(Résumé 🙂 « Dieu, principe et fin de toutes choses, peut être connu d’une manière certaine, par la lumière naturelle de la raison humaine, à partir des êtres créés… » (Constitution dogmatique de la foi catholique, chapitre II. Vatican I, cession du 24 avril 1870.)
Chaque fois que des théologiens ont essayé de discréditer la raison et l’intelligence humaine en prétendant que le péché originel avait détruit cette faculté chez les fils d’Adam, l’Eglise de Rome a refusé de laisser propager de telles négations. Elle a, au contraire, saisi l’occasion pour réaffirmer avec force la dignité de la raison humaine, capable de trouver Dieu en étudiant la création. C’est précisément cette démarche que nous choisissons avec cette enquête, à la recherche, non pas de preuves, mais d’indices pensables*, des indices qui permettent de penser car ils sont vérifiables.
Mais entendons-nous bien, les auteurs bibliques n’ont, en aucun cas cherché à rédiger un traité scientifique, le mot n’existait pas et le concept de science non plus. Néanmoins, ils ont posé des affirmations qui sont devenus vérifiables par les sciences. Ils ont donné leur point de vue sur certains sujets de la vie quotidienne comme le Soleil, le monde qui nous entoure, etc. Toutes les cultures en ont fait autant, posant les affirmations qu’elles souhaitaient sur ces sujets. Or, la grande nouveauté, c’est que bon nombre de ces affirmations sont devenues désormais vérifiables par l’outil scientifique. Ce qui est relativement récent et qui constitue une véritable révolution pour la pensée : pour la première fois dans l’histoire de l’humanité, les progrès de la connaissance mettent fin à des vieux débats comme : le Soleil a-t-il eu un commencement ou pas ? Aura-t-il une fin ou pas ? La planète Terre est-elle éternelle ou pas ? La matière est-elle éternelle dans le passé ? Dans l’avenir ? Les atomes sont-ils capables de s’organiser tout seuls pour créer des structures hautement improbables comme un brin d’herbe, une coccinelle, un goéland, un être humain ? Il y a un siècle, il était impossible et impensable de répondre à ce genre de questions. Faute de réponse, chacun exprimait donc sa préférence dans le tiroir des opinions et des croyances, mais rien ne permettait de dire qui avait raison et qui se trompait.
Ce n’est plus le cas.
Par exemple, la croyance en la génération spontanée était encore possible jusqu’en 1861, quand Louis Pasteur a réussi a réfuter cette fausse croyance à laquelle adhéraient pourtant de nombreux scientifiques comme le fameux médecin Pouchet qui tentait de la défendre lors d’une fameuse controverse organisée par l’Académie des sciences. Depuis l’Antiquité, les apparences semblaient donner raison à tous ceux qui croyaient la matière inerte capable d’engendrer de la vie dans certaines conditions. Avant d’embarquer des sacs de farine sur des navires, on vérifiait que le contenu était impeccable, et on refermait chaque sac hermétiquement. Mais au bout de 3 mois de traversée, quand on ouvrait le sac de bonne farine… Des bestioles en sortaient ! Des bestioles bien vivantes… Le médecin du bord expliquait alors à l’équipage que ces bestioles étaient nées DE la farine qui elle, n’est pas vivante. La matière inerte, morte, comme la farine, pouvait donner naissance, sans parent, à des êtres vivants comme ces bestioles. Ou, ailleurs, le rocher (mort) donnait naissance à des lichens, (vivants). On y croyait d’autant plus facilement que cette mythologie venait des philosophes grecs réputés pour leur sérieux et leur rationalité. « La vie est une propriété de la matière, elle est éternelle et se manifeste dès que les conditions sont propices ». On retrouve cette idée dans les écrits de Thalès, Démocrite, Epicure, Lucrèce et même dans ceux du grand Platon. En sorte qu’aujourd’hui on fait encore l’erreur de parler de « matière vivante », ce qui est absurde car de son côté, Aristote a bien montré qu’il n’existe pas de « matière vivante », il n’existe que des organismes vivants, c’est-à-dire : « des psychismes », qui organisent la matière multiple, les atomes.
(A suivre…)
*La série : Les indices pensables, par Brunor : quatre albums Bd parus à ce jour, aux éditions SPFC.