Mobilisation pour 100 millions de réfugiés et de déplacés

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Nouveau document du Saint-Siège

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Cent millions de personnes attendent une mobilisation nouvelle de l’Eglise: les réfugiés, migrants, personnes déplacées et victimes de trafics d’êtres humains: un nouveau document du Saint-Siège a pour objectif de stimuler un tel engagement.

Vingt ans après le document intitulé: « Réfugiés: Un défi à la solidarité » (1992), les conseils pontificaux Cor Unum et pour les Migrants publient, ensemble, un document de 67 pages sur les réfugiés et les personnes déplacées: « Accueillir Jésus-Christ dans les réfugiés et les personnes déracinées de force. Orientations pastorales », pour mobiliser de façon nouvelle les forces de l’Eglise à leur service.

Le nouveau document a été présenté ce jeudi 6 juin 2013 au Vatican par les cardinaux Antonio Maria Veglio, président du Conseil pontifical pour la pastorale des migrants et des personnes en déplacement, et Robert Sarah, président de Cor Unum, par M. Johan Ketelers, secrétaire général de la Commission internationale catholique pour les migrations (CICM) et par Mme Katrine Camilleri, vice-directrice du Service jésuite des réfugiés (Jesuit Refugee Service, cf. Ci-dessous pour son témoignage).

Espoirs et désespoir

« Nous devons avoir le courage de ne pas détourner notre regard des réfugiés et des personnes déplacées de force, afin de permettre à leurs visages de pénétrer dans nos coeurs et les accueillir dans notre monde. Si nous savons écouter leurs espoirs et leur désespoir, nous comprendrons les sentiments qui les habitent », exhorte le document (§ 120).

Après une présentation des présidents des dicastères, il se compose d’une introduction et d’une conclusion et de quatre parties: 

– La mission de l’Eglise en faveur des personnes déracinées de force (Une pastorale née de la proclamation de l’Evangile; Quelques principes fondamentaux de cette pastorale);

– Les réfugiés et les autres personnes déplacées de force (Concepts et situation actuelle des réfugiés; Les camps de réfugiés; Les réfugiés urbains; Autres personnes nécessitant une protection);

– Droits et devoirs: un regard vers le futur (Etats, réfugiés et demandeurs d’asile; Etats, personnes déplacées à l’intérieur de leurs propres pays, apatrides, et victimes de la traite d’êtres humains; Une cause de déplacement forcé: les conflits);

– La pastorale spécifique pour les réfugiés et les autres personnes déracinées de force (Aspects particuliers de cette pastorale).

Cette quatrième partie reflète bien l’objectif du document de stimuler en nouvel élan d’engagement des baptisés. Elle insiste sur l’accueil et l’intégration éventuelle dans l’Eglise locale, l’institution des structures pastorales nécessaires, la formation des agents pastoraux – prêtres, diacres, catéchistes, bénévoles -, les rapports entre les organisations internationales catholiques et les diocèses, l’engagement du laïcat, la collaboration avec les autres chrétiens et les autres religions, la pastorale des demandeurs d’asile et des apatrides dans les centres de rétention.

Responsabilité de l’Eglise locale

« Les personnes confinées dans des situations semblables à la détention doivent recevoir une grande attention de la part des aumôniers et des agents pastoraux » (§ 113), dit le texte qui ajoute: « la responsabilité première de la pastorale des réfugiés revient à l’Eglise locale, dont font partie des aumôneries des ports, aéroports, prisons ou autres lieux de situations semblables de détention. Cela implique évidemment une coopération avec les différentes composantes de l’Eglise locale, spécialement quand il est nécessaire d’effectuer d’autres tâches et d’assumer des responsabilités pour les différentes catégories de destinataires de la pastorale » (§ 114).

Le document insiste sur la nécessité d’une « formation adéquate » pour les aumôniers, mais aussi sur la « collaboration entre les membres de l’aumônerie » (catholiques, autres chrétiens, autres religions) et les « autres agents » (assistants sociaux, avocats, personnel médical et paramédical, interprètes, médiateurs culturels, etc), ainsi que le « travail en réseau » avec des aumôneries d’autres pays.

Mais à côté des réponses techniques, le document souligne le travail en profondeur à affectuer, pour accueillir, rencontrer et travailler à la réconciliation et à la paix.

Une tâche « qui ne sera pas achevée » tant qu’il y aura des gens qui souffrent et auxquels il- faut apporter une réponse « en leur donnant les moyens de persévérer et de confirmer leur dignité ». Voilà la coeur du document: un tel engagement se fonde sur la conviction de l’éminente et inaliénable dignité de toute personne humaine. 

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Anita Bourdin

Journaliste française accréditée près le Saint-Siège depuis 1995. Rédactrice en chef de fr.zenit.org. Elle a lancé le service français Zenit en janvier 1999. Master en journalisme (Bruxelles). Maîtrise en lettres classiques (Paris). Habilitation au doctorat en théologie biblique (Rome). Correspondante à Rome de Radio Espérance.

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