CITE DU VATICAN, Jeudi 21 juin 2001 (ZENIT.org) – Le site de la Conférence des évêques de France présente ces deux questions à Mgr Michel Hrynchyshyn, exarque apostolique pour les Ukrainiens pour la France, la Suisse et le Bénélux.
Qu´attendez-vous de la visite du Pape ?
Cette visite historique aura certainement un impact considérable non seulement pour les catholiques mais aussi, je crois, dans le monde orthodoxe.
Pour nous du rite byzantin, nous nous réjouissons de la béatification des 27 martyrs, qui aura lieu, le 27 juin à l´hippodrome de Lviv. Huit évêques, 15 prêtres, 3 religieuses et un laïc, tous sont des martyrs du XXe siècle. Vingt six d´entre eux ont souffert du communisme et le P. Emilian Kowchz, prêtre, marié, est mort dans un camp de concentration des nazis, près de Lublin, pour avoir défendu des juifs.
Selon un récent sondage, bien que beaucoup d´Ukrainiens connaissent peu le pape, et que les opposants à sa visite cherchent à manipuler l´opinion publique, la population est très majoritairement favorable à sa venue.
A propos de l´Église catholique de rite byzantin en Ukraine ?
Je me rends en Ukraine quatre à cinq fois par an. Je constate les graves problèmes économiques, sociaux et moraux. Il y a une très forte émigration, peut-être environ deux millions de personnes vers l´Amérique, le Canada mais surtout les pays d´Europe de l´Ouest. On peut le constater en notre cathédrale du boulevard Saint-Germain à Paris, qui chaque dimanche est pleine, avec notamment avec beaucoup de jeune. Une session spéciale de l´assemblée des évêques a retenu quatre éléments de la détérioration morale actuelle : la corruption, l´alcoolisme, la désintégration de la famille et l´avortement. Il faut tenir compte du fait que pendant plus de 50 ans, Dieu a été proscrit de ce pays . Il n´y avait plus de loi morale, tout était permis. J´espère que la visite du Pape provoquera des réactions positives en vue de la guérison morale de la population.
Le Pape prendra la parole huit à dix fois. Sans connaître tous les sujets qu´il abordera, je pense qu´il parlera de l´identité grecque-catholique, car la notion de l´uniatisme est trop souvent perçue dans un sens péjoratif. Peut-être parlera-t-il aussi de l´holocauste, souvent caché, des huit à dix millions de morts pendant la famine des années 1932 et 1933, provoquée artificiellement par les autorités soviétiques pour briser l´opposition des paysans au système collectiviste.
Plusieurs points positifs de notre Église. Pour environ 5 millions et demi de catholiques de rite byzantin, Il y a entre six et sept cent séminaristes, et 40 à 50 ordinations par an. Un catéchisme dynamique, mis au point par les religieuses qui ont formé déjà une centaine de catéchistes laïcs.
Un autre point d´espoir, la réouverture, il y a six ans de l´académie théologique de Lviv qui accueille un millier d´étudiants.