Ne pas se laisser dominer par le découragement ou par les ténèbres du mal

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« La prière du matin dans la souffrance »

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CITE DU VATICAN, Mercredi 19 septembre 2001 (ZENIT.org) – « Tôt ou tard, Dieu se range du côté du fidèle, bouleversant les manœuvres des impies, les faisant chuter dans la méchanceté de leurs propres projets », affirme Jean-Paul II.

Commentant la « prière du matin dans la souffrance » contenue dans le psaume 56 (vv. 2.7-11), le pape Jean-Paul II invite par conséquent les fidèles à ne pas se laisser dominer « par le découragement ou par les ténèbres du mal ».

Le pape Jean-Paul II s´est rendu au Vatican en hélicoptère depuis sa résidence d´été de Castel Gandolfo pour l´audience hebdomadaire qui avait lieu à 10 heures place Saint-Pierre. Au terme de l´audience, le pape est rentré à Castel Gandolfo.

Le Psaume 56 commence en effet sous le signe de la nuit « ténébreuse », commente Jean-Paul II. « Le priant est dans l´attente que l´aube se lève, de façon à ce que la lumière soit victorieuse sur l´obscurité et les peurs ». Ce psaume est un « chant nocturne qui prépare le priant à la lumière de l´aurore, attendue avec anxiété, pour pouvoir louer le Seigneur dans la joie (vv. 9-12). Le psaume passe en effet de la lamentation dramatique adressée à Dieu à l´espérance sereine et à l´action de grâce joyeuse ».

Concrètement, explique le pape, « on assiste au passage de la peur à la joie, de la nuit au jour, du cauchemar à la sérénité, de la supplication à la louange »: une « expérience » qui est « souvent décrite dans le psautier ». Il y a donc deux moments distincts, à l´intérieur de ce psaume, continue le pape: « Le premier concerne l´expérience de la peur devant l´assaut du mal qui tente de frapper le juste (vv. 2-7). Au centre de la scène, se trouvent les lions en position d´attaque. Bien vite, cette image se transforme en un symbole guerrier, décrit avec des lances, des flèches, des épées. L´orant se sent assailli en quelque sorte par un escadron de la mort. Il est entouré d´une bande de chasseurs qui tend des pièges, et creuse des fosses pour capturer leur proie. Mais cette atmosphère tendue se dissipe soudain. De fait, déjà en ouverture (v. 2), apparaît le symbole protecteur des ailes divines, qui rappelle concrètement l´arche d´Alliance et les chérubins ailés, c´est-à-dire la présence de Dieu auprès des fidèles dans le saint temple de Sion ».

Le psalmiste demande alors à Dieu, explique Jean-Paul II, « d´envoyer du ciel ses messagers auxquels il attribue les noms emblématiques de « Fidélité » et « Grâce » (v. 4), qualités, justement, de l´amour de Dieu qui sauve ». Ainsi, même devant « le rugissement terrible des bêtes féroces » et la « perfidie de ses persécuteurs », il demeure « serein et confiant, comme Daniel dans la fosse aux lions (cf. Dn 6,17-25) ».

Plus encore, continue Jean-Paul II, « la présence du Seigneur ne tarde pas à manifester son efficacité, grâce à l´auto-punition de ses adversaires: ils tombent dans la fosse qu´ils avaient creusée pour le juste (v. 7) ». « Une telle confiance dans la justice divine, fait remarquer le pape, empêche le découragement et l´abandon aux forces du mal. Tôt ou tard, Dieu se range du côté du fidèle, bouleversant les manœuvres des impies, les faisant chuter dans la méchanceté de leurs propres projets ».

Le second volet du psaume exprime l´action de grâce (vv. 8-12), « intense » et « belle ». « Les ténèbres se dissipent, l´aube du salut est rendue proche par le chant du psalmiste ». « Souvent, dans le psautier, souligne le pape, l´aube est le moment de l´exaucement divin, après une nuit de prière ».

Le psaume s´achève donc sur « un chant de louange au Seigneur « , à sa « Bonté » et à sa « Fidélité ». « Elles inondent les cieux de leur présence, explique Jean-Paul II, et elles sont comme la lumière qui brille dans l´obscurité des épreuves et des persécutions (v. 11). C´est pour cette raison que le Ps 56 s´est transformé, dans la tradition chrétienne, en chant d´éveil à la lumière et à la joie pascale, qui illumine le fidèle, effaçant la peur de la mort et ouvrant l´horizon de la joie céleste ».

Le pape cite le commentaire de Grégoire de Nysse qui « découvre dans les paroles de ce psaume une sorte de description typique de ce qui se passe dans toute expérience humaine ouverte à la reconnaissance de la sagesse de Dieu ». « Je me suis sauvé en effet, dit S. Grégoire, en me mettant à l´ombre de la nuée de l´Esprit, et ceux qui m´avaient piétiné ont été humiliés » (Sur les titres des Psaumes, Rome 1994, p. 183).

Se référant à la conclusion du psaume, le Père de l´Eglise cité par Jean-Paul II conclut: « Dans la mesure où la gloire de Dieu s´étend sur la terre, dilatée par la foi de ceux qui ont été sauvés, les puissance du ciel exultent pour notre salut et élèvent à Dieu leur hymne » (ibidem, p. 184).

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ZENIT Staff

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