RV- Que retenir de cette rencontre?
Mgr FD- Nous avons voulu examiner le contexte de la dimension subjective du travail et la façon dont l´être humain y prend sa place. Le résultat de nos réflexions est qu´il y a encore beaucoup à faire! La personne humaine – chacun de nous – parfois ne reçoit pas, sur son lieu de travail, la considération qu´elle devrait avoir. Elle n´est pas protégée par les droits qui devraient lui être reconnus, et dans des cas extrêmes, elle n´a même pas de travail. C´est pour cela que tant de nos frères ne peuvent même pas, comme le disait le Saint-Père, atteindre cet accomplissement, atteindre leur plein développement sur la terre en participant à l´œuvre de la Création.
RV- Des problèmes du travail au problème de la paix dans le monde: telle est la compétence de votre dicastère. On parle de rumeurs de guerre: quel est votre point de vue?
Mgr FD – Pour définir ce qu´est la paix dans le monde d´aujourd´hui, il faut adopter une définition très ample: il n´y a pas eu de siècle sans guerre. Dans de nombreux cas, pour que les gens se sentent en paix et puissent vivre pacifiquement, à l´intérieur de leurs sociétés, ils ont besoin de travailler. Certains pays, par exemple, sont instables parce que les habitants ne trouvent pas de travail: le fait de ne pas avoir de travail comporte aussi, entre autres, le fait d´avoir trop de temps libre. En outre, ne pas avoir de travail c´est ne pas avoir la possibilité de se nourrir et d´avoir une famille. Ces difficultés, nous avons pu le constater souvent, conduisent à des violences, à des discriminations vis à vis d´autres groupes ethniques, justement sur le plan de l´emploi. Nous voyons donc que le travail joue un rôle tout à fait particulier pour arriver à la justice et à la paix dans le monde.