Les Musulmans répondent chaque année au Message du Vatican

Une invitation à la coopération au service de la vie

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CITE DU VATICAN, Jeudi 29 novembre 2001 (ZENIT.org) – Les Musulmans répondent chaque année au Message du Vatican, c´est ce qu´indique le cardinal Francis Arinze dans son Message 2001. Le cardinal invite musulmans et catholiques à la coopération et au dialogue au service de la vie et de la dignité humaine.

« Promouvoir les valeurs humaines dans une ère technologique »: c´est le thème choisi en 2001 par le conseil pontifical pour le dialogue interreligieux pour son Message annuel adressé aux communautés musulmanes du monde, à l´occasion de la fin du mois du Ramadan.

La fête de la fin du Ramadan (‘Id al-Fitr) tombe en cette année 2001 (année 1422 de l´Hégire), autour du 14 décembre. Le conseil pontifical pour le dialogue interreligieux publie aujourd´hui un message signé par le cardinal Francis Arinze, président du dicastère. Le texte est publié en français (langue originale, cf. ci-dessous, « documents »), en italien et en anglais (cf. vatican.va). On se souvient que le 14 décembre 2001 a été choisi par Jean-Paul II comme date de jeûne des catholiques pour demander le don de la paix dans le monde.

D´emblée le cardinal Arinze note: « Nombreux sont ceux parmi les musulmans qui nous écrivent en réponse à ce message annuel pour nous manifester leur gratitude, mais aussi afin d’exprimer leur point de vue sur les réflexions qu’il propose. Nous sommes sûrs que les réactions positives ne se limitent pas à celles qui nous sont envoyées, mais pourraient se vérifier aussi dans beaucoup de situations locales où musulmans et chrétiens vivent et travaillent ensemble ».

La question posée par le message est: « Que pouvons-nous faire, chrétiens et musulmans, avec les croyants des autres religions et les personnes de bonne volonté, pour assurer un bon usage de ces nouveaux moyens? Ne pouvons-nous pas œuvrer ensemble pour protéger les grandes valeurs humaines, menacées par un monde en continuelle mutation? ».

Il invite à la coopération au service de la vie humaine. « Il s’agit d’abord du droit à la vie, qui est à défendre depuis la conception jusqu’à la mort naturelle. La vie en effet vient de Dieu et c’est à lui qu’elle doit revenir, quand il le voudra. Elle est un don de Dieu très précieux, condition des autres dons divins ».

Mais le cardinal invite aussi à la coopération pour plus de justice sociale: « C’est ensuite la dignité de la personne humaine et les droits qui en découlent, que nous devons promouvoir pour tous. La justice sociale, la paix et la liberté sont aussi des valeurs majeures nécessaires à une vie digne de l’homme, une vie qui rend gloire au Dieu qui l’a créée ».

Reste la question du « comment? ». Une première réponse: « par le dialogue », « un échange ouvert et amical », en particulier dans le domaine « éthique ». Il demande que tous y participent, à tous les niveaux. « Ce dialogue, explique le cardinal Arinze, qui porterait essentiellement sur les dimensions éthiques des nouvelles découvertes, aboutirait naturellement à une collaboration dans les domaines précédemment évoqués. Ainsi notre dialogue et notre collaboration devront être vécus à tous les niveaux: local, régional, national et mondial. Tous et toutes sont appelés à y contribuer, chacun selon ses responsabilités et ses capacités. L’action commune à laquelle nous sommes invités concerne l’humanité tout entière, considérée comme une grande famille, ayant en Dieu son origine et sa fin. Par conséquent, la référence à Dieu et la recherche constante de sa volonté sont d’une importance fondamentale dans nos efforts pour promouvoir les valeurs humaines ».

Le cardinal fait allusion aux « événements dramatiques que notre monde connaît, événements qui atteignent de manière particulière le cœur des croyants des religions monothéistes ».

Et de rappeler à ce propos que « les fidèles qui adorent le Dieu unique sont appelés à être dans le monde des artisans d’une civilisation fondée sur les valeurs impérissables de la paix et de la justice, de l’unité et de l’amour, du dialogue et de la liberté, de la coopération et de la fraternité, entre les personnes et entre les peuples ».

Le cardinal invite donc à des « gestes de solidarité et de fraternité entre les croyants et les hommes de bonne volonté » de façon à « conduire la société sur des voies nouvelles, dans le respect et la promotion des valeurs humaines ! »

Mais le message s´incrit aussi dans le cadre du développement des technologies (transports, communications, information) et des récents résultats de la biotechnologie (médecine, génétique). « Cette année, explique le cardinal Arinze, c’est précisément ce thème des valeurs humaines et de leur promotion dans une ère marquée par un grand progrès technologique que je voudrais aborder avec vous ».

« Le champ à la fois le plus passionnant et le plus contesté de la technologie est celui qui touche à l’être humain, explique le cardinal, lorsque avec son aide les hommes s’efforcent d’en percer tous les mystères, notamment dans le domaine génétique, au risque de mettre en danger la vie humaine elle-même et le respect qui lui est dû ».

Pour ce qui est de la « technologie informatique qui permet une communication vaste et rapide à travers le réseau Internet », le cardinal souligne: « Nous ne pouvons que louer le Créateur pour le génie humain qui a produit ces moyens d’information, de connaissance et de communication. Mais, ici aussi, beaucoup dépend de l’emploi que l’homme fait de ces moyens ».

Le cardinal Arinze cite à ce sujet les tentations dont parle la Bible. « La Bible parle, écrit-il, de l’être humain comme faisant l’expérience de la tentation et du péché. Son cœur est enclin à l’orgueil, à la dureté, à la duplicité (cf. Proverbes 21, 4; Job 41,16; Psaume 11, 3). Les rapports entre les hommes ne peuvent que se ressentir de cette situation. La méditation coranique sur l’homme nous rappelle, elle aussi, que celui-ci est toujours tenté de se mettre au centre, en oubliant Celui qui l’a créé. L’homme est porté à l’injustice, à l’incroyance (cf. Coran 14, 34). Et pourtant son propre bien se trouve dans la soumission à la volonté de Dieu ».

Et il cite à ce sujet la constitution conciliaire Gaudium et Spes: « Dans ces conditions, le monde d’aujourd’hui se montre à la fois puissant et faible, capable de faire le meilleur et le pire, tandis que s’ouvre devant lui le chemin qui mène à la liberté ou à la servitude, au progrès ou à la régression, à la fraternité ou à la haine. Par ailleurs, l’homme prend conscience qu’il lui appartient d’imprimer une bonne direction aux forces qu’il a mises en branle et qui peuvent l’écraser ou le servir » (Gaudium et spes n. 9, § 4).

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ZENIT Staff

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