Les chrétiens persécutés : le pape François secoue les consciences

Entretien avec H. Cymerman pour La Vanguardia (1)

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Les chrétiens persécutés sont plus nombreux aujourd’hui qu’aux premiers siècles du christianisme, dénonce le pape François, qui explique la « structure mentale » du fondamentalisme.

Le pape répond en effet à une vingtaine de questions – de la persécution des chrétiens à l’antisémitisme en passant pas la retraite des papes et la situation en Espagne – dans entretien avec Henrique Cymerman, dans les colonnes au quotidien espagnol édité à Barcelone La Vanguardia, ce vendredi 13 juin 2014.

Le journaliste a été reçu par le pape lundi dernier, 9 juin, au Vatican, au lendemain de la prière pour la paix dans les Jardins du Vatican. Le journaliste a lui-même travaillé pour cette prière pour la paix.

« Les chrétiens persécutés, déclare le pape, sont une préoccupation qui me touche de près en tant que pasteur. Je sais beaucoup de chose sur les persécutions, qu’il ne me paraît pas prudent de raconter ici pour n’offenser personne. Mais dans certains endroits il est interdit de posséder une Bible ou d’enseigner le catéchisme ou de porter une croix… Je voudrais qu’une chose soit claire : je suis convaincu que la persécution contre les chrétiens est aujourd’hui plus forte qu’aux premiers siècles de l’Eglise. Il y a aujourd’hui plus de chrétiens martyrs qu’à cette époque-là. Ce n’est pas de l’imagination : les chiffres sont là. »

Le pape déplore que la violence « au nom de Dieu » domine le Moyen Orient : « C’est une contradiction. La violence au nom de Dieu ne correspond pas à notre temps. C’est une chose antique. Dans une perspective historique, il faut dire que nous, les chrétiens, nous l’avons parfois pratiquée.  Quand je pense à la Guerre de Trente ans : c’était la violence au nom de Dieu. C’est aujourd’hui inimaginable, n’est-ce pas ? Par la religion, nous arrivons parfois à des contradictions très sérieuses, très graves. Le fondamentalisme par exemple. Nos trois religions (monothéistes, ndlr) ont leurs groupes fondamentalistes, petits, par rapport à l’ensemble. »

Et de préciser à propos du fondamentalisme : « Même s’il ne tue personne, même s’il ne frappe personne, un groupe fondamentaliste est violent. La structure mentale du fondamentalisme est la violence au nom de Dieu. »

(à suivre)

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Anita Bourdin

Journaliste française accréditée près le Saint-Siège depuis 1995. Rédactrice en chef de fr.zenit.org. Elle a lancé le service français Zenit en janvier 1999. Master en journalisme (Bruxelles). Maîtrise en lettres classiques (Paris). Habilitation au doctorat en théologie biblique (Rome). Correspondante à Rome de Radio Espérance.

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