Nigeria : un évêque demande l'état d'urgence

Combattre les terroristes

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Mgr Stephen, évêque de Yola, la capitale de l’État d’Adamawa au Nigeria, appelle à déclarer l’état d’urgence dans le nord-est du pays: « le gouvernement a la capacité d’affirmer son autorité » face aux terroristes.

Mais « le gouvernement craint de perdre des voix aux prochaines élections générales s’il se bat contre Boko Haram » explique-t-il à une délégation internationale de l’Aide à l’Église en détresse, en visite dans le pays africain.

L’évêque accuse le gouvernement guidé par Goodluck Jonathan de timidité pour combattre les « talibans africains » et les autres groupes de militants qui « déchainent le chaos dans tout le pays », non pas parce que ce serait impossible ou qu’il n’en aurait pas la capacité, mais par calcul en vue des élections.

« Le régime a peur d’irriter les électeurs sympathisants des extrémistes alors qu’au contraire, il devrait déclarer l’état d’urgence dans le nord-est du Nigeria. La seule solution, c’est de mettre la région sous le contrôle direct de l’armée. », estime-t-il.

Mgr Dami Mamza rapporte les attaques en série perpétrées par Boko Haram à Barma, dans l’état voisin de Borno, le 7 mai dernier : les fondamentalistes ont rasé au sol un poste de police, une caserne militaire et d’autres bâtiments gouvernementaux en tuant cinquante-cinq personnes. Le 8 mai, près de la cathédrale de Yola, ils ont ouvert le feu en pleine rue, tuant deux personnes.

Pour l’évêque, « si des hommes préposés à la sécurité avaient été à leur poste, des attentats comme ceux-ci n’auraient pas eu lieu. Le gouvernement avait la capacité d’affirmer son autorité, mais il craignait la réaction des partisans des extrémistes qui, hélas, augmentent chaque jour. »

La situation est encore plus dramatique dans les zones rurales, davantage exposées à la violence en raison de l’absence totale de l’État, dénonce-t-il : « Les autorités devraient prendre des mesures plus sérieuses contre Boko Haram. Au contraire, le président pense déjà au scrutin de 2015 et il est convaincu que, s’il combat le groupe jusqu’au-boutiste, il perdra une importante partie de l’électorat dans les états du Nord. »

Selon Mgr Dami Mamza, la capacité militaire croissante des « talibans africains » et leur refus de toute possibilité de négociation constituent une sérieuse menace contre l’État de droit. « Et nous, que faisons-nous ? Allons-nous laisser Boko Haram s’emparer du gouvernement ? Non, nous ne pouvons absolument pas permettre cela. »

Traduction d’Hélène Ginabat

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ZENIT Staff

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