ROME, mercredi 28 novembre 2012 (Zenit.org) – « Nous sommes observés », a déclaré le cardinal Tauran lors de l’inauguration du « Centre international pour le dialogue interreligieux et interculturel Roi Abdallah Ben Abdelaziz », à Vienne : « tout le monde en attend honnêteté, vision et crédibilité ». Il rappelle le sort des communautés chrétiennes là où la liberté religieuse n’est pas reconnue.
Le « King Abdullah bin Abdulaziz Centre for Interreligious and Intercultural Dialogue » (KAICIID), a été inauguré hier soir, 26 novembre 2012, en Autriche, à Vienne en présence de plus de 600 invités (cf. Zenit du 23 novembre 2012).
A l’initiative du roi d’Arabie saoudite, Abdullah bin Abdulaziz, ce centre associe le Royaume d’Arabie Saoudite, le Royaume d’Espagne, et la République d’Autriche, ainsi que le Saint-Siège à titre d’« Observateur Fondateur ».
Le Saint-Siège était représenté à la cérémonie par le cardinal Jean-Louis Tauran, président du Conseil pontifical pour le dialogue interreligieux (cf. Zenit du 27 novembre 2012).
Allocution du cardinal Jean-Louis Tauran :
Votre Sainteté,
Excellences,
Mesdames et messieurs,
J’ai le privilège de porter à cette assemblée le salut de Sa Sainteté le Pape Benoît XVI, ainsi que ses vœux les plus pieux pour le succès des activités de ce centre de dialogue.
Mesdames et messieurs,
nous sommes observés. Tout le monde, de cette initiative lancée par Sa Majesté le roi Abdallah, soutenue par les gouvernements d’Autriche et d’Espagne, et avec l’aide du Saint-Siège en tant qu’observateur fondateur, attend honnêteté, vision et crédibilité.
Ce centre représente une autre occasion de dialoguer ouvertement sur tant de sujets, y compris ceux concernant les droits fondamentaux de l’Homme, en particulier la liberté religieuse dans tous ses aspects, pour chacun, pour chaque communauté, partout.
A cet effet, vous comprendrez que le Saint-Siège soit particulièrement attentif au sort des communautés chrétiennes dans des pays où une telle liberté n’est pas suffisamment garantie. L’information, de nouvelles initiatives, des aspirations, et peut-être aussi des échecs seront portés à notre attention.
Ce sera ensuite la tâche du Centre, et quand cela sera possible, avec la coopération d’autres organisations, de vérifier leur authenticité et d’agir en conséquence, afin que nos contemporains ne soient pas privés de la lumière et des ressources que la religion apporte au bonheur de chaque être humain.
Les croyants doivent travailler pour cela et pour soutenir tout ce qui favorise la personne humaine dans ses aspirations matérielles, morales et religieuses. Trois attitudes sont ainsi requises :
1 : respect de l’autre dans sa spécificité ;
2 : connaissance réciproque et objective de la tradition religieuse des uns et des autres, particulièrement grâce à l’éducation ;
3 : collaboration afin que notre pèlerinage vers la Vérité soit réalisé en toute liberté et en toute sérénité.
Pour conclure, et en citant le Pape Benoît XVI, j’aimerais vous assurer de la coopération de l’Eglise catholique : « par sa présence, sa prière et ses différentes œuvres de miséricorde, spécialement dans le domaine éducatif et sanitaire, elle souhaite donner ce qu’elle a de meilleur. Elle veut se montrer proche de celui qui est dans le besoin, de celui qui cherche Dieu » (Voyage apostolique au Bénin, Cérémonie de bienvenue, 18 novembre 2011).
C’est dans cet esprit de fraternité et d’amitié que nous devons travailler !
Merci.