CITE DU VATICAN, Jeudi 13 septembre 2001 (ZENIT.org) - Le pape Jean-Paul II souhaite que la tragédie qui frappe les Etats-Unis d´Amérique "éveille dans les coeurs de tous les peuples du monde une ferme résolution de rejeter les voies de la violence, de combattre tout ce qui sème la haine et la division à l´intérieur de la famille humaine et de travailler pour l´aube d´une nouvelle ère de la coopération internationale inspirée par les idéaux les plus élevés de la solidarité, de la justice et de la paix".

Le pape Jean-Paul II a reçu à 11 heures, en ce 13 septembre, à Castel Gandolfo, le nouvel ambassadeur des Etats-Unis d´Amérique près le Sainte-Siège, M. James Nicholson, qui lui présentait ses lettres de créances. M. Nicholson a remercié le pape pour condamnation des actes de terrorisme. Jean-Paul II a cité à plusieurs reprises les thèmes qu´il a abordés, le 23 juillet dernier, lors de sa rencontre avec le président Georges Walker Bush a Castel Gandolfo (cf. ZF010723).

A propos du Moyen Orient, le pape faisait appel à la contribution des Etats-Unis pour mener à son terme le processus de paix lancé à Madrid. "Je ne peux que mentionner, parmi des situations si troublantes à travers le monde, la violence tragique qui continue au Moyen Orient, et qui compromet sérieusement le processus du paix commencé à Madrid, disait le pape... Je suis certain que votre pays n´hésitera pas à promouvoir un dialogue réaliste qui permette aux différentes parties de réaliser la sécurité, la justice et la paix, dans le plein respect des droits de l´homme et de la loi internationale".

Le pape souligne encore les valeurs qui ont fondé les Etats-Unis. "Pour faire face aux défis de l´avenir, insiste Jean-Paul II, l´Amérique est appelée à chérir et à vivre les valeurs profondes de son héritage national: la solidarité et la coopération entre les peuples, le respect des droits humains, la justice, qui est la condition indispensable pour une liberté authentique et une paix durable".

Jean-Paul II rappelle, alors que l´on sait les débats éthiques qui agitent les Etats-Unis, en particulier à propos du clonage ou de l´avortement, "le respect du caractère sacré de la vie et de la dignité de toute personne humaine faite à l´image et à la ressemblance du Créateur, la responsabilité partagée pour le bien commun, la préoccupation pour l´éducation des jeunes et pour l´avenir de la société, et le besoin d´une bonne gestion des ressources naturelles si gratuitement accordées par un Dieu généreux".

Le pape précise: "Lorsque certaines vies, y compris celle de l´enfant à naître, sont sujettes aux choix personnel d´autres personnes, aucune autre valeur ou aucun droit n´est plus garanti, et la société est inévitablement gouvernée par des intérêts et des commodités particulières. La liberté ne peut pas se maintenir dans un climat culturel qui mesure la dignité humaine en termes strictement utilitaristes. Il n´a jamais été plus urgent de redonner vigueur à la vision morale et de la considérer essentielle pour maintenir une société juste et libre".

La globalisation de la solidarité, autre thème cher à Jean-Paul II, retient aussi son attention. "Les questions éthiques urgentes soulevées par la division entre ceux qui bénéficient de la globalisation de l´économie mondiale et ceux qui sont exclus de ces bénéfices, appellent à des réponses nouvelles et créatives de la part de toute la communauté internationale, continue le pape. Ici, je voudrais souligner à nouveau ce que j´ai dit lors de ma récente rencontre avec le président Bush: que la révolution de la liberté dans le monde doit être complétée par une "révolution des possibilités" qui permettra à tous les membres de la famille humaine de jouir d´une existence digne et de partager les bénéfices d´un développement vraiment global".

Le discours du pape s´achève sur un ardent appel aux jeunes Américains, qu´il a rencontrés en particulier à Denver en 1993: "Ils ont d´urgence besoin d´une éducation complète qui leur permette de rejeter le cynisme et l´égoïsme et d´atteindre leur pleine stature de membres de la communauté informés, sages, et moralement responsables", souligne le pape.

M. James Nicholson a été président du Parti Républicain. Il est né en 1938, il est marié et a trois enfants.
Du point de vue de sa formation, le nouvel ambassadeur est spécialisé en Sciences politiques (Columbia University, New York) et en droit (Denver). Il a complété sa formation à l´Académie militaire de West Point, et a servi dans l´armée pendant 8 ans.
Du point de vue de sa carrière, à partir de 1978, il a exercé une activité d´entrepreneur. Membre du Parti Républicain, il a exercé différentes charges y compris celle de vice-président (1993) et de président (à partir de 1997). Il est particulièrement engagé dans le Children First, une initiative de son parti en faveur des étudiants.
Il est chevalier de l´Ordre de Malte.