Pour le pape, l’éducation, « c’est comme une balance, [il faut] bien équilibrer les pas » : « Un pas ferme sur la corniche de sécurité mais l’autre allant dans la zone de risque... On ne peut pas éduquer seulement dans la zone de sécurité... Mais on ne peut pas non plus éduquer seulement dans la zone de risque. »

Le pape François a rencontré quelque 9.000 élèves d’établissements scolaires italiens et albanais de la Compagnie de Jésus, ce 7 juin 2013, en la salle Paul VI du Vatican. Un temps de fête de plus de deux heures, rythmé par des chants, des vidéos, des textes et des témoignages.

Le pape a rejoint la foule vers midi, déchainant l’enthousiasme des enfants et des jeunes. Comme « en famille », il a mis de côté son discours écrit, pour résumer lui-même son propos.

Puis il a répondu d’abondance de cœur à des questions elles aussi improvisées, posées par des enfants, des jeunes et des adultes.

Discours improvisé du pape François

J’avais préparé un discours… mais il fait 5 pages… je vous propose de le résumer, et puis je donnerai le texte entier au P. Lombardi, pour que vous l'ayez tous par écrit. Et puis il y aura la possibilité que certains parmi vous posent des questions. Et nous pouvons faire un petit dialogue. Cela vous va ou pas ? Oui ? On va faire comme cela alors.

Le premier point de ce texte est que dans la vocation que nous demandons aux Jésuites, le point clé pour notre développement personnel, est la magnanimité. Nous devons êtes magnanimes, avec un grand cœur, sans peur, parier toujours sur les grands idéaux. Mais aussi [avoir] de la magnanimité dans les petites choses, dans les choses quotidiennes. Un cœur large, un grand cœur. Il est important de trouver cette magnanimité auprès de Jésus, dans la contemplation de Jésus. Jésus est celui qui nous ouvre les fenêtres à l’horizon. Magnanimité signifie marcher avec Jésus, avec le cœur attentif à ce que Jésus nous dit.

Sur cette route, je voudrais dire quelque chose à l’éducateur, à ceux qui travaillent dans les écoles, aux parents : l’éducation, c’est comme une balance, [il faut] bien équilibrer les pas. Un pas ferme sur la corniche de la sécurité mais l’autre allant dans la zone de risque. Et quand le risque devient sécurité, l’autre pas cherche une autre zone de risque. On ne peut pas éduquer seulement dans la zone de sécurité. Pas seulement. Cela empêche que les personnalités grandissent. Mais on ne peut pas non plus éduquer seulement dans la zone de risque. C’est trop dangereux. Cet équilibre des pas, rappelez-vous en.

Nous sommes arrivés à la dernière page… Educateurs, je veux aussi vous encourager à chercher de nouvelles formes d’éducation non-conventionnelles selon la nécessité des lieux, des époques et des personnes. Ceci est important dans notre spiritualité ignacienne : aller toujours au-delà… et ne pas se contenter des choses conventionnelles. Chercher des nouvelles formes selon les lieux, les époques et les personnes. Je vous encourage à ceci.

A présent je suis prêt à répondre à quelques questions que vous voudriez poser, jeunes, éducateurs… je suis disponible...

Traduction de Zenit, Anne Kurian