ROME, dimanche 23 septembre 2001 (ZENIT.org) – Dès son arrivée hier samedi, à Astana, la capitale du Kazakhstan, le pape Jean-Paul II a une nouvelle fois lancé un appel à la paix, demandant en particulier de renoncer à la violence et de choisir la collaboration entre les croyants des différentes religions.

Ce 95e voyage de Jean-Paul II, qui se terminera en Arménie, a pris une importance tout à fait inattendue, après les attentats contre les Etats-Unis le 11 septembre dernier.

Le Kazakhstan, pays à majorité musulmane, n´est séparé de l´Afghanistan où serait réfugié le fondamentaliste musulman Osama Bin Laden, principal responsable des attaques terroristes, selon le gouvernement américain, que par l´Ouzbékistan.

Le pape s´est adressé en russe aux quelque seize millions de Kazakhs, divisés en une centaine d´ethnies différentes.
"Les controverses doivent être résolues non pas par le recours aux armes mais par le moyen pacifique de la négociation et du dialogue", a-t-il déclaré.

Parmi les personnes venues accueillir le pape figurait le grand Mufti du Kazakhstan, vêtu du typique turban blanc. Au Kazakhstan, il y a environ huit millions de musulmans, particulièrement tolérants. Les chrétiens orthodoxes, fidèles au patriarcat de Moscou, sont environ six millions. Les catholiques sont entre 200.000 et 400.000, en majorité des descendants des victimes de la déportation sous Staline.

"Quand, dans une société, les citoyens s´acceptent mutuellement avec leurs croyances respectives, a déclaré le pape dans son premier discours, il est plus facile d´encourager chez eux une reconnaissance réelle des autres droits humains et une compréhension des valeurs sur lesquelles est basée une coexistence productive".

Jean-Paul II a félicité le Kazakhstan pour deux des premières décisions qui furent prises après la déclaration d´indépendance en 1991: la proclamation de la liberté religieuse et le renoncement unilatéral à l´armement nucléaire.

Dans son allocution de bienvenue, le président Noursoultan A. Nazarbaïev, qui est un homme proche de Vladimir Poutine, a remercié le pape, également en russe, de ne pas avoir renoncé à ce voyage malgré le climat d´incertitude provoqué par les attentats aux Etats-Unis.

"Musulmans et chrétiens doivent créer une société basée sur l´amour", a déclaré l´ancien leader du Parti Communiste Soviétique au Kazakhstan. Selon lui, parmi les armes pour lutter contre le terrorisme figure également le dialogue entre les croyants des différentes religions.

A la fin de la cérémonie de bienvenue à l´aéroport, Jean-Paul II a rendu hommage, en silence, aux victimes du régime totalitaire, devant le Monument qui leur est consacré à Astana. Enveloppé dans une cape rouge, les deux mains appuyées sur sa canne, le pape a prié pour les victimes des onze camps de concentration du Kazakhstan dans lesquels Staline avait fait déporté des centaines de milliers "d´ennemis" de la patrie et du socialisme.

Le Saint Père est logé à la nonciature apostolique, à Astana. Le Kazakhstan fut l´une des premières Républiques de l´Ex-Union Soviétique d´Asie à entamer des relations diplomatiques avec le Saint-Siège.