Anita Bourdin

ROME, samedi 3 novembre 2012 (ZENIT.org) – « Aucun être humain n'a le pouvoir de disposer de la vie de son semblable » : c’est la première de cinq affirmations par lesquelles le cardinal Vingt-Trois balise le chemin du respect intégral de l’être humain, dès sa conception, et spécialement des enfants et des jeunes.

Le président de la Conférence des évêques de France, le cardinal André Vingt-Trois, archevêque de Paris, a en effet prononcé son discours d’ouverture de l’Assemblée plénière des évêques de France à Lourdes (3-8 novembre 2012) ce samedi 3 novembre, en dénonçant notamment ce projet de loi et ses conséquences sur la société (cf. « Documents » pour le texte intégral).

Première affirmation : le respect d’un interdit. Tous concernés : «  Aucun être humain n'a le pouvoir de disposer de la vie de son semblable, à quelque stade que ce soit de son développement ou de son itinéraire et quels que soient les handicaps dont il peut être frappé ou la détérioration de son état de santé. Chacun de nous est responsable du respect de cet interdit absolu du meurtre et notre société doit s'employer à éliminer les manquements à cette obligation (…) ».

Deuxième affirmation, qui découle de la première : «  Tout être humain conçu a le droit de vivre à quelque moment que ce soit de son développement. Celui et celle qui l'ont appelé à la vie en sont responsables et la société doit les soutenir et les aider dans l'exercice de cette responsabilité. Le respect de l'embryon participe de cette protection que la société doit aux plus faibles de ses membres (…) ».

L’enfant et ses origines, troisième affirmation : «  Tout enfant venu au monde a droit à connaître ceux qui l'ont engendré et à être élevé par eux, conformément à la Convention Internationale relative aux droits de l'enfant ratifiée par la France en 1990 (…). Ce droit impose de ne pas légaliser les procréations anonymes qui rendent cet impératif impossible à tenir (…) ».

Le droit à l’éducation, quatrième affirmation : « Tout enfant a droit à être éduqué. Cette obligation repose d'abord sur les parents qui sont les premiers responsables de l'éducation de leurs enfants. La société doit les soutenir et les aider (…). L'obligation de l'éducation repose ensuite sur l'institution scolaire (…). Nommer le bien et le mal fait partie de cette responsabilité collective ».

Cinquième affirmation, l’éducation des jeunes délinquants: « Les enfants ou les jeunes délinquants, quels que soient leur statut juridique : français, étrangers, en situation régulière ou non, ne doivent pas être traités par la seule incarcération. Dans une démarche éducative, la punition peut être nécessaire. Elle doit toujours avoir pour objectif la transformation positive de celui qui l'a méritée. Elle ne doit pas éluder les responsabilités des adultes dans le déclenchement, l'organisation ou l'exploitation de la délinquance (…) ».

Il achève sur ce droit fondamental: « Pour terminer, je voudrais évoquer un droit qui concerne directement l'exercice de notre religion et qui, à ce titre, fait partie des éléments constitutifs de la laïcité, comme l'avait très bien compris et institutionnalisé J. Ferry. Il s'agit du droit des enfants à recevoir une formation chrétienne librement choisie par leur famille comme le complément de leur formation scolaire ».