Maaloula : Gregorios III dénonce "l'indifférence criminelle" de l'Occident

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Un « crime de guerre »

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Le patriarche Grégoire III dénonce « l’indifférence criminelle avec laquelle le monde occidental, sous le faux prétexte de défendre la démocratie, continue d’assister à ce spectacle de destruction ». Pour le patriarche, « il faut absolument empêcher que le virus de la haine se diffuse ». Il rappelle aussi que l’on n’a aucune nouvelle des six habitants de Maaloula enlevés, ni des évêques gréco-orthodoxes et syriaques-orthodoxes d’Alep, disparus il y a un peu plus d’un an.

Le patriarche d’Antioche des gréco-melchites catholiques, Gregorios III, en visite, mercredi, 23 avril, dans le village syrien de Maaloula repris par l’armée au Front islamique al-Nosra, s’indigne devant les églises détruites.

Pour le patriarche, la dévastation de Maaloula est « un crime organisé » et « un véritable crime de guerre ».

La Charte de Londres (1946) définit en effet comme crimes de guerre « le pillage de biens publics ou privés, la destruction sans motif de villes et de villages, ou la dévastation non justifiée par des exigences militaires ».

« Il n’y a aucune justification militaire, indique le patriarche, au vandalisme qui a eu lieu. On a l’impression d’un vandalisme commandité »: « Pourquoi avoir fait de nos églises des positions retranchées »? Il diagnostique l’oeuvre du « mystère d’iniquité ».

Il a visité le village avec le patriarche gréco-orthodoxe Youhanna Yazigi – dont le frère, le métropolite d’Alep Boulos Paul Yazigi, a été enlevé il y a un an, le 22 avril 2013, avec l’évêque syro-orthodoxe Georges Yohanna Ibrahim.

Des représentants des patriarcats syriaque-orthodoxe, arméno-orthodoxe et syriaque-catholique les accompagnaient, ainsi que quelques journalistes et de hommes sécurité.

« C’est un spectacle apocalyptique. D’autres églises ont été détruites en Syrie, mais je n’ai jamais vu cela. J’ai pleuré et j’ai cherché en vain un moment de solitude pour prier. Je suis accablé », a confié le patriarche.

En la fête de saint Georges, il a visité la vieille église dédiée à ce saint et « criblée de balles », tout comme « les quatre églises historiques » du village: « La coupole du monastère est fissurée en deux endroits. Les murs extérieurs sont éventrés par les coups de canons. Certaines parties du monastère risquent de s’écrouler et doivent être reconstruite. Les icônes sont par terre, salies ou volées. Actuellement, c’est totalement inhabitable ».

« Dans le couvent des saints Sarkis et Bakhos, l’ancien autel païen, converti en autel chrétien, le seul de ce type, est cassé en deux », déplore-il encore.  Et le même spectacle de désolation s’offre aux regards dans les églises de Saint-Elie et Sainte-Thècle, du patriarcat gréco-orthodoxe, où le monailes avaient été enlevées elles aussi.

Traduction d’Hélène Ginabat

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ZENIT Staff

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