Eucharistie 17 janv. 2017 © L'Osservatore Romano

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“Vivre l’un pour l’autre”, fruit de l’eucharistie

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Tweet du pape François pour la fête du Saint-Sacrement

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La fête du Saint-Sacrement – « solennité du Corps et du Sang du Christ », ou « Corpus Domini », ou « Fête-Dieu » – est célébrée par les catholiques ce jeudi 20 juin 2019, quand elle n’est pas reportée à dimanche prochain, 23 juin, pour permettre la participation du plus grand nombre.
Le pape François souligne dans un tweet posté sur son compte @Pontifex_fr que l’eucharistie permet aux chrétiens de “ne plus vivre pour eux-mêmes” mais “l’un pour l’autre”. Il écrit: “Jésus s’est fait pain rompu pour nous, et nous demande de nous donner aux autres, de ne plus vivre pour nous-mêmes, mais l’un pour l’autre. #CorpusDomini”.
Hier, à l’audience du mercredi, le pape a invité les francophones à donner une « place centrale » à l’eucharistie en disant: « Alors que nous allons célébrer la fête du Corps et du Sang du Christ, leur a-t-il dit, je vous invite à donner une place centrale à l’Eucharistie dans vos vies. C’est elle qui nous fait vivre de la vie du Christ. C’est elle qui fait l’Eglise. Que Dieu vous bénisse ! »
Le pape lui-même présidera cette fête dimanche prochain dans une paroisse de son diocèse de Rome, Santa Maria Consolatrice, dans le quartier de Casal Bertone à 18h.
À la fin de la célébration eucharistique, la procession du Saint-Sacrement se déroulera dans les rues du quartier et se terminera par la bénédiction eucharistique, donnée également par le pape.
Retour dans les paroisses de Rome
Depuis plus de quarante ans, la fête du Saint-Sacrement était célébrée par l’évêque de Rome dans sa cathédrale du Latran, mais l’an dernier, le pape François s’était rendu dans une paroisse, à Ostie, sur les pas de saint Paul VI : « On interrompt une tradition, mais pour en reprendre une autre, soulignait alors l’évêque du secteur sud de Rome, Mgr Paolo Lojudice : jusqu’à 1978, avec le pape Paul VI, la célébration du Saint-Sacrement se déroulait dans des zones variées et diverses de la ville. En 1968, le pape Montini l’avait justement célébrée à Ostie. »
Le quartier Casal Bertone – ou le pape François célébrera la messe cette année – a été choisi, en 2010, comme zone pilote pour construire un modèle d’un quartier durable, dans le cadre du projet Cat-Med (Changer les métropoles méditerranéennes au fil du temps), promu par la Communauté Européenne et regroupant 12 villes méditerranéennes.
La mission de sainte Julienne
L’institution de la fête-Dieu est pour beaucoup due à une religieuse de Belgique dont le confesseur devient pape: sainte Julienne de Mont-Cornillon (1192-1258).
Urbain IV institua la fête du Corpus Domini par la bulle « Transiturus de hoc mundo » et confia alors à S. Thomas d’Aquin la rédaction de textes liturgiques pour cette solennité qu’il fixait au jeudi après l’octave de la Pentecôte. La fête fut ensuite confirmée par le pape Clément V en 1314.
Mais en amont, le pape Urbain IV avait été, en Belgique, le confesseur de sainte Julienne de Mont-Cornillon: c’est à elle que revient le mérite d’avoir demandé au pape l’institution de cette fête.
Orpheline, elle avait été recueillie à l’âge de cinq ans, avec sa sœur Agnès, d’un an son aînée, par les Augustines du Mont-Cornillon, près de Liège. Comme les religieuses soignaient les lépreux, elles vécurent d’abord en retrait, à la ferme. Mais à quatorze ans, Julienne fut admise parmi les sœurs.
Une vision dont elle fut favorisée deux ans plus tard est à l’origine de ses efforts pour faire instituer la Fête-Dieu en l’honneur du Saint-Sacrement.
Cependant, devenue prieure, Julienne se heurtait à de cruelles incompréhensions: on la traitait de fausse visionnaire. Ses visions, et son interprétation rigoureuse de la règle augustinienne, la firent chasser deux fois du monastère.
La première fois, l’évêque la rappela. La seconde, en 1248, elle se réfugia dans le Namurois, auprès d’un monastère cistercien, avant d’embrasser la vie d’ermite recluse, à Fosses.
L’abbaye cistercienne de Villers, entre Bruxelles et Namur, lui offrit une sépulture, aussi l’iconographie la représente-t-elle parfois revêtue de l’habit des Cisterciennes.
Cependant, relayés par la bienheureuse Eve de Liège (+ v. 1266), ses efforts ne furent pas vains, car la fête du Saint-Sacrement fut introduite dans son diocèse. Et elle allait être étendue à toute l’Eglise par Urbain IV, six ans après sa mort. C’est lui qui a célébré la première fête solennelle à Orvieto, en grande solennité.
La solennité du « Corpus Domini » remonte en effet à 1264, lorsque, accueillant les dévotions eucharistiques nées aux XIIe et XIIIe siècles, en réaction contre les doctrines hérétiques quant à la présence du Christ sous les espèces consacrées.
Le miracle de Bolsena
C’est aussi à cette époque que remonte le « miracle de Bolsena », ville du bord du lac qui porte son nom, dans le Latium, au nord de Rome. Un prêtre de Bohème, Pierre de Prague, vint à douter de la présence réelle du Christ dans l’Eucharistie, alors qu’il célébrait la messe: il vit alors des gouttes de sang couler de l’hostie, tachant le linge d’autel, et la pierre. Informé du fait, le pape demanda qu’on lui remette les linges sacrés et il fit lui-même le déplacement pour les recevoir, accompagné de toute la cour pontificale.
Les événements sont relatés par les fresques de la cathédrale d’Orvieto. Une grande partie des reliques y sont conservées: l’hostie, le corporal et les purificatoires de lin.
A Bolsena, on peut encore voir l’autel du miracle dans la basilique Sainte-Christine, ainsi que quatre pierres tachées de sang.
Avec Marina Droujinina
 
 
 
 

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Anita Bourdin

Journaliste française accréditée près le Saint-Siège depuis 1995. Rédactrice en chef de fr.zenit.org. Elle a lancé le service français Zenit en janvier 1999. Master en journalisme (Bruxelles). Maîtrise en lettres classiques (Paris). Habilitation au doctorat en théologie biblique (Rome). Correspondante à Rome de Radio Espérance.

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