Benoît XVI : le rôle de l’Eglise est de contribuer à former les consciences

Il reçoit des membres de partis politiques appartenant au « Centrist Democrat International »

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ROME, Vendredi 21 septembre 2007 (ZENIT.org) – Le pape a rappelé que le rôle de l’Eglise est « de servir la formation de la conscience » dans le domaine politique, au cours d’une audience accordée ce matin, dans la résidence pontificale de Castel Gandolfo, aux participants à une rencontre organisée par le « Centrist Democrat International ».

Evoquant la grave question du terrorisme, le pape a expliqué que « la doctrine sociale de l’Eglise catholique offre, dans ce domaine, des éléments de réflexion utiles pour promouvoir la sécurité et la justice… à partir de ce qui est conforme à la nature de tout être humain et qui également la transcende ».

Benoît XVI a toutefois précisé que le devoir de l’Eglise n’est pas de faire valoir cette doctrine, sur le plan politique. Son objectif est « de servir la formation de la conscience dans la politique ».

Le « Centrist Democrat International » (CDI) regroupe des partis politiques et des organisations « basés sur les principes de l’humanisme chrétien ou intégral c’est-à-dire d’un humanisme ouvert à la transcendance et engagé dans la fraternité » (cf. http://www.cdi-idc.org). Les responsables du CDI se sont réunis à Rome le 20 septembre pour coordonner leur action politique internationale.

Le pape a voulu attirer l’attention des participants sur les « valeurs et idéaux forgés et approfondis de manière décisive par la tradition chrétienne en Europe et dans le monde entier ».

Il a notamment rappelé quelques principes de la tradition chrétienne partagés par les participants, malgré leur diversité de provenance : « le caractère central de la personne et le respect des droits humains, l’engagement pour la paix et la promotion de la justice pour tous ».

Benoît XVI les a encouragés à poursuivre leurs efforts « au service du bien commun », en veillant à ce que « des idéologies susceptibles d’obscurcir et de troubler les consciences ainsi que de véhiculer une vision illusoire de la vérité et du bien ne se diffusent pas et ne se renforcent pas ».

« Il existe par exemple, dans le domaine économique, une tendance qui identifie le bien avec le profit et dissout ainsi la force de l’ethos de l’intérieur, en finissant par menacer le profit lui-même », a expliqué le pape.

« Certains estiment que la raison humaine est incapable de saisir la vérité et par conséquent de poursuivre le bien correspondant à la dignité de la personne », a-t-il poursuivi.

« Il y a ensuite qui estime légitime la suppression de la vie humaine dans sa phase prénatale ou terminale », a-t-il ajouté.

Le pape juge par ailleurs « préoccupante la crise de la famille, cellule fondamentale de la société fondée sur le mariage indissoluble d’un homme et d’une femme ».

« L’expérience montre que lorsque la vérité de l’homme est bafouée, lorsque la famille est minée dans son fondement, la paix elle-même est menacée, le droit risque d’être compromis et comme conséquence logique, on va à la rencontre d’injustices et de violences », a affirmé Benoît XVI.

Le pape a évoqué un autre domaine particulièrement cher aux membres du CDI : « la défense de la liberté religieuse ».

Il s’agit, a expliqué le pape d’un « droit fondamental », « enraciné dans la dignité de tout être humain et reconnu par divers documents internationaux dont, surtout, la Déclaration universelle des Droits de l’Homme ».

« L’exercice de cette liberté comprend également le droit de changer de religion, qui doit être garanti non seulement sur le plan juridique mais également dans la pratique quotidienne », a insisté le pape.

« L’ouverture à la transcendance constitue une garantie indispensable pour la dignité humaine car il existe des soifs et des exigences du cœur de toute personne qui ne trouvent de compréhension et de réponse qu’en Dieu », a-t-il ajouté.

« On ne peut par conséquent exclure Dieu de l’horizon de l’homme et de l’histoire. C’est la raison pour laquelle il faut accueillir le désir commun à toutes les traditions authentiquement religieuses de montrer publiquement leur identité, sans être obligé de la cacher ou de la camoufler », a expliqué Benoît XVI.

« Le respect de la religion contribue en outre à démentir le reproche répété d’avoir oublié Dieu, que certains réseaux terroristes utilisent comme prétexte pour justifier leurs menaces à la sécurité des sociétés occidentales », a-t-il poursuivi.

« La société a certes le droit de se défendre, estime Benoît XVI, mais ce droit, comme tout autre, doit toujours être exercé dans le plein respect des règles morales et juridiques, également pour ce qui concerne le choix des objectifs et des moyens ».

Le pape a rappelé que « dans les systèmes démocratiques, l’utilisation de la force ne justifie jamais le renoncement aux principes de l’état de droit. Peut-on, en effet, protéger la démocratie en en menaçant les fondements ? Il convient par conséquent de préserver courageusement la sécurité de la société et de ses membres, en sauvegardant toutefois les droits inaliénables de toute personne ».

Benoît XVI est convaincu que « le terrorisme doit être combattu avec détermination et efficacité, en sachant bien que, si le mal est un mystère qui se diffuse, la solidarité des hommes dans le bien est un mystère qui se répand encore davantage ».

La rencontre des responsables du CDI du 20 septembre a porté essentiellement sur la liberté et la sécurité et l’engagement du CDI à promouvoir la démocratie dans le monde, précise un communiqué du CDI (cf, http://www.cdi-idc.org). Plusieurs chefs d’Etat et de gouvernement ainsi que des représentants des partis membres du CDI venant d’Europe, d’Amérique, d’Afrique et d’Asie ont participé à cette rencontre organisée par l’Union des chrétiens démocrates et du Centre (Unione dei Democratici Cristiani e di Centro), un parti membre du CDI.

Le CDI a réélu hier Pier Ferdinando Casini, homme politique italien, président de l’organisation. Vicente Fox (président du Mexique de 2000 à 2006) a été nommé vice-président.

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ZENIT Staff

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