne cette étude sur leur fondateur du site des Assomptionnistes (cf. www.assomption.org), promoteurs du « Pèlerinage National » par l’association Notre-Dame du Salut (cf. www.notredamedesalut.org).

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L’Assomption du P. d’Alzon, sous le manteau de Marie

Après ce périple global qui nous a conduits, à l’image des années de noviciat, sur les pas de notre fondateur, à travers les horizons variés de ses déplacements de foi, il nous reste à jeter un regard sur les fondations assomptionnistes de son temps, marquées dans leur appellation de sa dévotion mariale.

Dans sa prédication comme dans sa spiritualité, le P. d’Alzon est d’une sobriété méritoire si l’on songe à l’inflation mariologique’ de son siècle. Les deux Congrégations que le P. d’Alzon a fondées, celle des hommes en 1845, celle des femmes en 1865, ne sont pas à proprement parer ‘mariales’, mais plutôt augustiniennes avec une note mariale soutenue. Le choix de la première appellation, originelle, est celle de ‘Augustins de l’Assomption’, même si pour des raisons d’ordre historique ou conventionnel, ce titre a été surclassé par d’autres, souvent moins heureux. Concernant Marie, une brève remarque du P. d’Alzon livre toute sa pensée:  » Pour Connaître la Sainte Vierge, l’Evangile suffit « . Qu’elle soit exprimée comme trinitaire ou christocentrique, la spiritualité du P. d’Alzon développée de l’A.R.T. et du « Opter amoral D.N.J.C. », reste lapidairement biblique quand il commente pour ses religieux l’esprit de l’Assomption:  » Si, à l’amour principal de Dieu, vos ajoutez l’amour de Notre Seigneur Jésus-Christ, l’amour de la Sainte Vierge sa Mère et de l’Eglise son épouse, vous connaîtrez sous son expression la plus abrégée l’esprit de l’Assomption ».

L’histoire veut que l’Assomption soit née dans le berceau d’un collège, fondé par un prêtre d’origine bisontine, l’abbé Alexandre Vermot, créateur à Nîmes en 1838 d’une institution scolaire rachetée en 1843 par l’abbé d’Alzon. Une sculpture de la Vierge en son Assomption, due au ciseau de l’abbé Tissot, ornait le fronton de la porte d’entrée et renforça l’appellation familière aux Nîmois de ‘collège de l’Assomption’. L’abbé d’Alzon, devenu P. d’Alzon, loin de récuser ce titre originel, en fait le complément naturel de celui qu’i donne à ses religieux, dans un esprit renforcé de dévotion mariale que ses liens avec la Mère Marie-Eugénie de Jésus, jeune fondatrice à Paris des Religieuses de l’Assomption développent mutuellement. L’Assomption des hommes, comme son fondateur, se fait vite pèlerine.

De la petite pension fondée à l’étroit dans la rue du Faubourg Saint-Honoré à Paris en 1851, elle passe, en 1853, à Clichy-la Garenne, alors ceinture verte et maraîchère du nord de la capitale. Ce collège, installé jusqu’en 1860 rue de Landy dans l’ancien pavillon Vendôme, ne porte pas de nom à résonance mariale, mais son supérieur, le P. Charles Laurent, se voit gratifié par ses élèves d’une belle statue d’époque médiévale, de belle facture, achetée en 1855 à un brocanteur- revendeur, mais surtout promise à un avenir fameux, sous un nom de baptême ou d’emprunt dans la chapelle parisienne de la rue François 1er: Notre-Dame de Salut, en 1871, après un transfert intermédiaire à Auteuil où elle a été endommagée par les Communards. Mireman près de Nîmes ( 1853 ), Auteuil aux portes de Paris ou un noviciat s’implante dans une dépendance du couvent des Religieuses de l’Assomption ( 1858 ) et surtout Rethel ( 1858, institution scolaire de l’Immaculée Conception ) sont des résidences assomptionnistes trop éphémères pour laisser une trace durable dans la mémoire de l’Assomption. C’est la communauté de la rue François 1er, fondée en 1862, qui bénéficie du transfert des hommes et des dépouilles et qui, grâce à l’activité multiforme d’une petite chapelle, deux fois agrandie et entièrement reconstruite en 1899, vont garantir à l’Assomption dans la capitale une influence, un renom et des ennuis de longue durée.

A l’ombre de la statue de Notre-Dame de Salut, se développent les fondations des Petites Sœurs de l’Assomption du P. Pernet et de Mère Fage ( 1865 ), de l’Association Notre-Dame de Salut ( prières, pèlerinages ), de l’Archiconfrérie de Notre-Dame des Vocations ( 1873 ), de la Bonne Presse ( 1873 ) et des Orantes de l’Assomption ( 1896 ). En novembre 1880, la chapelle de la rue François 1er est perquisitionnée, les religieux expulsés, mais dès 1881 tout rentre dans l’ordre jusqu’au 11 novembre ‘noir’ de 1899.

En 1865, le P. d’Alzon passe à une seconde fondation religieuse de l’Assomption, les Oblates. Il les place à Rochebelle au Vigan ( Gard ), en vue de leur collaboration prochaine à la mission d’Orient, créée en 1862, sous la protection de Notre-Dame de Bulgarie. Celles qu’il appelle parfois ses ‘Bulgarettes’ connaissent vite les chemins de la mission: Notre-Dame de Bonheur à l’Espérou, Notre-Dame des Douleurs, patronage officiel sous lequel est placée la mission d’Orient. La co-fondatrice, Marie Correnson, prend en 1867 la tête de la famille religieuse sous le nom de Mère Emmanuel-Marie de la Compassion. Toutes les religieuses ne sont-elles pas invitées à prendre un prénom de religion composé avec celui de Marie ou avec l’un de ses mystères? C’est dire la forte coloration mariale donnée dès ses origines à cette branche féminine de l’Assomption. Durant l’été 1871, l’Assomption prend possession d’un sanctuaire savoyard, près de Beaufort-sur-Doron, dédié à Notre-Dame des Châteaux.

C’est le début d’une aventure fertile qui va essaimer sa formule vocationnelle originale, dite « alumnat », dans le cadre d’une Archiconfrérie, placée sous le patronage de Notre-Dame des Vocations. Par contrat avec le diocèse de Tarentaise, les Assomptionnistes de cet ancien site médiéval sont installés comme chapelains- desservants des lieux, tout en se dévouant aux tâches de l’éducation scolaire et spirituelle d’enfants conviés à épouser le genre de vie des religieux sous des formes assez monastiques. Dès le début, ils redonnent vie sur les lieux à un pèlerinage qui draine, tel celui du 19 août 1875, quelques milliers de gens parmi la population des vallées savoyardes. Les fondations d’alumnats, issues des Châteaux, ne se comptent pas. Plusieurs choisissent d’emblée le patronage de Marie et il ne manque pas dans leurs parages de sanctuaires mariaux pour encourager la dévotion mariale des alumnistes: ainsi Notre-Dame de Pontmain et Notre-Dame des Miracles à Saint-Omer pour Clairmarais ( 1875 ) dans le Pas-de-Calais. L’alumnat de Mauville, dans le même département, fondé en 1879, prend le titre de Notre-Dame de Consolation. Ce ne sont là que les quelques débuts d’une institution qui va faire le tour du monde assomptionniste.

La mort du P. d’Alzon en novembre 1880 fixe les limites de notre périple chronologique et géographique, mais n’est-il pas encore symptomatique qu’en 1875, le P. d’Alzon rassemblant ses souvenirs et collectant les nouvelles de ses religieux, les imprime dans un bulletin, aujourd’hui plus que centenaire, tout naturellement intitulé l’ASSOMPTION? Le manteau de Marie est si ample, les mystères de sa vie et de sa foi si pleinement évangéliques pour que puissent s’y abriter et s’y fortifier tous les enfants de Dieu que, comme un mère de la terre, l’Assomption confie à la Mère du Christ qui est aussi celle des hommes. Ainsi passent entre les mains de la Vierge la prière litanique de tous ses fils et de toutes ses files de l’Assomption qui sur les chemins du monde accomplissent, à la suite du P. d’Alzon, le pèlerinage de la foi.
(à suivre)

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ZENIT Staff

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