Le pape François invite à « vivre la vie comme un don à donner » et non pas comme « un trésor à conserver ». Car l’égoïsme « isole la conscience » et l’homme finit par tomber dans le piège de Satan, qui « arnaque toujours ».

Comme chaque matin à 7h, le pape a célébré la messe en la chapelle de la Maison Sainte-Marthe, ce 14 mai 2013. Selon L’Osservatore Romano, des employés des musées du Vatican et quelques séminaristes du Collège pontifical portugais avaient été invités à y participer.

La vie, un don à… donner

Evoquant l’évangile du jour, le pape a fait observer que Jésus donnait « une parole forte : « Il n'y a pas de plus grand amour que de donner sa vie pour ses amis » (Jn 15, 9-17).

« L'amour passe toujours par cette route : donner sa vie », a insisté le pape, invitant à « vivre la vie comme un don, un don à donner » et non pas « un trésor à conserver ».

A l’opposé de cette attitude, le pape s'est arrêté sur la figure de Judas, qui « n’a jamais compris ce qu’était un don » : par exemple, dans l’épisode où « Marie Madeleine lave les pieds de Jésus avec le nard, si coûteux », Judas ne comprend pas ce « moment religieux, ce moment de gratitude, ce moment d’amour ».

L’idéologie de la pauvreté

Paralysé par « une amertume du cœur », Judas proteste : « Mais on aurait pu l’utiliser pour les pauvres ! ». Pour le pape, il s’agit de « la première référence, dans l’Evangile, de la pauvreté comme idéologie. L’idéologue ne sait pas ce qu’est l’amour, car il ne sait pas se donner ».

Et « tout comme l’amour grandit dans le don », ainsi l'égoïsme de Judas « grandi jusqu’à la trahison ». Celui qui aime, « donne sa vie comme don » mais celui qui est égoïste « se préoccupe seulement de sa vie » et en fin de compte « reste toujours seul » et même « perd sa vie », a poursuivi le pape.

En revanche, a-t-il rappelé, « le chrétien qui donne sa vie, qui la 'perd', comme dit Jésus, la trouve, la retrouve, en plénitude ».

Satan est mauvais payeur

Le pape a constaté qu'à l'origine de l'égoïsme de Judas, il y avait "l'idôlatrie" : Judas « était un idolâtre, attaché à l’argent... c’était un voleur. Et cette idolâtrie l’a amené à s’isoler de la communauté des autres : c’est le drame de la conscience isolée ».

Quand un chrétien commence à s’isoler dans l’égoïsme, « il isole aussi sa conscience du sens communautaire, du sens de l’Eglise, de l’amour que Jésus donne », a-t-il expliqué, mettant en garde : « Jean nous dit qu’“à ce moment-là, Satan entra dans le cœur de Judas”. Et, il faut le dire : Satan est un mauvais payeur. Il nous arnaque toujours. Toujours !»

En ces jours de préparation à la Pentecôte, le pape a donc invité à prier ainsi « viens Esprit-Saint, viens et donne-moi un cœur large, qui soit capable d’aimer avec humilité, avec douceur ». Et « demandons-lui aussi qu’il nous libère toujours de l’autre route, celle de l'égoïsme, qui à la fin se termine mal », a conclu le pape.