Pour la fête de Pentecôte, le pape François invite les chrétiens à être « ouverts aux surprises de Dieu » et « courageux pour aller par les nouveaux chemins » proposés par Dieu.

Le pape a célébré la messe de Pentecôte entouré de plus de 200.000 membres de mouvements ecclésiaux des cinq continents, ce 19 mai 2013, sur la place Saint-Pierre. La veille, il avait participé avec eux à une veillée, dans le cadre de leur pèlerinage à Rome pour l’Année de la foi.

En ornements rouge et or, les célébrants sont arrivés pour la procession d’entrée par la basilique Saint-Pierre, à 10h30, au son de l’hymne « Credo, domine », hymne officiel de l’Année de la foi, animé par le chœur de la chapelle Sixtine.

Pour cette messe internationale, la première lecture a été lue en espagnol (Ac2,1-11), le psaume 103 psalmodié en italien, la deuxième lecture en anglais (Rm 8,8-17) l’Evangile en italien (Jn 14,15-16. 23b-26) et les intentions de prière universelle en portugais, allemand, français, polonais et swahili.

Ouverts aux surprises de Dieu

Lors de son homélie, le pape s’est arrêté sur « la nouveauté » de l’Esprit-Saint, invitant à être « ouverts aux surprises de Dieu » et « courageux pour aller par les nouveaux chemins que la nouveauté de Dieu nous offre ».

« La nouveauté nous fait toujours un peu peur, parce que nous nous sentons plus rassurés si nous avons tout sous contrôle, si c’est nous-mêmes qui construisons, programmons, faisons des projets pour notre vie selon nos plans, nos sécurités, nos goûts », a-t-il fait observer.

La même attitude se vit aussi envers Dieu : « souvent, nous le suivons, nous l’accueillons, mais jusqu’à un certain point ; il nous est difficile de nous abandonner à Lui avec pleine confiance… nous avons peur que Dieu nous fasse parcourir des chemins nouveaux, nous fasse sortir de notre horizon souvent limité, fermé, égoïste, pour nous ouvrir à ses horizons », a-t-il ajouté.

Mais, a-t-il expliqué, la nouveauté de Dieu « n’est pas la nouveauté pour la nouveauté, la recherche du nouveau pour dépasser l’ennui » : « la nouveauté que Dieu apporte dans notre vie est ce qui vraiment nous réalise, ce qui nous donne la vraie joie, la vraie sérénité, parce que Dieu nous aime et veut seulement notre bien. »

Le danger des chemins parallèles

Vivre sa foi « dans l’Église et avec l’Église » est une « caractéristique fondamentale pour chaque chrétien, pour chaque communauté, pour chaque mouvement », a aussi rappelé le pape, car « c’est l’Église qui porte le Christ et qui porte au Christ ».

Le pape a mis en garde contre le danger des « chemins parallèles » : « Quand on s’aventure, en allant au-delà de la doctrine et de la communauté ecclésiale et qu’on ne demeure pas en elles, on ne s’est pas unis au Dieu de Jésus Christ ».

Si le chrétien vit « en Eglise », il s’agit cependant d’une Eglise ouverte, a précisé le pape : « L’Esprit Saint nous fait entrer dans le mystère du Dieu vivant et nous sauve du danger d’une Église gnostique et d’une Église auto-référentielle, fermée sur elle-même ; il nous pousse à ouvrir les portes pour sortir, pour annoncer et témoigner la bonne vie de l’Évangile, pour communiquer la joie de la foi, de la rencontre avec le Christ ».

Le pape s'est adressé aux mouvements ecclésiaux dans le même sens, lors du Regina Coeli, en conclusion de la messe, les exhortant à « porter toujours la force de l’Evangile » et à avoir « la joie et la passion pour la communion dans l’Eglise ».

Il a également fait mémoire des populations de l’Emilie Romagne, au Nord de l’Italie, touchées par le séisme il y a un an. Benoît XVI s’y était rendu le 26 juin 2012 pour conforter la population (cf. Zenit du 26 juin 2012).

Les cris de la foule : « Jésus ! »

« Frères et soeurs, merci pour votre amour de l’Eglise. Bon dimanche et bon appétit ! », a ajouté le pape après la bénédiction. Immédiatement, la place Saint-Pierre s'est couverte de banderoles et drapeaux, qui avaient été dissimulés pour préserver le recueillement de la célébration.

Le pape a fait un grand tour de la place, en papamobile découverte, allant comme la veille jusqu’à la via de la Conciliazione, sous les hourras de la foule.

Mais ce furent des hourras inaccoutumés : la veille en effet, le pape avait dit à la foule avec humour : « Vous avez crié "François !"... Mais Jésus, où était-il ?... c’est "Jésus" qu’il faut crier ! A partir de maintenant, plus de "François", mais "Jésus" ! ». Une adresse qui a été prise au mot, puisque dans les allées, partout, des groupes enthousiastes scandaient « Jé-sus ! Jé-sus ! ».

Au terme du tour de voiture, le pape a honoré son désormais traditionnel rendez-vous avec des personnes handicapées, près de la porte de Bronze. Se penchant pour bénir et embrasser les personnes en fauteuil roulant, il a aussi accueilli avec simplicité des personnes trisomiques le serrant dans leurs bras.