Retraite de carême 2019 de la Curie à Ariccia © Vatican Media

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Retraite de carême : "rêver un monde différent"

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Deuxième méditation de dom Bernardo Francesco Maria Gianni

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« Rêver un monde différent et, si un rêve s’éteint, recommencer à le rêver à nouveau, en puisant avec espérance dans la mémoire des origines, dans ces braises qui, après peut-être une vie pas très bonne, sont cachées sont les cendres de la première rencontre avec Jésus ».
C’est avec cette invitation que l’abbé bénédictin de San Miniato al Monte, Bernardo Francesco Maria Gianni a conclu sa deuxième méditation de carême devant le pape François et les membres de la Curie romaine, dans l’après-midi du 11 mars 2019, indique Vatican News. Le prédicateur de la retraite – qui se tient du 10 au 15 mars à la Maison du Divin Maître d’Ariccia, au sud de Rome – a médité sur le thème : « Nous sommes ici pour raviver les braises par notre souffle ».
Dans sa méditation, dom Bernardo Francesco Maria Gianni a donné un regard évangélique sur les villes qui sont censées à devenir « des lieux ardents d’amour, de paix et de justice ». « La ville qui fut le rêve de Giorgio La Pira (maire de Florence, bâtisseur de paix – ndlr), a expliqué l’abbé, est une ville dont il faut raviver le feu, pour que l’humanité recommence à la contempler avec une espérance renouvelée, en y reconnaissant, comme nous essayons souvent de le dire, un lieu où passe le Seigneur, un lieu visité et visitable par le Seigneur. »
Et c’est ce temps de Carême, a-t-il précisé, qui permet de « raviver le feu » rendu moins ardent « par résignation, par habitude, par cette “tiédeur” justement reprochée par les pages importantes de l’Apocalypse ».
« C’est vrai, a-t-il poursuivi, la Lettre aux Romains, chapitre 11 verset 20, nous le rappelle : les dons et l’appel de Dieu sont irrévocables. Mais comment pouvons-nous nous croire dispensés de la recherche passionnée de ce combustible nécessaire pour garder allumée, ardente, en croissance, la flamme de la vocation que nous avons reçue ? »
Reprenant les paroles de Giorgio La Pira, l’abbé a rappelé qu’un homme pouvait « naître quand il est vieux » : et cela se produit quand nous prenons vraiment part « à cet événement pascal d’une authentique renaissance d’en haut ».
« Et alors, a-t-il poursuivi, il s’agit de redécouvrir que notre intériorité a une symphonie, qu’elle a une polyphonie dans l’esprit beaucoup plus riche et structurée que celle que le temps mécanique de nos horloges semble nous suggérer. Dans la seconde Lettre aux Corinthiens, saint Paul a des paroles d’une puissance évocatrice extraordinaire et d’une grande vérité spirituelle et anthropologique : “C’est pourquoi nous ne perdons pas courage, et même si en nous l’homme extérieur va vers sa ruine, l’homme intérieur se renouvelle de jour en jour”. »
Cette « seconde création, a expliqué le prédicateur, peut se réaliser en tout homme, à travers chaque parole, à travers chaque événement ».
Revenant aux villes modernes, l’abbé a noté que c’est surtout « dans l’espace de la coexistence citadine … que se cache la grande tentation de se reconnaître seul et seulement comme des cendres inertes, fruit d’une combustion qui a fait exploser les espérances et les rêves … des nouvelles générations ».
D’où l’importance de ne pas poursuivre de « résultats immédiats qui produisent un rendement politique facile, rapide et éphémère », mais des actions capables de générer de « nouveaux dynamismes dans la société », capables de donner à l’être humain sa pleine floraison.
La vie est, certes, une « habitude, comme une contrainte, comme une horloge », a dit le prédicateur, mais il y a toujours « le moment de la décision » : et c’est cela la « force du commencement », la « force de la nouveauté » qui « naît de l’esprit, du cœur ». L’homme doit se façonner sur l’exemple du Christ au lieu d’ « écouter les personnes déçues et malheureuses », « celles qui recommandent cyniquement de ne pas cultiver d’espérances dans la vie », « celles qui étouffent dans l’œuf tout enthousiasme en affirmant qu’aucune entreprise ne vaut le sacrifice de toute une vie ».
« N’écoutons pas ceux qui sont ‘vieux’ dans leur cœur, qui suffoquent l’euphorie des jeunes, a invité dom Bernardo Francesco Maria Gianni, allons voir les vieux qui ont les yeux brillants d’espérance. Cultivons au contraire de saines utopies. Dieu veut que nous soyons capables de rêver comme lui et avec lui, tout en cheminant, bien attentifs à la réalité. Rêve, feu, flamme. »
Avec une traduction d’Hélène Ginabat

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Marina Droujinina

Journalisme (Moscou & Bruxelles). Théologie (Bruxelles, IET).

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